Tentative d’enlèvement d’Emmanuel Sogadji : ASVITTO dénonce des « méthodes de voyous »

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L’Association des victimes de la torture au Togo (ASVITTO) se dit indignée et inquiète de la situation que vit le président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT), Emmanuel Sogadji. Lire la déclaration.

Déclaration relative à la tentative d’enlèvement d’Emmanuel Sogadji, président de la Ligue des consommateurs du Togo (LCT)

L’ASVITTO dénonce les méthodes de voyous de certaines autorités et met en garde le gouvernement contre toute situation au Togo similaire à l’assassinat de Floribert Chebeya, défenseur des droits de l’homme congolais

C’est dans une indignation doublée d’inquiétude que l’Association des Victimes de Torture au Togo (ASVITTO) a appris la tentative d’enlèvement de monsieur SOGADJI Emmanuel, président de la Ligue des Consommateurs du Togo (LCT) dans la soirée de mardi 16 janvier 2018 à Lomé par deux hommes en uniforme.

Au vu des témoignages recueillis chez la victime sur le mode opératoire, tout était parti quelques jours plutôt des menaces et intimidations téléphoniques à la suite d’une action de dénonciation conformément à la ligne professionnelle de la LCT et qui est relative aux difficultés éprouvées par les consommateurs vis-à-vis de l’importation et la commercialisation des produits pétroliers, un des besoins fondamentaux dans le quotidien des populations Togolaises. Les menaces et intimidations qui ont précédées la tentative d’enlèvement au motif inconnu constituent des pistes pour une enquête sérieuse en vue de démasquer les auteurs de cette bourde qui vient ternir l’image du processus de l’Etat de droit et de démocratie au Togo.
Il convient de rappeler que plusieurs défenseurs des droits de l’homme ont fait l’objet de sérieuses persécutions surtout à l’intérieur du pays depuis le début des contestations politiques le 19 août 2017 à la grande indifférence des autorités Togolaises.

Pour l’ASVITTO, ces menaces sur l’intégrité physique, morale et psychologique portées sur les défenseurs des droits de l’homme constituent des formes de torture et ne sauraient être tolérées ; c’est pourquoi elle met en garde les autorités gouvernementales contre toute situation au Togo similaire à celle qui a conduit à la mort du célèbre défenseur des droits humains Congolais Floribert CHEBEYA, assassiné le 02 juin 2010 à Kinshasa en République démocratique du Congo par des militaires proches de certaines autorités gouvernementales Congolaises.

Au vu de ce constat relatif à la situation d’insécurité que vivent certains défenseurs des droits de l’homme au Togo dans l’exercice de leurs activités, il est fort à craindre pour la vie de certains d’entre eux qui sont sur des thématiques sensibles.

Eu égard à la nature persistante des menaces, l’ASVITTO invite le Chef de l’Etat et les autorités gouvernementales au respect scrupuleux de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus en vue d’une protection efficace des défenseurs des droits de l’homme au Togo.

Ceci dit, l’Etat se doit l’obligation de sensibiliser tous les fonctionnaires des pouvoirs publics sur l’article 6 de ladite déclaration qui protège les défenseurs des droits de l’homme en des termes clairs et précis : «Chacun a le droit, individuellement ou en association avec d’autres :
– Conformément aux instruments internationaux relatifs aux droits de l’homme et autres instruments internationaux applicables, de publier, communiquer à autrui ou diffuser librement des idées, informations et connaissances sur tous les droits de l’homme et toutes les libertés fondamentales,

– D’étudier, discuter, apprécier et évaluer le respect, tant en droit qu’en pratique, de tous les droits de l’homme et de toutes les libertés fondamentales et, par ces moyens et autres appropriés, d’appeler l’attention du public sur la question. »

Enfin l’ASVITTO implore les Nations Unies, l’Union Européenne, l’Amnesty International à venir au secours des défenseurs des droits de l’homme Togolais sur lesquels pèsent de sérieuses menaces.

Fait à Lomé, le 18 janvier 2018
Pour l’ASVITTO
Le Président
M. ATCHOLI KAO Monzolouwè

Source : www.icilome.com