Togo–Akato : “Les pirates fonciers” font le rançonnage

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Cela fait un mois que deux jeunes nommés Massémé Komi Double et Massémé Komi Kalépé croupissent dans les geôles de la prison civile de Lomé. A l”origine, une affaire d’incendie et de violences dans la localité d’Akato, située dans la commune du Golfe 7. Un dossier visiblement rocambolesque qui menace la cohésion de toute une communauté.

Novembre dernier, un jeune homme du nom de Tchèvi a été pris en flagrant délit de vole de tôles qui couvraient le toit d’une maison appartenant à une dame. Le présumé voleur est donc conduit au commissariat de Wougomé par les riverains parmi lesquels figuraient Massémé Komi Double, Président du Comité de développement du village (CVD). Sur les lieux, il est demandé à ce dernier de revenir le lendemain pour sa déposition.

Il faut préciser que Tchèvi, selon les informations, serait le protégé d’un certain Dovi Adjaho, « un pirate foncier », auteur de multiples frasques dénoncées par la collectivité Massémé qui tente de mettre fin à un litige foncier depuis près de 30 ans déjà.

Le jour-j, Massémé Komi Double fait appel à l’un des frères pour que celui-ci aussi fasse une déclaration. Contre toute attente, les deux jeunes hommes croisent au commissariat Dovi Adjaho qui était déjà sur les lieux. Les faits tels que relatés indiquent que sieur Dovi sur place, aurait indemnisé la dame dont les tôles ont été volées et le présumé voleur fut relâché par la même occasion. Mais, c’était sans compter sur le plan machiavélique de sieur Adjaho.

En effet, il est rapporté que Dovi a fait gardé les deux jeunes et prétendrait avoir des soit-transmis contre ceux-ci car il les accuserait d’avoir causé un incendie dans la localité précitée. Aussi noterai-t-il que les mis en cause ont fait acte de violences. Ils seront donc transférés à la Gendarmerie de Sagbado et déférés à la prison civile de Lomé. Ceci, sans aucune preuve et assistance juridique à Massémé Komi Double et Massémé Komi Kalépé.

Le comble dans cette affaire est que le même Dovi Adjaho a contacté un membre de la collectivité Massémé pour un entretien chez le chef canton d’Aflao Sagbado, chef Semekonawo où les conditions de la libération des deux membres jetés en prison seraient négociées au cours de cette rencontre.  

La collectivité Massémé dit voir à travers cette manœuvre, un chantage, une demande de rançon contre laquelle elle entend faire front par le biais de la justice.

« Il n’y avait aucune preuve. On a constaté qu’il s’agit d’une mise en scène. Ils font exprès pour nous intimider. Nous trouvons ça comme un chantage. Vous arrêtez nos membres, vous en faites un trophée », a déclaré Koukouvi Massémé, ancien ministre du gouvernement de transition.  

Pour l’heure, la collectivité Massémé qui s’indigne de la fourberie du sieur Dovi Adjaho avec la complicité du commissariat de Wougomé, attend le retour du juge d’instruction.

Source : icilome.com