Le Bureau d’Accueil, d’Information et d’Orientation des Justiciables (BAIOJ) a été ouvert le 07 octobre en grande pompe au Tribunal de Grande Instance de Lomé. Les tapis rouges ont été sortis. Des magistrats et autres acteurs de la justice étaient à cette cérémonie qui en réalité est une grande mise en scène.
Des acteurs de la justice au rang desquels le Procureur de la République et d’autres invités de marque, étaient réunis la semaine dernière devant le Tribunal de Grande Instance de Lomé pour ce qui semble être l’ouverture du BAIOJ. La cérémonie a été présidée personnellement par le ministre de la Justice et de la Législation Mipamb Nahm-Tchougli qui vient, de fait, selon le site du département, « sonner la fin de la récréation du phénomène des démarcheurs au niveau de la justice », s’égosille le site qui reconnait d’ailleurs qu’on « parle depuis la nuit des temps (ndlr : du phénomène) mais jamais une action d’envergure n’a été menée contre les auteurs ».
« Le déficit d’information ne facilite pas aux justiciables l’accès à la justice. Il favorise cependant, entre autres, le démarchage, une véritable plaie qui, si elle n’est pas vite et bien traitée, risque de se métastaser et ainsi gangréner tout le système judiciaire », a déclaré le Directeur de l’accès au droit et à la justice, Tagbé Koffi.
En réalité, l’installation d’un bureau d’accueil, d’information et d’orientation des justiciables est une initiative de la Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD) de Coco de Kofi, qui, après un séjour en prison, multiplie des actions en faveur de l’accès à la justice. C’est ainsi que le BAIOJ a été installé dans un premier temps depuis dans la Cour du Tribunal de Première Instance de Lomé. Le bureau était un container recyclé avec deux postes à l’intérieur.
Le 05 août 2024, lors d’une visite dans les locaux du Tribunal, le ministre de la Justice s’est soudainement aperçu qu’il a un coup politique à faire. C’est là sans aucun doute que des instructions auraient été données pour l’enlèvement du container. Et le lancement des travaux pour l’érection d’un bureau digne de nom devant l’entrée du Tribunal.
Au regard de ce qui précède, sans cette initiative de cette organisation, aucun des hauts magistrats présents à la cérémonie, dit-on de lancement officiel, n’auraient pris une vraie initiative afin de lutter véritablement contre ce phénomène qui trouble nombre de nos concitoyens. Ceci montre le manque de volonté et la panne d’idées qui frappent ceux qui devraient en principe travailler pour une justice équitable au service des citoyens.
In fine, rien n’est sûr que cette initiative de la SMPDD récupérée par le ministère de la Justice puisse mettre fin à ce phénomène au regard de la proximité entre les fonctionnaires de ce Tribunal et les démarcheurs.
Il suffit seulement de regarder la facilité avec laquelle ces démarcheurs ont accès aux bureaux. Tout est dit.
Source: Le Correcteur
Source : 27Avril.com