Tchad: le pouvoir dénonce Washington

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Le pouvoir en place dénonce les pressions de Washington qui met la pression au gouvernement de Ndjamena d’organiser des élections législatives crédibles, sans cesse reportées depuis 2015.

Le Mouvement patriotique du salut (MPS), parti au pouvoir depuis 29 ans, a vertement critiqué cette démarche des Etats-unis en parlant d’ingérence dans les affaires strictement internes du pays. Par la voix du secrétaire général du parti, on a entendu dire que : «les élections relèvent de la souveraineté d’un Etat. Les élections ne sont pas dictées de l’extérieur. Le Tchad est un pays souverain», s’est empressé de déclarer Mahamat Zene Bada devant les populations au Sud du pays et plus précisément à Bongor où il était en tournée le week-end dernier. Pour lui, les élections législatives vont avoir lieu en 2019, même si aucune date n’a encore été fixée.

La colère de l’entourage directe d’Idriss Déby est la conséquence d’un communiqué de l’Ambassade des Etats-Unis au Tchad, publié la semaine dernière et dans lequel la super puissance se réjouissait : «de l’engagement pris par le pouvoir (de Ndjamena Ndlr) d’organiser des élections cette année, mais qu’il est essentiel que l’ensemble du processus électoral soit crédible». Y allant, le représentant de la maison blanche a insisté sur le fait que les autorités puissent «autoriser sans délai des partis politiques qui répondent aux critères établis légalement de se lancer dans le jeu » et même sur «le stricte respect du droit des citoyens de se rassembler paisiblement, même lorsque le but du rassemblement est de critiquer le régime et d’inciter les citoyens à voter contre le parti au pouvoir»

Des propos mal acceptés par les militants du parti au pouvoir qui voit en cela la grande «manipulation et l’agitation de l’opinion». Ce qui est tout le contraire de ce que pense l’opposition tchadienne qui, dans ses divisions et son impuissance, a tenu à saleur «l’initiative américaine».

A l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), on appelle aussi les autres puissances occidentales à suivre le pas aux Etats-Unis pour appeler le Tchad à se conformer à ses principes démocratiques. : «C’est bien que les partenaires du Tchad qui sont ici sur place avec nous, rappellent à Idriss Déby les principes élémentaires de la démocratie. Les USA l’ont fait, on attend aussi la France», a plaidé Saleh Kebzabo.

Pour le Parti pour les libertés et le développement (PLD), on déplore le fait que le gouvernement tchadien ne soit pas capable d’organiser des législatives à une date fixée et qu’il faut attendre que les puissances étrangères lui rappellent de tenir des élections, a dit Mahamat Ahmat Alhabo. Pour ce leader politique encore «Il est temps pour ces amis occidentaux de Monsieur Déby qui le protègent bec et ongle, voient eux-mêmes qu’il est loin d’être un démocrate…. », a-t-il soutenu devant les médias locaux.

Source : www.cameroonweb.com