La semaine dernière, sur toute l’étendue du territoire nationale, les élèves de la classe de 3ème ont passé leur examen officiel, le Brevet d’Étude du Premier Cycle (BEPC). Parmi les épreuves écrites proposées aux candidats, une particulièrement a retenu l’attention des internautes. Il s’agit bien de l’épreuve d’Histoire-Géographie, la première partie.
« Dans son discours inaugural de la nouvelle Plateforme industrielle, le Premier ministre déclara : ”Le Togo est en route pour son émergence. Actuellement, de grands efforts sont accomplis dans l’agriculture, l’industrie et les transports pour le développement économique du pays”. Peu convaincue par les propos du premier ministre, ta tante dit : ”Ils parlent seulement, mais ils ne font rien”. En t’appuyant sur tes leçons, sur tes connaissances personnelles et sur des exemples précis, montre à ta tante que les déclarations du Premier ministre ne sont pas fausses. »
Voilà, telle que libellée, la première partie de la fameuse épreuve d’Histoire-Géographie proposée aux candidats au BEPC cette année au Togo. Cette partie est notée sur 8 points. Avec comme critères : Pertinence: 2pts; Correction : 2pts; Cohérence: 2pts; Perfectionnement: 2pts.
Sur la toile, les internautes n’ont pas hésité à critiquer l’allure de cette épreuve. « Comment peut-on présenter à nos enfants une telle épreuve pour un examen de BEPC et l’appeler Histoire-Géographie ? Demander aux enfants de défendre la politique de Madame le Premier ministre ! C’est un désastre ! Jusqu’à quel niveau ce pays tombera avec une éducation nationale si médiocre ? Pour réussir en Histoire-Géographie, l’élève au Togo doit être d’accord avec le gouvernement. Connerie », a posté sur les réseaux sociaux un acteur de la société civile.
Et à un autre de renchérir : « Quelqu’un peut m’expliquer ça-là ? Pourquoi orienter les élèves ? Ils devraient poser la question de façon impartiale. Et c’est aux candidats de dire si le Premier ministre a raison ou pas. L’école togolaise, hum, la politique partout. Si un candidat a des arguments pour prouver que ce que dit le Premier ministre est faux, donc on ne va pas lui donner les points ? Et puis tous les candidats vont écrire que ce que dit le PM n’est pas faux. On n’apprend même pas aux élèves à réfléchir. Regarder dans la même direction, c’est ce qu’on apprend aux gens ici ».
D’autres internautes poussent loin la réflexion, même s’ils reconnaissent que l’idée était de pousser les élèves à remuer leur méninge pour parler des efforts de modernisation de l’agriculture, de l’industrie et du transport, des sujets qui correspondent à leur programme. « Cette épreuve est tendancieuse et tranchée. Si tant est le cas, il faut depuis commencer à former l’apprenant à l’esprit critique en arrimant le programme de formation à l’actualité du pays, mais tel n’est pas le cas. C’est dommage. Cette épreuve ressemble à tout sauf à une épreuve de d’histoire-géographie, tel que le programme nous l’as enseigné jusqu’ici », a analysé un observateur.
« Ce serait mieux si c’était une épreuve de français pour les élèves de lycée, eux ils sont habitués à disserter sur les sujets. Mais dans le cas d’espèce, je doute fort que ces candidats puissent cerner la finalité de la question », a ajouté un autre.
Source : icilome.com