Pendant que Christian Trimua, l’une des personnalités les plus controversées du régime de Faure Gnassingbé, crie sur les toits qu’il n’y a pas de détenus politiques au Togo, plusieurs d’entre eux qui croupissent dans les prisons montrent un état de santé qui se dégrade au jour le jour. Une visite d’une délégation de « Touche Pas A Ma Constitution » alerte du drame qui a court actuellement à la prison civile de Lomé.
« Une délégation du front « Touche pas à Ma Constitution » s’est rendue jeudi dernier à la prison civile de Lomé pour soutenir les détenus politiques et évaluer leur situation. À l’issue de cette visite, la délégation dresse un constat préoccupant de la situation des détenus politiques au Togo. La délégation a pu constater de visu la détérioration continue des conditions de détention de certains des 93 détenus politiques, dont certains depuis plus de six ans. Certains sont gravement malades », dresse le mouvement.
Le front met en exergue le cas d’une dame, Mme Nambéa Méhiuowa Leyla, mère d’une fillette qu’elle allaitait lors de son arrestation en 2019, témoigne d’une réalité déchirante. « Sa fille, aujourd’hui âgée de 5 ans, ne la reconnaît plus comme sa mère ».
Il se préoccupe également de la situation de M. Karou Wawim, arrêté devant une pharmacie lors des législatives de 2018, qui porte encore les séquelles des coups de crosses reçus lors de son interpellation. Détenu depuis plus de 6 ans sans procès.
La communauté internationale, notamment European Left, un groupe parlementaire de l’Union Européenne, composé de 40 partis politiques de différents pays, a déjà appelé à la libération de ces détenus politiques.
« Nous soutenons les démocrates togolais et exigeons la libération des 93 détenus politiques. Les décisions de la CEDEAO doivent être respectées. Halte aux violations des droits de l’homme et vive la justice ! », a indiqué ces députés.
En dehors de ces députés européens, quatre décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO ordonnant la libération immédiate de détenus restent lettre morte. Egalement, le Groupe de Travail de l’ONU sur la détention arbitraire s’est déjà prononcé sur l’illégalité de ces détentions. Mais le régime de Faure Gnassingbé a décidé de garder ces personnes en détention, ignorant tous ces appels.
9 détenus parmi ces prisonniers ont déjà trouvé la mort en détention. Le front « Touche Pas A Ma Constitution » sonne une fois encore l’alarme sur la situation dramatique de ces détenus.
Il exige donc la libération immédiate et sans condition de tous les détenus politiques, l’application effective des décisions de la Cour de Justice de la CEDEAO et l’ouverture d’une enquête internationale sur les conditions de détention et les décès survenus.
Source: lalternative.info
Source : 27Avril.com