Encore un assassinat. Celui du jeune étudiant Imad Barry Amadou alors qu’il se rendait à son domicile, selon la Police nationale. « L’enquête ouverte par la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a conduit à l’arrestation de l’individu suspecté dans les faits. Il s’agit du nommé A. Laté Alexandre, âgé de 22 ans. Confronté aux preuves, il a reconnu les faits et déclaré avoir agi seul au cours d’une altercation survenue entre eux. Au cours de l’altercation qui a suivi, Imad est décédé des suites de ses blessures », a d’abord relaté la DCPJ, avant d’ajouter en guise de complément d’enquête: « Le 19 février 2024, alors qu’il s’apprêtait à livrer un téléphone portable iPhone 15 pro Max, le jeune Barry Amadou dit IMAD, étudiant demeurant à Lomé, a été sauvagement assassiné près la plage à Agbavi à l’aide d’un couteau poignard. Son téléphone personnel et l’iPhone 15 pro Max ont été emportés. L’enquête ouverte par la Direction centrale de la police judiciaire a conduit à l’interpellation de quatre individus, dont le présumé auteur principal des faits. Il s’agit du nommé A. Laté Alexandre, élève âgé de 22 ans. Confronté aux preuves, il a reconnu les faits et déclare avoir agi seul avec un couteau de cuisine, avant d’emporter le téléphone qu’il convoitait. Au cours de la perquisition qui a suivi, ce téléphone, qu’il avait commencé par utiliser, a été retrouvé dans sa chambre. L’enquête se poursuit en vue d’établir toutes les circonstances de ce drame, mais le présumé auteur principal des faits est déjà dans les mailles de la Police ».
Nous n’allons pas faire de hâtives conclusions, mais posséder un IPhone aujourd’hui, et encore de la dernière génération, est synonyme d’une vie réussie. Et l’obsession de le posséder fait commettre crimes et délits. Les Napolitains jadis affirmaient que leur ville est d’une telle beauté, qu’une fois qu’on l’a vue, le reste n’a plus aucune importance et on peut mourir en paix. D’où l’expression Voir Naples et mourir (Vedi Napoli e poi muori¬! qui se traduit par « Vois Naples et puis meurs ! »). Aujourd’hui, iPhone a tellement conquis nos cœurs, tellement changé la donne sociétale, qu’on n’envisage pas de vivre sans. S’il faut mourir demain, autant l’avoir hic et nunc. Promettez-en la dernière version à une dame, elle fera boutique son cul. Que l’on nous passe l’expression. Il n’y a plus d’Ève pour nous faire croquer je ne sais quelle pomme par ruse. Nous allons tous la croquer de plein gré chez Apple. Nous voici au temps béni de la consommation de masse. Symbole de satisfaction de toutes ces foules sentimentales si chères à Alain Souchon. Comment leur en vouloir si ces dernières ont soif d’idéal ? Sous d’autres cieux, certains aficionados vendent, en échange de ce machin, leur propre rein. D’autres font dans le trafic d’enfants. D’autres encore le demandent sous la forme d’une dot. Que dire de tous ces hommes qui, pour mieux paraître devant leur caméra, ont la bouche en cul de poule, et se donnent des airs si efféminés qu’Alcibiade en prendrait ombrage ? Au Togo, pays où posséder un iPhone n’en reste pas moins un luxe, les filles couchent avec le premier venu pourvu que ce dernier leur promette la dernière version de cette gamme de smartphone créée par Apple. Les élèves pensent plus à ce appareil qu’à leur diplôme. L’assassinat de Imad Barry Amadou n’est que le reflet d’une société qui perd, piano piano, ses repères. Qui vit pour le paraître et pour lui seul. Horresco referens.
Source: Le Correcteur / lecorrecteur.tg
Source : 27Avril.com