Alors que leur maison mère a évoqué, dans son rapport annuel, une révision prochaine de son portefeuille pouvant conduire à la cession de certaines de ses filiales, les directions de MTN Cameroun et MTN Bénin s’efforcent de rassurer leur clientèle respective.
Le 8 mars, l’opérateur sud-africain MTN publiait ses résultats annuels. Dans le rapport accompagnant ces chiffres, « des changements » étaient ainsi mentionnés, pouvant être menés à moyen terme dans le portefeuille du groupe, en fonction de la démographie, des synergies régionales, des conditions géopolitiques ou de l’environnement des affaires.
Une annonce qui ressemblait fort à une menace de fermeture ou de vente de ses filiales au Bénin et au Cameroun, deux pays où l’opérateur a essuyé plusieurs revers ces derniers mois, et où la consommation souffre de la contraction de l’économie nigériane. Ce que démentent formellement les directions des deux entités.
« MTN est, et demeure au Bénin », assure ainsi la direction générale de Cotonou, dans un communiqué en date du mercredi 14 mars, tandis qu’à Douala, les services assurent que « MTN n’envisage pas de quitter le Cameroun ».
Une année difficile, mais une volonté de rester
Au Cameroun, l’opérateur a vécu « une année 2017 difficile », expliquait le rapport annuel du groupe, notamment à cause du black-out imposé aux régions anglophones durant le 1er trimestre 2017 (93 jours de coupure, du 16 janvier au 20 avril), mais aussi à cause de défis réglementaires et opérationnels. Le 24 octobre 2017, la filiale a ainsi été sanctionnée à hauteur de 6,6 millions de dollars pour ne pas avoir respecté les règles en vigueur en matière d’identification des abonnés, et environ 3 millions de ses abonnés ont été déconnectés, ramenant le nombre de ses clients à 7,1 millions.
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Les autorités camerounaises ont également raccourci d’un an la licence mobile du groupe, qui va jusqu’à 2030. En conséquence, la filiale a enregistré une baisse de près de 7 % de ses revenus globaux. MTN souligne cependant la bonne croissance du secteur data (+21,1 %) et des revenus digitaux en hausse de 27,4 %. Le service de mobile banking de l’entreprise, MTN Money, a vu le nombre de ses utilisateurs actifs bondir à 1,1 million (+ 194,2 % par rapport à 2016), permettant de multiplier par huit ses revenus issus du secteur.
De son côté, la filiale béninoise a été confrontée en 2017 à une amende de 134,4 milliards de francs CFA (205 millions d’euros) pour non versement de cette somme en redevances – une accusation que l’opérateur conteste – et à l’expulsion de son directeur général de l’époque, Stephen Blewett. Ce dernier a depuis été remplacé par Euloge Ahouantchede.
Dans son rapport annuel, MTN indique être encore en discussion avec les autorités béninoises pour trouver une solution amiable au différend qui continue de les opposer. « Nous cherchons avant tout à faire en sorte que les négociations aboutissent et notre priorité est de trouver le compromis viable et durable qui permette à MTN de poursuivre ses opérations et de fournir des services numériques de qualité aux clients », assure le communiqué du 14 mars.
Jeune Afrique