Le CAR revient au-devant de la scène politique togolaise pour proposer une alternative afin de faire évoluer les choses. Cette alternative, ont déclaré les congressistes, c’est « l’indignation » qu’ils définissent comme la « colère qui ne se laisse pas évoluer en ressentiment dont l’étape chronique est la haine ». « Ainsi comprise, l’indignation telle qu’elle est pratiquée au CAR comme support psychologique de l’action politique, se distingue de la haine en ce qu’elle ne se traduit pas par le refus de rencontrer l’adversaire et de rechercher avec lui une solution à l’oppression », indique la déclaration finale ayant sanctionné les travaux.
Le rejet de l’adversaire, a dit de son côté Me Yawovi AGBOYIBO, nouveau président national du CAR, n’est pas synonyme de « disponibilité inconditionnelle à se prêter à n’importe quelle initiative de rencontre ou de discussion avec l’oppresseur ».
La méthode, a-t-il insisté, repose dans son fonctionnement, sur le couplage des pressions et du dialogue. Pour mieux l’expliquer il s’inspire d’une image tirée de la forge.
« Lorsque le fer résiste à une forme qu’on veut lui imprimer, il ne peut céder sans passer par l’épreuve des braises (du feu). Mais encore faut-il que le marteau entre en contact avec le fer rougi avant qu’il ne se refroidisse », a-t-il fait observer. Pour lui, les braises ici, incarnent la colère des « populations indignées ». Le fer représente le pouvoir en place, le marteau entrant en contact avec le fer rougi, symbolise la classe politique de l’opposition qui doit, selon lui s’ouvrir au dialogue et aux échanges sans pour autant, verser dans la « compromission ».
Ce fut une occasion pour les cadres de ce parti de réitérer leur « engagement à la lutte pour l’alternance politique au Togo » comme l’exprime le thème du congrès : « retour à la méthode pour l’alternance ».
Au terme de ce congrès, le CAR a été doté de trois organes essentiels à savoir : le conseil sénatorial, le comité directeur et le bureau national.
Pour finir, il a expliqué les raisons qui ont motivé son retour à la tête du CAR en ces termes : « si j’ai répondu aux appels de ceux qui m’ont interpellé de reprendre la tête du parti, ce n’est pas par ambition du pouvoir. C’est pour achever un chantier commencé, si telle est la volonté du Seigneur ».
Ce congrès met fin à une crise de plusieurs mois qui a déchiré le parti et entraîné sa scission, un groupe porche de l’ancien président Me Paul Dodji Apévon étant allé créer les Forces démocratiques pour la République (FDR), leur propre formation politique.
A.Y.
Afreepress
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