En difficulté depuis un mois, le premier réflexe du RPT/UNIR, un régime cinquantenaire vomi, est de s’acharner sur le Parti national panafricain (PNP), tenter de le discréditer voire mettre le grappin sur son leader.
Contexte
Le pouvoir de Faure Gnassingbé n’a jamais été aussi ébranlé qu’aujourd’hui. Sous pression à l’international, le régime RPT/UNIR déclinant tente vaille que vaille de résister face à la détermination des Togolais qui réclament le retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle, le vote de la diaspora… En clair, le peuple togolais exige que son pays aussi s’ouvre à la démocratie. En Afrique de l’ouest, le Togo est le seul où l’alternance politique demeure un rêve.
Si depuis 11 ans que l’APG a été signé, Faure Gnasingbé ne veut le mettre en oeuvre, c’est parce qu’il ambitionne de s’éterniser au pouvoir, regrettent les opposants. Ces derniers et leurs militants sont décidés à le contraindre à s’y plier. Depuis un mois, l’ambiance est tendue dans le pays.Les mobilisations de l’opposition, les 3 et 19 août, les 6 et 7 septembre et les 20 et 21 septembre donnent du tournis au pouvoir. Et il cherche des boucs émissaires pour justifier sa répression.
Le PNP et ses leaders accusés à tort
C’est un secret de Polichinelle qu’à chaque fois que Faure Gnassingbé et ses apparatchiks sont en difficulté, ils trouvent toujours l’origine de leurs maux dans les rangs des opposants. En l’espèce, il ne s’agit plus d’un (ou des) opposants, mais de tout un peuple qui réclame une autre forme de gouvernance, la liberté, le développement, de meilleures perspectives.
Hier, c’étaient Jean-Pierre Fabre et sa suite qui étaient traités de tous les noms d’oiseaux. Aujourd’hui, c’est le tour du leader du PNP, Tikpi Atchadam. Et les ministres, caciques du pouvoir, à force de vouloir discréditer cet opposant et ses militants, versent dans des démonstrations vaseuses, surréalistes.
En effet, lors des mobilisations du mercredi 20 septembre à Mango, une ville située au nord du Togo, il y a eu des tirs à balles réelles. Bilan : un mort et plusieurs blessés. Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, Yark Damehame, dans un communiqué lu dans le JT de 20 heures sur la TVT, prétend que les tirs mortels proviennent des militants du PNP. « Alors que les manifestations de ce 20 septembre à l’intérieur du pays se sont globalement déroulées dans le respect des modalités fixées, la ville de Mango, où les manifestations n’avaient pas été prévues, a été le théâtre de violences provoquées par les partisans du Parti national panafricain », justifie-t-il. Et de poursuivre en ces termes : « Plus grave encore, des tirs d’armes à feu ont été effectués à partir des rangs des manifestants du PNP et le bilan est lourd ; un enfant de dix ans a été tué, dix personnes blessées dont quatre par fusils de chasse et six par armes de guerre ». En français facile, selon l’ancien Directeur de la Gendarmerie nationale, un militant du PNP s’est permis de tuer un autre. Si cette version des faits frise l’absurdité, elle révèle aussi l’acharnement du pouvoir sur ce parti et particulièrement son premier responsable. Décidément, l’UNIR n’a vu pas venir ce président du parti d’opposition aux discours simples et percutants.
Yark Damehame dans ses œuvres
Le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, avec son air candide, a un rapport particulier avec le mensonge. « Ses sorties en temps de tension ne consistent qu’à manipuler les faits, couvrir les bévues des hommes en uniforme. C’est son sport favori ». C’est l’avis général de ses détracteurs.
En effet, le 19 août dernier, les manifestations synchronisées du PNP ont été réprimées dans le sang. Officiellement, deux morts sont enregistrés. Sur jeuneafrique.com, l’autorité réfute la responsabilité des forces dites de l’ordre et de sécurité : « Personnellement, j’ai mis un point d’interrogation sur la cause réelle de leur mort. En effet, le premier mort, selon les images que nous avons vues, présentait des blessures causées sans doute par des balles. Mais des balles tirées par qui ? Dans quelle circonstance et où ? Quant à la seconde personne présentée par l’opposition, il s’agissait d’un accidenté. Où a lieu l’accident ? Dans quelles circonstances ? Est-ce en rapport avec l’opération de maintien de l’ordre ? », tente-t-il de faire croire à l’opinion nationale et internationale. C’est toujours au Togo, si l’on croit Yark Damehame, qu’une balle tirée en l’air à titre de sommation par les forces de l’ordre et de sécurité peut, faucher mortellement.
Ces deux exemples seulement parmi tant d’autres sont illustratifs de la nature répressive du pouvoir de Lomé qui s’agrippe sur son appareil militaire pour étouffer toutes contestations, ou tirer à balles réelles sur des mobilisations populaires pacifiques et des manifestants à mains nues. Et pour cela, même un communiqué ou une déclaration ne peut faire croire le contraire, persistent les observateurs avisés. Pour le reste, les intimidations, et menaces semblent plutôt conforter le PNP et toute l’opposition dans leur lutte politique avec leitmotiv le retour à la Constitution originelle de 1992 qui limite, en son article 59, le mandat présidentiel à cinq ans renouvelable une fois. Avec la phrase fétiche : « En aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats ».
Source : L’Alternative
TogoActualité.com