A l’inverse d’Ouro-Koura Agadazi, l’actuel ministre de l’Agriculture, de la Production animale et halieutique (MAPAH) se veut communicant. Beaucoup même. Telefood 2019 aura consacré une omniprésence de Noël Koutera Bataka dans les journaux (médias en ligne surtout) acquis à sa c a u se . Mais derrière ces tapges médiatiques, des producteurs déchantent
Mobiliser 800 millions
pour financer 1000 entreprises agricoles des jeunes et des femmes. Tel est
l’objectif assigné à l’opération « Telefood 2019 » qui a pris fin le
10 décembre de l’année dernière. Presque la moitié des fonds (des dons) a été
collectée. A l’issue de la grande tombola « Telefood 2019 »,
DissimaPekele, Parfait Agbeko et Ruth Atchadé ont respectivement gagné un
billet d’avion Lomé-Paris-Lomé, une bourse agrobusiness et un bon de carburant
T-Oil. Aussi au « Camp du futur », 1000 entrepreneurs agricoles ont
été formés à KpéléAdeta, dit-on. Ce sont là quelques points de l’ambitieux
programme de Noël KouteraBataka pour l’agriculture togolaise. Seulement…
Le successeur
d’OuroKouraAgadazi joue faussement le rôle de « gentleman farmer »
qu’il veut se donner. En exhibant via les médias ses descentes chez les
producteurs, il crève l’écran.
Il le crève davantage à
beaucoup d’agriculteurs. La plupart sont désillusionnés. Pour eux, ce que leur
ministre de tutelle fait montrer aux médias, ne reflète pas la réalité de
l’agriculture togolaise. Beaucoup de choses échappent au public trop rivé sur
ce que lui montre la presse (au crochet d’un contrat signé avec le MAPAH) qui
participe sans le savoir à la communication du ministre contre des miettes.
Chez les producteurs
courageux, les langues se délient. Ils sont désillusionnés par rapport à
« Telefood 2019 » et ne s’en cachent pas. Selon eux, « le
moment des activités de Telefood a été mal choisi ». « C’était le
moment de pleine récolte de café et cacao et aussi pour les planteurs de
haricot, soja, entre autres. Les récoltes de ces différents produits sont alors
en retard et vont sérieusement impacter négativement la production »,
fulminent-ils. Aussi,ils ne décolèrent pas pour avoir contracté des dettes. Il
n’y a pas eu de per diem prévus pour la formation et des producteurs se sont
endettés pour assurer leur transport. « Nous sommes dans une zone très
enclavée. Pour aller à Adeta, le transport coûte 5000 FCFA. Alors que nous
avons passé 14 jours pour la formation. Cela nous a énormément fait dépenser.
Nous avons dû contracter des dettes pour suivre la formation. On nous avait
promis que le transport serait assuré, mais rien de tout ça-là n’a été fait, ni
les primes. Nous sommes revenus endettés », peste un producteur. Il
ajoute: « Nous avons le sentiment d’avoir doublement perdu. Car en plus
des transports que nous avonsnous-mêmes pris en charge, nous avons laissé nos
récoltes pour la formation. Ça décourage »
« On nous a
appelés pour une formation à Adeta. Arrivés làbas, c’est autre chose que nous
avons vue. Ça ne nous a pas véritablement avantagés. Certes, on nous a appris
comment cultiver, comment gérer nos revenus, mais ce n’est pas ce que nous
attendons. On pensait qu’on allait former uniquement les producteurs de café et
de cacaomais on nous avait mélangés avec les étudiants qui non seulement
avaient leurs projets sous la main, mais aussi ne connaissaient rien des
rudiments de la plantation du café et de cacao », se désole un producteur
de café cacao de Kpélénord qui s’est plaint aussi du moyen de transport. A
Elemetodji 1, c’est le même désarroi. « Nous entendons sur les médias que
le président Faure lutte pour les agriculteurs, mais nous ne bénéficions pas de
tout cela. Que mon cri atteigne Faure pour qu’il sache que dans la montagne ici
au niveau d’Elemetodji 1, nous souffrons. Qu’il nous envoie d’autres personnes
à part ce que nous attendons, qu’il remette les projets », souhaite un
paysan visiblement en colèrepar rapport à tout le tintamarre médiatique de Noel
KouteraBataka.
Ces témoignages révèlent que l’actuel ministre de l’Agriculture de la Production animale et halieutique excelle dans l’art de l’enfumage. Telefood 2019 n’est que la face visible de l’iceberg. PASA, PPAOO, entre autres, sont des projets qui cachent bien des réalités travesties par « Noel et son Bataklan ». Nous y reviendrons
source : L’Alternative Togo
Source : TogoActu24.com