Est-il concevable que dans une école primaire publique dans la capitale du Togo, l’eau potable ne soit pas disponible depuis des années ? C’est pourtant la situation que vivent les écoliers de l’EPP La Nouvelle Marche sise à Hanoukopé. La faute à l’avidité ou la rapacité d’une des deux directeurs, N’Tsou Akossiwavi.
L’Ecole primaire publique (EPP) La Nouvelle Marche est dépourvue de système d’adduction d’eau potable. Lorsque les élèves sont obligés d’aller aux toilettes, la plupart vont aller chercher de l’eau dans un puits situé derrière l’école. Mais beaucoup d’autres sont contraints par le besoin de courir dans les herbes situées aux alentours pour faire leurs besoins. Et cette situation date depuis au moins trois ans. Est-ce l’école qui n’a pas les moyens pour se faire brancher sur le réseau d’adduction d’eau potable, ou bien la Togolaise des Eaux (TdE) qui serait nonchalante à faire diligence ? Il nous est revenu que la faute incomberait à a directrice qui aurait collecté des fonds auprès de chaque élève, mais n’a jamais fait les comptes pour situer les parties prenantes.
Pour en savoir davantage, nous nous sommes rendus dans l’établissement scolaire le mardi 22 octobre pour la rencontrer. Malheureusement, le deuxième Directeur l’école en compte deux- nous a informé que souffrante dans la matinée, elle n’était pas revenue au moment où nous y étions. Afin de lui permettre de nous revenir, notre contact a été laissé auprès de ce directeur, avec l’espoir qu’elle serait informée et nous reviendrait.
Mais jusqu’au moment où nous écrivions ces lignes, dame N’Tsou Akossiwavi ne s’est jamais manifestée pour s’expliquer. Car avant que nous ne prenions congé de son collègue, nous lui avions notifié l’objet de notre visite comprendre la raison pour laquelle l’école La Nouvelle Marche n’a pas de système d’adduction d’eau potable, et vérifier si, comme nous l’avions appris, elle aurait effectivement collecté 500 FCFA par élève dans le but de pourvoir l’établissement scolaire en eau.
L’EPP étant composée de deux groupes, en considérant que chaque classe héberge au minimum 70 écoliers, ce sont approximativement quelque 70X6X2, soit 840 élèves au minimum qui auraient cotisé les 500 FCFA, soit près de 420.000 FCFA au moins pour réparer ou se faire brancher sur le réseau. Alors que 100.000 CFA au maximum suffisent à cet effet. La question est de savoir ce qu’a été la situation des cotisations et l’usage que dame N’Tsou Akossiwavi a fait des fonds collectés.
En attendant, trois ans sont déjà passés et les élèves qui devraient conscientiser les parents en matière de défécation à l’air libre, sont devenus champions en la matière, la faute à la directrice.
On nous a rassurés qu’étant membre du parti au pouvoir, elle ne risque pas grand-chose. Mais s’il faut que chacun fasse ce qu’il veut, simplement du fait de son appartenance au parti au pouvoir, que deviendrait l’éducation au Togo ? On veut croire que les autorités ici le Premier ministre- prendront la mesure de l’urgence à pourvoir l’école en eau potable sans plus solliciter la contribution des parents qui, de peur de voir le courroux de la directrice s’abattre sur les enfants, se taisent.
Godson K.
Source : Liberté N°3037 du Jeudi 31 Octobre 2019
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