Togo, Art et Culture : Djassémé a érigé des futures femmes leaders

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Togo, Art et Culture : Djassémé a érigé des futures femmes leaders

La localité de Djassémé a brillé samedi dernier aux couleurs d’art et de culture. Artistes-chanteurs, conteurs professionnelles, parents et amis, bref tous les amoureux d’art, étaient présents pour assister au spectacle de restitution des ateliers animés par les nominées Vlisco en faveur des jeunes filles en milieu rural. Un brassage d’éducation et de culture qui a été un franc succès !

Les nombreuses activités menées au cours des différents ateliers à savoir : atelier d’écriture, de batik, de manipulation de marionnettes, de peinture ont été restituées sous forme de spectacle au domicile- atelier de dame Amivi Homawoo, artiste plasticienne, une des nominées. D’entrée de jeu, une danse d’accueil a été exécutée par un groupe de jeunes filles pour souhaiter la bienvenue aux spectateurs. Ensuite une minute de silence a été observé en mémoire d’une des jeunes filles du projet rappelé à Dieu, puis en hommage à Jimi Hope qui a été enterré le même jour.

Vlisco grâce à qui ce projet a été initié, par la voix de Madame Barbara Amouzou-Lokadi, a exprimé l’intérêt particulier qu’il porte à la promotion d’art et de culture : «Vlisco est clairement investi dans la création artistique, il était important pour nous de travailler avec les nominées, qui faisaient des choses exceptionnelles, de développer un projet pour les jeunes femmes dans le domaine artistique parce que Vlisco étant dans la création devait travailler avec ces dames pour encourager cet éveil artistique ». Les jeunes filles ont d’ailleurs présenté des contes en hommage aux créations de la marque Vlisco : le premier conte intitulé « la récompense » a valorisé la pièce « Makayéva » une des célèbres pièces de vlisco puis un autre qui a retracé les origines du valeureux pagne tissé « lokpo » souvent porté par les femmes de la région centrale. C’est dans une ambiance festive et joyeuse qu’elles répétaient en chœur ce slogan « Vlisco le vrai, le seul, l’original, l’authentique ».

L’art était venté dans toute sa splendeur. Epiphanie, l’une des bénéficiaires du projet, a tenu à remercier au nom des autres filles, leurs mentors qui n’ont ménagé aucun effort pour leur transmettre leurs savoir-faire: « madame Chantal qui nous a appris les différentes étapes de confection d’un pagne batik, Madame Yasmin l’une des formatrices qui m’a le plus marqué car elle m’a permis de découvrir mon talent d’écrivain.

Plus tard entant que juriste je pourrai donc décréter des contes et des articles. Maman Adama quant à elle nous a appris à fabriquer des marionnettes marottes, sans elle, il faut passer par des étapes, aimer ce que vous voulez faire, avoir de la passion pour ça pour y arriver ».

Par ailleurs, comme tout début, la réalisation de ce projet n’a pas été aisée. Il a fallu gagner la confiance des parents qui étaient sceptiques quant aux réelles intentions des dames.

La confiance s’est établie quand ils ont vu les différentes créations de leurs filles. Ces dernières quant à elles avaient du mal à jumeler les heures de cours et d’apprentissage ; mais avec motivation et détermination elles y sont parvenues. Une attestation de fin de formation leur a été délivrée à la fin. Elles sont désormais des ambassadrices de l’art et de la culture dans leurs différents établissement afin de partagés leurs savoir-faire avec ceux qui n’ont pas eu cette même opportunité.

Rappelons qu’en 2013, 2014 et 2015, Vlisco a organisé un événement nommé « le mois de la femme Vlisco ». Événement au cours duquel, trois dames ont été nominées. C’est ainsi que pour les 170 ans de sa création, Vlisco a demandé aux nominées de présenter un projet. Amivi Homawoo plasticienne, Adama Bacco comédienne et marionnettiste, Chantal Donvidé couturière, créatrice de produits et accessoires à base de batik et Yasmin Issaka-Coubageat éditrice se sont rassemblées sous la bannière ART ET CULTURE et ont choisi de s’investir dans l’éducation.

Leur objectif était d’apprendre le métier de l’art et de la culture à 12 jeunes filles en milieux ruraux, de les aider dans leurs orientations scolaires afin de leur permettre de développer leur capital intellectuel, et de découvrir leurs talents. Un objectif visiblement atteint quand on perçoit la prestance, le dynamisme, le talent et surtout le sens de leadership de ces 12 jeunes filles formées.

L’autonomisation est dorénavant effective. Ces jeunes filles seront sans nul doute de futures femmes leaders. De telles initiatives doivent être encouragées et soutenues car comme le dit Edouard Herriot « la culture est ce qui reste quand on a tout perdu »

Diane Olobi

Source : L’Indépendant Express

27Avril.com