Terrorisme: comment le Togo se prépare contre les djihadjistes

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Plus de doute. Le Togo est dans le viseur des terroristes. La pression se fait de plus en plus insistante sur les militaires togolais qui ont pour mission de défendre le pays.

Les derniers développements dans le Sahel et les attaques du contingent togolais de la MINUSMAne sont pas anodins. Le Président de la république Faure Gnassingbé prend la mesure de la chose.

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” Pendant longtemps, l’insécurité provoquée par les mouvements djihadistes et les groupes armés terroristes s’est cantonnée dans les pays du Sahel. Mais les terroristes n’ont jamais caché que leur objectif ou ambition était d’infiltrer les pays côtiers. Même si l’objectif n’est pas totalement atteint, ils ont des bases et, à certains endroits, ils ont commis des attentats.

 Dieu merci, le Togo n’est pas dans ce cas. Et si le Togo a été jusqu’à présent préservé, c’est grâce à la mission que vous remplissez si efficacement ici “, a-t-il dit aux militaires en poste dans la région des savanes dans le cadre de l’opération Kountouaré instaurée depuis plus de deux ans déjà pour la surveillance des frontières Togo-Burkina Faso, terreau des activistes terroristes qui sèment la pagaille dans la zone.

Pour Faure Gnassingbé, cette lutte contre le terrorisme doit être un combat de tous les jours, de tous les instants. Sans langue de bois, le Chef suprême des Armées a prévenu que la suite risque d’être beaucoup plus difficile car ces groupes terroristes reçoivent eux aussi, des renforts et acquièrent de nouvelles techniques, contrôlent de nouvelles zones et bénéficient des fruits et des finances de la criminalité transfrontalière.

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” Bref, ils sont plus aguerris et vont essayer encore de porter des coups à nos pays et à nos populations “, avertit Faure Gnassingbé.

Faire face

Il urge alors que le pays se dote des moyens efficaces pour faire face à toute éventualité. Le haut commandement militaire a fait le point au Chef suprême des Armées qui a pris bonne note et qui promet des réponses immédiates : fournir les efforts nécessaires pour agir, s’armer, se défendre, protéger la souveraineté du pays, l’intégrité territoriale, les biens et les populations pendant qu’il est encore temps “

Il vaut toujours mieux prévenir que de guérir. C’est pour ça que nous avons pris un certain nombre de dispositions avant même ce jour, comme la loi de la refondation que nous essayons de mettre en œuvre et que nous allons accélérer ; la loi de programmation militaire. Et nous avons décidé de tout faire pour consacrer un budget conséquent à nos unités, à notre armée. Ce que je peux vous dire, c’est que les problèmes qui ont été soulevés sont déjà pris en compte dans cette loi de programmation militaire “, rappelle Faure Gnassingbé.

En effet, depuis une dizaine d’année déjà, le Togo a fait le choix d’une armée professionnelle pour contrer les velléités extérieures d’agression et surtout pour assurer la sécurité intérieure. La refondation est intervenue en 2014 où le pays a été quadrillé autrement pour faire face aux nouvelles formes de menaces qui pointaient à l’horizon. Mais aujourd’hui, les menaces sont dynamiques et évoluent rapidement. Elles sont devenues insaisissables, diffuses, multiformes, complexes, nécessitant donc une adaptation permanente de l’outil de défense nationale.

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La loi de programmation militaire adoptée tout récemment par l’Assemblée nationale est l’éma nation de cette adaptation voulue par le chef de l’Etat. La programmation militaire couvre la période 2021-2025 et fixe les orientations à l’effort de défense ; détaille la programmation des moyens militaires, définit les priorités opérationnelles et les choix capacitaires essentiels et précise l’effort financier. Elle marque la volonté de Faure Gnassingbé de poursuivre la mise en place graduelle et cohérente des aptitudes requises pour les forces armées au regard des risques actuels et futurs.

Les ressources humaines des forces armées connaitront une hausse d’environ 30%. Ils seront au total 17 000 hommes en 2025. La gendarmerie portera son effectif à 8000 hommes à échéance échue. Il est prévu un recrutement de 3000 hommes sur la durée. Au plan financier, le budget quinquennal connaitra une hausse de 40% pour atteindre 722 milliards de FCFA. Ce budget permettra aux FAT l’acquisition de nouveaux matériels et équipements, la maintenance des équipements majeurs (aéronefs, unité navales etc…) ; la rénovation et la construction des infrastructures ainsi qu’à l’amélioration du cadre de vie et de travail des personnels et d’autre part d’augmenter les capacités du système des armées.

Une faible coopération sous-régionale

Il le fallait car la coopération régionale espérée ne prospère pas dans ce cadre. L’annonce de la France de réduire son contingent au Mali ou carrément de se retirer des théâtres d’opération au Nord de ce pays n’est pas une bonne nouvelle pour le Togo et ses compères de la sous-région ouest africaine. Selon les experts, les armées de ces pays sont fragiles et ne feront pas le poids face à l’armada des terroristes qui mènent d’ailleurs une guerre asymétrique. Faure Gnassingbé le reconnait à demimot : ” Le terrorisme ne peut pas être combattu par un seul pays, quelle que soit sa puissance, parce que les terroristes se jouent de nos frontières ; ils circulent un peu partout. Nous travaillons avec nos pays voisins.

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Mais il faut reconnaître que cette coopération n’est pas aussi efficace comme on l’aurait souhaité “. Les conclusions du sommet du G5 Sahel qui s’est ouvert hier dans la capitale tchadienne, en l’absence du Président français, édifiera plus d’un. Les présidents du Mali, du Burkina Faso, du Niger, de la Mauritanie et du Tchad sauront ils se donner les moyens nécessaires pour un combat efficace contre la nébuleuse ?

En attendant cette coopération appelée de tous les vœux par les experts, le Togo veut mettre toutes les chances de son côté en impliquant les populations civiles. Fait important et non des moindres dans cette lutte contre le terrorisme, c’est la bonne entente qui devrait exister entre les forces de défenses et les populations civiles qui doivent soutenir les actions du gouvernement dans ce sens. ” La lutte contre le terrorisme n’est pas seulement une affaire de militaires.

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Et pour avoir le soutien de ces populations, il faut avoir de bonnes relations. Je compte sur vous pour cela, vos chefs m’ont rassuré. Mais il y a aussi la lutte contre la pauvreté qui est l’affaire du gouvernement.

Sur ce point, dès la semaine prochaine, nous enverrons une mission pour des actions urgentes qui seront identifiées : les forages seront faits, les pistes seront améliorées et, si possible l’électricité verra le jour là où il n’y en a pas”, a-til fait savoir. Vu l’urgence, il parait évident que le gouvernement doit hâter le pas. Le temps semble jouer contre le Togo.

Le Medium No 0436

Source : Togoweb.net