Thomas KOUMOU sur les ressources extraordinaires en finances publiques

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Après les recettes fiscales et non fiscales, l’expert en économie, président de l’association « Veille Economique » revient sur les ressources extraordinaires en finances publiques qui « permettent à notre pays le Togo de fonctionner sur une année ». Lecture !

Nous avons présenté il y a quelques jours, une description des ressources propres de notre pays le Togo, notamment les recettes fiscales et non fiscales. Elles sont considérées comme des ressources ordinaires. Nous allons à présent nous pencher sur une partie des ressources dites extraordinaires en finance publique qui permettent à notre pays le Togo de fonctionner sur une année.

En effet, à côté des ressources internes ou propres du pays, nous avons les ressources communément appelées « aides publiques ». En réalité ces fonds sont constitués de crédits concessionnels (généralement à taux d’intérêts faibles), et des ressources non remboursables et sans intérêts qui servent à financer divers projets dans notre pays. Ces ressources sont apportées par ceux qu’on dénomme les bailleurs de fonds ou les partenaires selon l’utilisation politique et médiatique qu’on veut en faire.

Dans le budget de notre pays le Togo, ces ressources sont réparties sous trois postes budgétaires essentiels à savoir : les dons projets (a priori des ressources, non remboursable et sans intérêts), les appuis budgétaires (dont les contours sont variables et flous) et les emprunts projets (des crédits à taux concessionnels avec des maturités interminables). Il va de soi, qu’à moins d’être moine bouddhiste, aucune personne physique ou morale notamment les bailleurs de fonds ne donne pas des ressources sans contrepartie même si ces ressources sont non remboursable et sans intérêts. Je passe donc sous silence les mécanismes qui à priori permettent de récupérer ces ressources dites gratuites.

Analysons un peu tout ceci en terme de chiffres sur les trois dernières années.

Précisons d’abord que ces ressources sont dites « extraordinaires », pour la simple raison qu’elles peuvent disparaitre du budget à n’importe quel moment. Sur les trois dernières années, les gouvernants espéraient environ 603,27 milliards de FCFA sous forme de dons projets, d’appuis budgétaires et d’emprunts projets. Je suis dans l’incapacité de vous révéler ici exactement les ressources qui ont été perçues par les gouvernants sur 2015 et 2016 pour trois raisons principales. La première, c’est que nous n’avons pas accès à toutes les informations notamment à la loi de règlement. La seconde, c’est que les gouvernants doivent remplir certaines conditions pour accéder à ces fonds. La troisième, c’est qu’il faut quand même écrire les projets et les soumettre. Ce qui apparemment nous pose des problèmes. En 2016, les gouvernants espéraient 87 milliards de FCFA de dons projets et n’ont pu réaliser que 14 milliards de FCFA (30 aout 2016). Ils espéraient 32 milliards de FCFA d’appuis budgétaires et ont réalisé 0 FCFA (30 aout 2016).

Ces 603,27 milliards de FCFA, correspondent à 167,61 milliards de FCFA pour 2015, soit 19,40% du budget, 182,41 milliards de FCFA pour 2016 soit 18,94% du budget et 253,25 milliards de FCFA pour 2017 soit 20,77% du budget.

En terme d’analyse dynamique comparative entre 2015 et 2017, la progression de ces ressources « aides », est estimée à 51,09% tandis que celle de nos ressources internes (recettes fiscales et non fiscales) est estimée à 19,82%. En conclusion, les gouvernants espèrent davantage des aides reçus de l’extérieur et de la dette (nous verrons cela plus tard) que du dynamisme de notre économie pour améliorer les conditions de vie de nos compatriotes. Je vous laisse déduire les vraies raisons qui justifient cette attitude.

Je vous souhaite à tous une très bonne fin de semaine.
Puisse la Divine providence veiller sur nous et marcher à nos côtés.

Thomas Dodji Nettey KOUMOU
Veille Economique

www.icilome.com