Thomas Dodji Koumou : « Nous sommes en esclavage »

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C’est le constat dégagé par l’expert en économie, président de l’association « Veille Economique », Thomas Dodji Koumou, après analyse de l’accord triennal que le Fonds Monétaire International (FMI) vient de signer avec le Togo. Nous partageons l’intégralité de sa publication avec nos lecteurs.

Il s’agit de l’accord triennal que le Fonds Monétaire International (FMI) vient de signé avec notre pays le Togo le 05 mai 2017 pour un montant de 176,16 millions de DTS soit environ 241,5 millions $ us dont 25,17 millions de DTS (34,5 millions $ us seront immédiatement débloqués. Je rappelle que le Droit des Tirages Spéciaux (DTS) est la monnaie du FMI. J’expliquerai çà une autre fois. Cet accord est conclu dans le cadre du FEC.

Il faut d’abord comprendre qu’un pays n’a recours au FMI que lorsqu’il a des problèmes de gestion de finance publique. C’est encore plus vrai lorsque vous êtes obligés de passer par le programme de Facilité Elargie de Crédit (FEC).

Alors, de quel mal souffre le Togo? Depuis toujours (50 ans), de la mauvaise gouvernance. De façon technique, il nous est demandé à travers cet accord d’améliorer notre solde budgétaire par la réduction des dépenses et l’amélioration des recettes notamment fiscales. Pour faire simple, il y a de la douleur devant.

Pour vous donner une idée de ce qui se passe, disons que le FMI dit que nous sommes passer d’un niveau d’endettement de 48,6% du PIB en 2011, à 80,8% du PIB en 2016 et nous passerons à un pic de 81,3% du PIB à la fin de 2017. Je suis en train de vous parler de la dette que vos enfants vont payer, puisque les gouvernants eux ils sont riches ainsi que leurs enfants et ceux de nos compatriotes qui les défendent nuit et jour.

Ce que le FMI veut dire c’est simple. Si le Togo était un bien, s’il est vendu aujourd’hui, 80% de l’argent récolté servira à rembourser les créanciers. Voilà comment notre pays est géré depuis des années et pourtant les gouvernants ont installé malgré tout une situation inamovibilité du pouvoir et dès que vous voulez revendiquer, on vous tire dessus.

Nous avons au stade actuel un PIB qui est estimé au mieux à 2 800 milliards de FCFA. 80,8% de 2 800 milliards font 2 262 milliards de FCFA. Voilà ce que vous et moi avons comme dette à rembourser. Il parait qu’on a construit des routes avec cet argent. Lorsque vous avez la chance de visiter les pays tels que la Côte d’Ivoire, vous savez ce qu’on appelle route. La durée de vie des routes dans notre pays ne dépasse pas la maturité de la dette qui a servi à construire la route.

Je préfère vous éviter les explications des aspects techniques de cet accord pour ne pas vous perdre du temps. Cependant si les défenseurs des gouvernants veulent en parler je reviendrai dessus.

Nous sommes en esclavage. Un jour la Divine Providence nous permettra de nous en sortir.

Puisse t-elle veiller sur nous et marcher à nos cotés.

Thomas Dodji Nettey KOUMOU
Veille Economique

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