L’État togolais a promis d’indemniser à hauteur de 2 milliards de francs CFA (environ 3 millions d’euros) les victimes des « événements violents qui ont secoué le pays de 1958 à 2005 », pouvait-on lire dans un communiqué publié mardi.
Cette annonce fait suite aux recommandations de la Commission Vérité, justice et réconciliation (CVJR) créée en 2009 afin de faire toute la lumière sur les violations des droits de l’homme commises au Togo.
Assurées par le Haut-commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité (HCRRUN), les réparations promises aux victimes prendront plusieurs formes : « la restauration de la liberté, la jouissance des droits de l’homme, de l’identité, de la vie de famille et de la citoyenneté, le retour sur le lieu de résidence, la restitution de l’emploi et des biens, la réadaptation, notamment », a indiqué l’État togolais dans son communiqué.
Un rapport de 309 pages
Après trois années d’audition et d’investigation, la CVJR avait remis son rapport final en 2012 au président Faure Gnassingbé. Une somme de 309 pages, assortie de 68 recommandations, censée contribuer « à l’instauration d’un climat social et politique apaisé nécessaire à la réconciliation nationale au Togo ».
Pendant près d’un demi-siècle, l’histoire politique du Togo a été émaillée de violences et d’exactions. Après la sanglante dictature de Gnassingbé Eyadéma, qui régna sans partage pendant trente-huit ans, les violences ont atteint leur paroxysme lors de l’élection présidentielle de 2005. Celle-ci s’était achevée par la victoire contestée de Faure Gnassingbé, fils de l’ancien dictateur. D’après un rapport des Nations Unies, la répression a fait « entre 400 et 500 morts », principalement dans les rangs de l’opposition.
Jeune Afrique