« Pour ceux d’entre nous qui sont chrétiens, une voix familière leur répète de l’aube au crépuscule: Ne faites pas les malins » In Revue Esprit, mars 1950, Emmanuel MOUNIER revient sur l’étoffe qui fait l’homme, la formation par la grande œuvre de l’éducation, la qualité éthique qui confère à l’individu une envergure d’exemplarité, la morale que forge l’élévation et l’amour universel nécessaire dans nos actes. Cette armada de moules est tout aussi perceptible chez le chrétien qui diffuse dans ses choix l’affectivité, l’humanité, le bon sens
Notre intériorité n’a de noblesse que lorsque nous faisons preuve dans nos actes de grandes valeurs intégrées à l’autel de la justice, du bien du beau et de l’humain-patron. Notre dignité d’homme est un militantisme actif et permanent qui se partage et qui remorque nos voisins proches et lointains en lesquels nous trouvons sans limite une partie de nous-mêmes. La bonne action nous gouverne sans agitation lorsque l’éducation vraie triomphe en nous
Celui qui accède au pouvoir par le terrorisme d’Etat, qui s’y maintient à coups de violations graves de la personne humaine, qui protège une bande de pieuvres sans foi ni loi et qui en fait son bouclier pour des exactions proprement cruelles n’a surtout pas un cœur noyé dans une mare de larmes face au désastre humain pour s’incliner, frémir d’émotion de grandeur sur le terrorisme et la misère humaine. Il y a une espèce de honte, lorsqu’on est d’une fabuleuse teneur éthique à voir des hommes tuer innocemment nos semblables. Notre armature en éducation nous implique par contrainte dans l’humanité, la vérité, la sincérité, la justice. Cette contrainte à la rectitude et à l’humain forge en nous la grande âme. La contrainte est différente de l’obligation en ce qu’il n’y a aucune forme d’échappatoire ou d’excuse à déroger au devoir tandis que dans l’obligation on peut se soustraire aux garde-fous
Celui qui s’extasie sur des cadavres d’un millier de ses concitoyens avec un soulagement d’avoir accompli son rêve d’enfant, celui de devenir chef d’Etat comme son père et qui donne onction en tant que chef des armées aux miliciens, aux passages à tabac des quartiers, des villages et qui voit ses hommes commettre des infanticides, des massacres, des tueries sans s’émouvoir peut-il s’offusquer de la folie meurtrière des fous de Dieu?
Les simagrées de soutien de Faure au Burkina-Faso, aux côtés du Président Issifou du Niger n’ont-elles pas élevé le ridicule de « l’homme simple » et qui « fait les choses simplement » dans une imitation servile?
En treize ans de règne, a-t-on vu Faure une seule fois aux côtés des familles togolaises dans le désastre comme par exemple l’incendie des marchés de Lomé, de Kara, des inondations, de graves accidents comme le naufrage terrible sur le Lac Togo…?
1) Un cœur pauvre: une richesse impossible
Les actes de valeur, les pensées nobles, les bonnes actions, les choix judicieux et à visage humain avec une pure élégance de sincérité émanent profondément du cœur. Ceux qui sont attachés à la vie, qui en font le fondement de leur engagement politique ont un courage inflexible à défendre les Droits humains et à militer pour le rayonnement de l’Etat du droit
Mais les ruisseaux de crimes qui mènent les monstres froids à leurs fins, surtout à se hisser au sommet de l’Etat, ne confèrent outre mesure des dispositions particulières aux tyrans pour se convertir soudainement à l’humanité. La preuve en est que les empires se conservent exactement comme ils sont conquis. Le même principe de conquête gouverne le mode de conservation du pouvoir. Ce principe logique est celui qui fait du pouvoir de Faure un accumulateur insatiable de forfaits, de crimes, d’infanticides, de culpabilités taillées, inventées, qui ont fait écrire, noir sur blanc la Cour Communautaire d’Abuja dans l’affaire des neuf (9) députés ANC : « La cour constitutionnelle togolaise a ignoré le droit »
Dans un pays où l’instrument de régulation ignore royalement le droit, il faut être sûr qu’il y règne un régime de crimes et une criminalité justicière organisée c’est-à-dire, un terrorisme d’Etat qui veut se couvrir du droit pour mentir, tuer, à sa guise, triompher par les manèges criards sous une teinture de la légalité
Le monde entier sait comment le « Trimoniertricule » a surgi au sommet de l’Etat. L’Onu a démontré dans ses enquêtes un carnage qui a enseveli le corps d’environ cinq cent togolais , la CNDH identifie près d’un millier de vies arrachées à la terre natale pour une succession dynastique au Togo . Sur treize ans de règne , le pouvoir de la terreur tue indistinctement, il ment froidement et organise des représailles aveugles avec des hordes de miliciens en soutien aux peletons des forces assermentées dans la férocité sans discernement . Ce terrorisme d’Etat si visible et si ressenti sur toute l’étendue du territoire est encore à l’œuvre dans l’État de siège des villes du Nord comme Sokodé, Bafilo, Mango ou l’armée écrase avec des chars nos compatriotes. Les actes régulièrement fauves pour diffuser la terreur par le principe du bouc-émissaire aux fins de sauver un régime d’effraction, d’usurpation, licencieux et à la gâchette facile illustrent qu’un fou du pouvoir endoctrine des fous d’un régime par la corruption active, l’achat de consciences, l’impunité et des récompenses aisées éternelles de reconnaissance. Quelle différence y a-t-il entre les fous d’un régime dynastique dans leurs actes et les fous de Dieu ?
