Décédé dans la nuit du mardi 29 juin au mercredi 30 juin 2021, EL Hadj Abass Bonfoh, ancien Chef d’Etat par intérim, ancien président de l’Assemblée nationale a reçu les hommages officiels mercredi. Une cérémonie sobre à laquelle a participé Faure Gnassingbé, loin de ce qui se fait dans d’autres pays.
Aux premières heures de son décès, la présidence de la République Togolaise a pondu un communiqué de quatre petits paragraphes pour non seulement annoncer mais aussi rendre hommage à cet ancien Chef d’Etat par intérim. « Avec sa disparition, le Togo perd un de ses dignes et valeureux fils dont l’engagement sans faille, le patriotisme, le don de soi ont toujours guidé ses actions au service de son pays », peut-on lire dans le communiqué, où il est par ailleurs souligné que l’illustre homme d’Etat « a occupé de hautes charges à un moment crucial de la vie de notre pays ».
Pas de deuil national
Alors que l’on s’attendait à un programme officiel dans les heures suivantes au nom de «ces hautes charges occupées» par feu Abass Bonfoh, il a fallu attendre plusieurs jours pour qu’enfin l’exécutif annonce une cérémonie officielle de quelques heures pour un dernier hommage à l’illustre disparu. Au finish, l’ancien Chef d’Etat n’aura pas droit à un deuil national comme il est de coutume sous d’autres cieux. Le régime qu’il a tant servi a décidé de lui offrir un service minimum comme toute autre personnalité publique du pays.
En effet, le deuil national est décrété par le Président de la République, sur un ou plusieurs jours, à la mort d’un Chef d’Etat ou d’un ancien Chef d’Etat par exemple. Il s’accompagne souvent de la mise en berne des drapeaux sur tous les édifices publics.
Dans la sous-région le cas plus récent est celui de l’ancien président ghanéen Jerry John Rawlings. En effet, la réaction du gouvernement ghanéen suite au décès de JJ Rawlings, a été prompte. Dans un communiqué signé de Nana Akufo Addo, actuel chef d’Etat ghanéen, un deuil national de sept jours a été décrété. Outre, la mise en berne des drapeaux sur toute l’étendue du territoire, les campagnes électorales ont été suspendues pendant ces 7 jours.
Hors des frontières sous régionales, le 17 juin dernier, un deuil national de vingt et un jours a été décrété à la mort de l’ancien président de la République de Zambie, Kenneth Kaunda.
Un régime ingrat…
Le cas d’Abass Bonfoh rappelle celui de l’ancien Premier-Ministre et Secrétaire général de l’UA, Edem Kodjo. Au-delà de leurs hautes fonctions, ces deux personnalités ont largement contribué à l’enracinement du régime cinquantaine à la tête du pays. Rien que pour service rendu, il aurait mérité un hommage digne de ce nom et des cérémonies d’envergure nationales. Mais que nenni. Le pouvoir des Gnassingbé du père en fils, étant ce qu’il est à décider de se dérober à ce devoir moral. « Qu’à cela ne tienne. Quelles que soient les raisons, voire différends, rien ne saurait expliquer que les obsèques d’une telle icône se fassent sans des hommages nationaux comme cela se fait partout dans le monde pour des personnalités et grands serviteurs qui auront marqué leur passage et leur Nation », avait pourtant rappelé FRATERNITE sur le cas de l’ancien PM Edem Kodjo. Et comme Robert Dussey l’avait récemment souligné lors des cérémonies officielles de Edem Kodjo, que «si on lui (Edem Kodjo : Ndlr) demandait à quoi servent les hommages, il répondrait : pour enterrer les grands hommes». Alors doit-on conclure que Abass Bonfoh ou Kodjo ne sont pas assez « grands » pour mériter un deuil national ?
Tout compte fait, ces faits doivent faire réfléchir tous ces hommes et femmes qui ont décidé d’étouffer les désirs du peuple togolais au détriment d’un régime qui ne fait preuve d’aucune reconnaissance envers ses serviteurs, même les plus zélés.
Source: Fraternité
Source : icilome.com