Payadowa Boukpessi, le ministre de l’Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales est revenu mardi sur le projet de révision constitutionnelle actuellement sur la table de l’Assemblée nationale et qui porte sur les articles 52, 59 et 60. Un projet qui va perfectionner la démocratie togolaise selon lui. Mais pour Tikpi Atchadam, l’heure n’est plus aux réformes mais au retour de la Constitution de 1992 ou au départ de Faure Gnassingbé. Il propose à cet effet une transition.
Interrogé mardi sur Rfi, le ministre Payadowa Boukpessi a indiqué que les résultats des travaux de la commission de réflexion sur les réformes ont poussé le gouvernement à adopter rapidement le projet de loi qui devra consacrer la limitation des mandats électifs et le scrutin à deux tours.
« … Dans chaque préfecture, les populations ont été claires. Elles ont dit qu’elles veulent la limitation de mandats et un scrutin à deux tours. Et cela s’est fait bien avant le 19 août », a déclaré M. Boukpessi.
Le ministre estime que le coup d’accélérateur donné par le chef de l’Etat à la question des réformes a pour objectif de préserver le climat de paix dans le pays.
Par la même occasion, Payadowa Boukpessi a invité l’opposition parlementaire à voter ce mardi lors de la plénière de l’Assemblée nationale pour les réformes qu’elle a toujours demandées.
« J’ose croire que ces partis politiques se raviseront pour venir faire en sorte que l’Assemblée nationale puisse voter cette réforme au 4/5, on ferait l’économie d’un référendum… Il s’agit là d’une occasion de perfectionner un peu plus la démocratie togolaise.», a-t-il ajouté.
Réagissant sur l’intervention du ministre sur les mêmes antennes, Tikpi Atchadam, le Président du PNP indique que l’heure n’est plus aux réformes mais au retour de la Constitution de 1992 ou au départ de Faure Gnassingbé qui a eu le temps de faire les réformes mais ne les a pas faites.
« Nous avons arrêté de parler des réformes, nous exigeons le retour à la Constitution de 1992. Aujourd’hui, le peuple réclame son départ pur et simple. C’est lui qui a perdu le temps et c’est trop tard malheureusement », dit-il.
M. Atchadam avance que le référendum sera une perte de temps parce que le président de la République est décrié de partout. Pour lui, il n’est même pas question de parler d’un référendum.
Le leader du PNP affirme que le départ de Faure Gnassingbé exigé par le peuple est déjà un référendum et que le Chef de l’Etat ne doit pas rester au pouvoir jusqu’en 2020.
« S’il est là jusqu’en 2020, il trouvera un moyen pour être là… Tout ce qu’il peut faire, c’est d’abord de libérer les manifestants qui sont arrêtés et arbitrairement détenus pour un apaisement. En ce moment, on ramène la Constitution de 1992, il veille à ce que les élections présidentielles, législatives et locales se déroulent bien, il n’est pas candidat et ça, c’est une transition et après, il s’en va », a-t-il proposé.
Tikpi Atchadam pense que le Togo regorge de « personnes ressources capables » de gérer la transition politique. Il refuse tout dialogue avec le pouvoir parce que dit-il, le Togo est l’un des pays qui a le plus dialogué.
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