Les fous de Dieu sont dans un djihadisme intercontinental, alors que les fous du pouvoir règnent en roitelet sous les tristes tropiques avec des actes mêmement d’équivalence pour croire à une vie éternelle au trône. Une différence d’étendue organisationnelle ne cache certainement pas les cruautés sectorielles d’un règne despotique sur un petit pays comme le nôtre, tombé dans la flamme du crime sans consternation et sans sursaut humain d’un monarque.
La nausée de fonctionnalité dynastique du régime de Faure, c’est de répandre le sang des innocents pour éloigner toutes les velléités de contrariété de son trône. Depuis la mort du « Timonier », le « Timoniertricule » s’est logé dans des ruines de son père avec une aggravation de la méthode et une accélération de la destruction de ce qui édifie l’homme : la santé, l’éducation.
Comment Faure peut-il dans des piteux simulacres effervescents, au regard d’un relevé inépuisable de mépris pour la vie, se déporter sur les ruines causées par le terrorisme djihadiste avec la volonté d’afficher une assistance compassionnelle aux victimes du terrorisme ?
La honte est surtout dans les bouffonneries politiques de ceux qui s’accommodent au superflu et qui tombent sous le regard sentencieux d’un rejet diagonal et massif.
2) Trois chefs d’Etat, deux images sur les ruines du djihadisme
Les évènements, quels qu’ils soient, ne sont pas tout à fait les mêmes pour les hommes. Parfois, ils sont de l’ordre de la comédie politique des chefs qui s’évertuent vainement à badigeonner leur façade de communication. Les hommes ne sont pas des entités cloisonnées. Ils sont toujours une suite de leur propre histoire et ne peuvent se dissoudre dans des solutions d’artifices pour se faire une virginité.
Partout où ils se trouvent, ceux qui font office de leaders font défiler sur leur parcours leurs valeurs, leurs réalisations, leurs œuvres au point que ceux qui ont la moindre velléité de duper ou de trafiquer leur réputation se font vite rattraper par leurs propres ténèbres. Les perversités ne s’éclipsent jamais soudainement de la personnalité de base de ceux qui sont dans le moule de la fange. La notoriété est une longue propédeutique, une œuvre d’assiduité à la construction de la noblesse qui passe par l’éducation à la bonne action et à la souveraineté de l’acte moral qui chérissent la justice, la vérité, le beau et le piédestal de l’humain.
Quand on observe les trois chefs d’Etat pour condamner le désastre de la férocité fauve qui abat des vies au nom de Dieu, malheureusement le nôtre, celui du Togo, est une fausse note au regard du principe de son évolution personnelle dans un fleuve de sang qui s’étale sur le pays depuis treize ans avec des élections usurpées, arrosées de représailles et de sang. Le relevé des cadavres et des victimes du régime de la terreur au Togo n’a rien de comparable avec les tueries des fous de Dieu au Burkina Faso.
KABORE et ISSIFOU brillaient de leur légitimité, de leur honorabilité, de leur personnalité à débattre du jihadisme et leurs élans compassionnels envers les victimes de la barbarie et des massacres aveugles. Ils incarnent leurs peuples, la sous-région et l’avenir de l’Afrique.
On ne mélange pas du charbon avec le diamant pour donner de l’éclat à la noirceur. Les identités falsifiées se démentent d’elles-mêmes honteusement. Cette vérité éternelle est inscrite dans les Mémoires de LOUIS XIV en ces termes : « Il est sans comparaison plus facile de faire ce que l’on est que d’imiter ce que l’on est pas ».
Il n’y a pas de générosité de l’intelligence et de la charité du cœur chez un homme qui ne sait pas penser la justice ni respecter la vie des autres avec l’engagement actif et permanent de la protéger. La vie des Togolais ne tient absolument à rien sous le régime du père et du fils. Le goût de visibilité par le superflu diplomatique de Faure a Ouaga a plutôt diffusé de la pénombre d’u règne que le monde écrase de mépris.
Le terrorisme d’Etat est plus grave que le terrorisme djihadiste en ce que le premier se couvre d’un terrorisme judiciaire et brise la confiance que les citoyens ont dans leurs institutions. Toute la société s’écroule dès que l’Etat entretient la terreur sur une population sans défense. Dans le cas du terrorisme djihadiste, il y a encore une société, une République, ses lois, ses institutions. Le terrorisme d’Etat est encore plus grave que le djihadisme en ce qu’il détruit la justice, le contrat social.
Source : www.icilome.com