Pour la 2ème fois dans la vie politique du Togo, la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a entretenu le complot contre le peuple togolais. En 2005, elle avait conduit les Togolais aux massacres pour installer Faure Gnassingbé.
En 2018, pour la seconde fois, elle n’a pu se rattraper. La 54ème session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement organisée le samedi 22 décembre à Abuja a consacré les incongruités de l’institution sous-régionale, incapable de faire appliquer sa propre feuille de route. Dans son communiqué « la Conférence se félicite de la tenue effective, le 20 décembre 2018, des élections législatives libres et transparentes, qui se sont déroulées dans des conditions de paix et de sécurité conformément à la Feuille de route adoptée le 31 juillet 2018; elle regrette fortement la décision prise par la Coalition des quatorze partis politiques de l’opposition (C14) de ne pas participer aux élections législatives malgré les efforts considérables déployés par les Facilitateurs pour favoriser des élections inclusives avec une participation équitable de tous les acteurs à la Commission électorale nationale électorale indépendante (CENI) ». Elle se félicite aussi de l’engagement du gouvernement à assurer les réformes constitutionnelles en privilégiant la voie parlementaire.
La conférence a pris acte de la volonté du gouvernement à organiser les élections locales au cours de l’année 2019. Elle l’encourage à renforcer les mesures d’apaisement et de confiance entre tous les acteurs politiques en vue de décrisper davantage le climat socio-politique.
En vérité, la CEDEAO à travers le sommet d’Abuja a signé son crime au Togo par le fait qu’elle a livré les Togolais au régime et sa soldatesque. Malgré les morts et les violences qui s’abattent sur les Togolais, ce sommet a fermé les yeux en cautionnant Faure Gnassingbé dans ses dérives.
Comment la CEDEAO peut-elle se féliciter des législatives éhontées du 20 décembre avec une CENI qui n’a jamais existé ? Le scrutin du 20 décembre est-il inclusif ? Quel sérieux autour d’un certain regret de la non-participation de la C14. La CEDEAO s’est invité au Togo pour les élections ? Pour la seconde fois, la CEDEAO a plus brillé par ses contradictions et sa complicité active au régime néfaste du Togo. Elle abandonne le Togo où elle l’a retrouvé en 2017. Elle a servi de caution au régime pour affaiblir les mobilisations de contestation.
Il est clair désormais que si quelque chose doit changer, cela dépend de l’engagement des Togolais eux-mêmes. La nébuleuse CEDEAO a choisi son camp. Malheureusement, aucun pays de cette CEDEAO ne ressemble au Togo, pourquoi Buhari, Issifou, Addo, Sall… cautionnent alors Faure Gnassingbé, seul chef d’Etat qui est au-delà de deux mandats ?
Dans la conscience collective des Togolais, ce machin CEDEAO n’a plus aucune crédibilité.
K.A.
Source : Le Correcteur No.854 du 27 décembre 2018
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