Togo: 37 millions déboursés pour corrompre les députés

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À la fin du mois de septembre 2017, les députés de l’opposition parlementaire du Togo découvrent un changement inédit dans leurs comptes bancaires respectifs.

À la surprise générale, ils ont constaté que les indemnités parlementaires que le Trésor public a virées sur leurs comptes bancaires respectifs ont augmentées d’une somme de quatre cent dix mille (410.000) FCFA.

Chose étonnante. Cette augmentation a été faite « sans qu’aucune explication ne leur soit donnée ». Alors qu’en la matière, « un tel changement devrait être justifié » par le gouvernent ou devrait « faire l’objet au préalable d’une information, d’une décision ou d’un débat ».

Ce qui malheureusement n’a pas été le cas, faisant rougir et réagir Me Ameganvi Manavi Isabelle, présidente du groupe parlementaire ANC qui soupçonne une tentative de corruption des députés.

Dans une déclaration publiée hier lundi 02 octobre, elle affirme « ignorer les intentions réelles liées à cette augmentation et lance un appel au gouvernement afin d’en savoir plus ».

Mais en attendant d’en savoir plus, les députés de l’opposition parlementaire ont décidé « de mettre en commun le produit total de cette augmentation pour constituer un fonds spécial de circonstance qui permettra : d’aider à soigner les blessés, de soulager les réfugiés politiques et les personnes contraintes à la clandestinité et d’assister les détenus politiques ».

Le pouvoir de Lomé qui conserve 62 des 91 sièges de l’Assemblée nationale aura au total déboursé environ 37 millions de francs CFA pour tenter de corrompre des députés. Mais ne s’attendait surement pas que son geste soit dénoncé publiquement.

Au Togo, l’opposition, depuis le 19 août 2017, organise des marches de protestation pour exiger le retour à la constitution de 1992 et le départ de Faure Gnassingbé, arrivé au pouvoir en 2005, dans une situation chaotique, après la mort de son père qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 années.

CamerounWeb.com