Togo: Bawara de retour avec la même rengaine

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De tous les ministres des gouvernements de Faure Gnassingbé, il bat le record de longévité. Gilbert Bidjilembayena Bawara cumule plus de 17 ans de ministre sous les 19 ans de règne de son bienfaiteur .De l’Aménagement des territoires à la Réforme des services publics, en passant par l’Administration Territoriale, la Coopération et la Fonction Publique, le natif de Siou connait toutes les équipes gouvernementales depuis 2005 à l’exception des parenthèses de 2010. Comment peut-on alors justifier cette longévité au sein de l’Exécutif togolais ? Pour ses compétences ? Non ! Tout autant que tous les exécutants sous Gnassingbé, Bawara n’a rien foutu de spécial. Il a plutôt brillé dans ses missions d’invectives des acteurs de l’opposition et de la société civile.

Il a aussi une autre mission : semer la confusion dans les esprits face aux sujets sérieux. Au ministère de la Fonction Publique depuis neuf ans, celui se réclame ami personnel du Chef de l’Etat est à l’origine du licenciement des enseignants grévistes. Dans ce sens, la Cour de Justice de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) saisie par le collectif des enseignants licenciés a condamné mercredi, 10 juillet 2024 l’État du Togo à une lourde indemnisation.

Abiguime Maguiliwè et 52 autres personnes ont accusé le Togo de violation de leur droit au travail, de leur liberté d’association et de leur droit de ne pas être soumis à une détention arbitraire. Pour ce faire, le Togo est condamné à verser 530 millions soit 10 millions à chacun des 53 enseignants licenciés. Une bourde qui à elle seule suffit pour montrer la porte de sortie à cet éternel ministre. Bien plus, c’est encore sous ce ministre que plusieurs concours de recrutement dans la fonction publique ont été organisés sans que les résultats ne soient proclamés. En clair, il a passé son temps à gruger les Togolais.

Si Bawara dure autant dans les gouvernements tout juste parce qu’il sait lancer les invectives aux acteurs et embrouiller les esprits, on peut comprendre facilement pourquoi le Togo végète dans la chienlit.

Et pour continuer la danse autour du totem, sa première sortie post-formation du gouvernement Dogbe2 sur une chaine de la place, il a patrociné dans son monologue baroque. A scruter de près, ce juriste de formation trouve que c’est l’opposition en l’occurrence Jean-Pierre Fabre qui a bloqué depuis 2005 toutes les réformes et l’ouverture voulues par son bienfaiteur. Et naturellement, il salue « le courage de M.Gomado de se désolidariser des incohérences » du Président de l’ANC-Alliance Nationale pour le Changement- pour rejoindre le gouvernement.

A beau mentir, qui vient de loin. A le suivre de bout en bout, rien de nouveau sous le soleil. Combien de membres de l’opposition ce pouvoir n’a-t-il pas déjà débauché ? Qu’est-ce qu’ils ont pu changer ? Que sont-ils devenus après ? Gabriel Sassouvi Dosseh-Anyron, Amah Gnassingbé, Gilbert Atsou, Georges Aidam… Mieux, au lendemain de l’Accord Politique Global(APG) du 20 août 2006, le gouvernement Agboyibo avait en son sein des figures de l’opposition tout comme après l’Accord RPT-UFC de 2010.Si tant est qu’un seul acteur empêche le pouvoir de dérouler son programme, pourquoi ne pas lui céder la place ? S’agissant des réformes, le monstre accouché à travers la 5ème République est-il la volonté du peuple Togolais ?

C’est triste que le destin de toute une nation soit entre les mains des individus de ce pedigree qui en font un bimbelot. A la limite, cela n’amuse plus grand monde.

Honoré Adontui

Source: lecorrecteur.info

Source : 27Avril.com