Togo : ce ne sont pas les journalistes qui ont jeté la première pierre

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En avril 2012, on ne sait quelle mouche-tsétsé l’avait piqué, « Faurevi » s’était permis d’ouvrir la boîte de Pandore, affirmant qu’une minorité a fait main basse sur les richesses du pays. « Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès», avait-il déclaré lors d’un message à la nation le 26 avril 2012. Les Togolais qui l’avaient écouté et entendu s’étaient tous frotté les yeux, comme s’ils avaient été brutalement sortis d’un cauchemar.

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Même si neuf ans après cette sortie, rien strictement n’a été fait pour arrêter l’hémorragie. Au contraire, la course au trésor, le pillage continuent de plus belle et avec frénésie. A en juger par les prévarications, les détournements des deniers publics, les crimes économiques qui défraient la chronique dans le landerneau politique. Les prévaricateurs, ceux qui se livrent à des actions illicites, prennent des libertés avec les deniers publics ne sont nullement inquiétés ; au contraire ils sont protégés par la puissance publique.

On sait tous et il le sait aussi le jeune doyen, ceux qui se cachent derrière « le petit nombre qui accapare les ressources » dont il parle. La « petite » minorité, c’est ceux qui se sont emparés du trône depuis 55 ans et la horde de courtisans et de troubadours qui gravitent autour du pouvoir central. Obsédés par lucre, ceux-ci passent le plus clair de leur temps à écornicher l’argent du contribuable. Et la corruption fleurit de plus belle dans les plates-bandes du sérail.

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En témoignent les immenses scandales de crimes économiques – l’affaire de détournement de 500 milliards FCFA dans la commande des produits pétroliers, le dossier des 26 milliards disparus dans le projet de construction de la route Lomé-Vogan-Anfoin, les 600 millions détournés sur le financement de la CAN 2017, les 10 milliards du projet Santé BIDC portés disparus, les 6 milliards disparus de la CNSS, les 12 milliards volatilisés à l’ancien Fonds d’Entretien Routier (FER) devenu SAFER, les pertes de 215 milliards à la SNPT entre 2005 et 2010, la disparition des 400 millions à la NSCT, plus de 100 milliards introuvables à Togotelecom, etc. etc. –, autant de scandales qui ruissellent du miel de la corruption dont la minorité pilleuse est la ruche.

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En quoi parler de ces scandales qui sont de notoriété publique est une diffamation ? Ce n’est d’ailleurs pas les journalistes qui avaient ouvert la boîte de Pandore, mais le Grand Chef himself. Si des ministres-pasteurs veulent être aussi saints que Jésus et ne veulent pas que leurs noms soient associés à des actes de corruption, qu’ils démissionnent et s’occupent uniquement de prêcher la parole de Dieu. C’est aussi simple que ça.

Avec Liberté



Source : Togoweb.net