Dans notre parution 357 du 19 juin 2020, nous relations la mauvaise volonté de la société Scan-Togo, filiale du Groupe Heidelbergcement à se plier à une décision de justice. Il s’agit du payement de l’indemnisation due à des propriétaires terriens de Sika Kondji pour des biens détruits par l’entreprise sur des parcelles qui rentraient alors dans l’emprise de la carrière d’extraction de calcaire accordée à Scan par l’Etat togolais. Cette affaire qui éclabousse la société depuis plusieurs mois vient de connaitre de nouveaux rebondissements.
Aux dernières informations, ScanTogo a préalablement établi à 169 millions de FCFA le montant à verser aux victimes. On en était là quand par des subterfuges alléguant des fraudes sur un recomptable opéré par ses propres agents, l’entreprise verse arbitrairement 35 millions aux propriétaires. Soit un gap de 135 millions de FCFA qui a disparu vers quelle destination, on ne sait. Est-il que toute l’opération a été co-gérée par le Directeur de l’administration, Jean Adolehoume et son collègue Samuel Amouzou des Ressources humaines (voir fac similé 4 et 5).
Alors que la justice a ordonné « ordonnant sous astreinte » à cette structure togolaise du Groupe Allemand Heidelberg de « faire tenir aux requérants, sans délai, les procès-verbaux des comptages des biens grevant leur parcelle effectué courant mois de mars, juillet et aout 2019 et le barème des dédommagements ».
Il se révèle par ailleurs qu’en lieu et place des 41 collectivités qui avaient obtenu l’arbitraire du Tribunal de Lomé sans suite, c’est désormais 1400 propriétaires terriens qui ont assignée l’entreprise allemande devant le Tribunal de Tabligbo pour des faits d’arbitraires et de rétention de procès-verbaux aux termes des comptages pour indemnisations des biens à détruire.
Et tout semble montrer que la société use du dilatoire et de l’arbitraire avec l’appui de certaines personnes pour faire fi une décision de justice.
L’autre hérésie découverte dans le dossier est le fac similé 1 où ScanTogo adresse à un exploitant l’état de son dû qui s’élèverait à 0F et l’entreprise au sieur Dossah Afantsawo (propriétaire terrien) de se rendre à la caisse d’Ecobank pour toucher ce montant. Une manque de considération à la limite une insulte à ces populations pour qui ces terres représentent non seulement une source de survie mais aussi un patrimoine.
La présidence saisie du dossier
Selon nos informations, l’affaire a eu un écho au niveau de la Présidence de République qui aurait demandé des éclaircissements dans le dossier.
En réponse, le millier de plaignants a adressé un courrier au Chef de l’Etat à l’effet.
Dès lors, on voudrait croire qu’en se saisissant de ce dossier, la Présidence de République va user de toutes ses prérogatives et influences pour contraindre Scan Togo à verser la totalité de la somme décidée par les tribunaux aux populations spoliée de leurs terres nourricières. Ce ne serait qu’une justice pour ces populations plongées dans une pauvreté sévère depuis des années.
Il ne s’agit nullement pour la présidence se substituer à justice mais de répondre aux cris de détresse des populations malmenées par une société qui, pourtant, fait des milliards de recettes dans l’économie togolaise.
A suivre…
Source : Fraternité
Source : 27Avril.com