L’affaire LCF et City FM se corse davantage. Mardi dernier, suite au recours introduit par le Groupe Sud Média, la Chambre administrative de la Cour suprême dissocie Sud média de Sud Média Sarl U et déclare le dossier irrecevable.
C’était dans l’air depuis. La Justice ne démentirait pas la HAAC. Les sceptiques qui n’attendaient pas une issue favorable dans ce dossier, sont confortés dans leur doute. La Justice togolaise n’a pas voulu (ne serait-ce que cette fois) faire un sursaut d’orgueil pour la mauvaise image et redorer son blason terni depuis des lustres qu’elle s’embourbe dans des dossiers politico-judiciaires. Elle a donné « onction » au président de la HAAC qui s’implique avec une énergie dans ce dossier au point que son impartialité est totalement abîmée.
La Chambre administrative de la Cour suprême a estimé lors de l’audience qu’il y a une différence entre le groupe Sud média représenté par Luc Abaki, le Directeur général et le groupe Sud Média Sarl U représenté par Pierrette Nasr, épouse de l’ancien ministre Pascal Bodjona qui, depuis qu’il a quitté la barque UNIR, est l’objet de cabales.
Pour Me Abi Tchessa, conseil du Groupe Sud Média, cette décision relève d’une aberration. Car une situation similaire existe au sein de deux médias au Togo. « Les noms des télévisions et ceux des sociétés qui les gère évoluent. La preuve, Tv2 est créée sous le nom TV TG2. Cela ne pose aucun problème jusqu’à présent… Groupe Média Sud ou Sud Média, c’est la même chose. C’est le contentieux administratif qui importe », a t-il indiqué.
Le contentieux administratif tel que soulevé par Me Abi Tchessa, n’intéresse pas les juges de la Chambre administrative. Ils ont jugé la requête irrecevable, amenuisant ainsi les procédures judiciaires que prend l’affaire. Mais le groupe Sud Média ne veut pas rester ébranlé par cette décision. Il se dit déterminé et compte aller jusqu’au bout. Son conseil se dit malgré tout confiant en la Justice togolaise. L’espoir ne tue pas, dit-on souvent. Mais plus c’est long, plus il draine beaucoup de frustrations. Et c’est en cela qu’il faut voir la situation des employés de ces deux médias devenus chômeurs.
C’est depuis le 06 février que la HAAC a retiré les fréquences à LCF et City FM. Ce retrait a soulevé un tollé général au sein de la population et entraîné des marches de protestation de la société civile et des associations de presse. En usant des gymnastiques dont elle seule a le secret pour rejeter la requête du groupe Sud Média, les juges de la Chambre administrative ont justeesquiver le débat de fond dont ils ne s’en sortiraient pas.
Et pour preuve, le dossier du groupe Sud Média comportait un élément solide, notamment une interpellation sommative de l’ancien président de la HAAC, Philippe Evegnon qui reconnaît l’existence légale de la chaîne. Ce document à lui seul suffisait à mettre en diffculté la HAAC de Pitang Tchalla et à clouer le bec à tous les agitateurs qui s’époumonaient à démontrer parfois contre le bon sens que LCF et City FM étaient des chaînes illégales.
Nous passons d’ailleurs en fac similé ce document pour éclairer l’opinion. Pour une fis de plus, la justice togolaise caporalisée par l’exécutif confirme tout le mal qu’on pense d’elle. Et c’est bien triste !
Source : L’Alternative No.597 du 10 mars 2017
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