Le leader du Parti national panafricain Tikpi Atchadam, vit depuis plusieurs mois dans la discrétion totale pour des raisons de sécurité, selon plusieurs sources. Néanmoins, il n’a pas totalement disparu du champ médiatique. De temps en temps, il adresse des messages audio, diffusés sur les réseaux sociaux, pour galvaniser « sa troupe ».
Il est sans doute le grand absent du dialogue inter togolais qui a démarré en février dernier. Pour autant, il suit la situation de près. Pour une fois depuis plusieurs mois, il vient de rompre le silence en accordant une interview à l’Hebdomadaire togolais le Rendez-vous. Il est revenu sur l’actualité sociopolitique avec des analyses sans concession.
Tout d’abord pour sa non-participation au dialogue, il évoque, comme nous le soulignions, des mesures de sécurité. « Il faut dire qu’à la veille des discussions la coalition a, au cours d’une séance du Comité préparatoire, attirer l’attention de la médiation ghanéenne sur l’aspect sécuritaire concernant ma personne. Par la suite, le Parti National Panafricain (PNP) a adressé une correspondance à la médiation ghanéenne pour demander la délocalisation des discussions dans l’un des pays de la sous-région pour deux raisons fondamentales. La première raison est relative à la sécurité des leaders de l’opposition, particulièrement la sécurité du Présidé du PNP que j’ai l’honneur d’être. La deuxième raison relève de la sérénité des débats », a-t-il évoqué dans l’interview.
Il n’a pas manqué de rendre hommage aux représentants de la Coalition des 14, qui participe au dialogue. « En tout cas jusqu’ici nos représentants ont fait un travail formidable et admirable, celui-là qui consiste à porter les aspirations profondes et légitimes du peuple togolais qui a grand soif d’alternance. En messagers du peuple, la délégation de la coalition aux discussions est à féliciter », a-t-il souligné.
Tikpi Atchadam rappelle que les exigences de la Coalition n’ont pas varié : le retour à la constitution de 1992, effectivité du droit de vote de la diaspora. « Ce sont des exigences légitimes, vous le savez bien », a-t-il martelé.
Il regrette tout de même la mise en œuvre partielle des mesures d’apaisement. « D’abord des Togolais arbitrairement arrêtés, certains lors des manifestations pacifiques, d’autres enlevés en pleine circulation sans aucun motif croupissent encore dans les prisons du pays. Parmi ces détenus de l’arbitraire nombreux sont ceux qui ont des soucis sérieux de santé. Les familles ne cessent de se plaindre à nous pour s’assurer que les leurs sont encore vivants. On a l’impression que le pouvoir marchande sur la tête des détenus de l’arbitraire. Nous l’avons compris. Ensuite le siège militaire sur les villes de Mango, Bafilo et Sokode n’est toujours pas levé. Ils ont décidé de traumatiser les Togolais, et particulièrement ceux de ces villes. Vous le voyez bien, l’armée togolaise n’est pas dans les casernes. Les populations de Kara sont étouffées et interdites d’expression pour faire croire que les populations soutiennent Faure alors qu’il n’en est rien. Mais cette situation ne saurait durer. Rappelons que le 19 août Kara était dans les rues. La prochaine fois n’est pas loin. Enfin la libre circulation des sympathisants, militants et responsables de l’opposition n’est pas une réalité ».
Pour le guerrier de Kparatao, « en tant que légalistes et pacifistes », l’opposition n’a qu’une et une seule arme, » les manifestations pacifiques ». « Et comme vous pouvez le constater, elle est très efficace. La stratégie de la non-violence est adaptée à la situation des pays où le pouvoir dresse l’armée pas contre un ennemi extérieur mais contre les populations civiles. Et c’est bien notre cas. Nous allons donc reprendre les manifestations pacifiques de rues sur l’ensemble du territoire national. Déjà de nouvelles localités se sont signalées pour les marches annoncées de la coalition les 20, 21, 22 et 24 mars 2018. Les marches vont reprendre de plus belle. Cette fois il s’agit d’inonder le pays de femmes et d’hommes », a-t-il affirmé
Pour Tikpi Atchadam, il est question de « dire la vérité à Faure. S’il ne veut pas entendre raison, lui imposer cette vérité, même par la force. Le peuple togolais a le droit de se choisir librement ses gouvernants et la manière dont il veut être gouverné. Il n’est pas question de laisser le Togo entre les mains de ceux qui ont planifié depuis très longtemps et se sont donnés les moyens humains et matériels de diriger le pays à vie ou de le détruire complètement. La Cedeao, l’U.A et la communauté internationale doit prendre la mesure de la situation pour sauver un peuple pacifique sans armes des mains de la dictature la plus cruelle du continent africain. Il faut aussi apporter à Faure la démonstration selon laquelle le projet de son père qui consiste à garder à vie le pouvoir au sein de la famille Gnassingbé n’est plus viable. L’évolution de la société togolaise, l’environnement sous régional et régional, la marche du monde s’y oppose fermement », ajoute-t-il.
Source : Africa Top Success
27Avril.com