Les avocats, notaires et huissiers de justice du Tchad ont décidé de poursuivre leur grève au moins jusqu’au 13 juin, malgré un geste du gouvernement qui a limogé un gouverneur du sud du pays accusé de violences contre un avocat et ses clients relaxés.
Après le limogeage par décret présidentiel de ce gouverneur, le personnel judiciaire réclame désormais celui des “autorités militaires et civiles impliquées” dans ces violences, a déclaré samedi soir à N’Djamena le secrétaire national de l’ordre des avocats du Tchad, Djimadoun Koumtog.
Il a également indiqué que les personnels de justice souhaitaient organiser “une marche” le 16 juin dans la capitale tchadienne et boycotter une session d’assises prévue du 11 au 20 juin.
Lorsque les autorités accusées de violences auront été “révoquées”, alors “les activités reprendront”, a assuré Me Koumtog lors d’une conférence de presse. La grève des avocats, notaires et huissiers de justice a débuté le 31 mai: ils avaient ainsi rejoint celle des magistrats entamée trois jours plus tôt.
Un avocat « victime de tirs des gendarmes »
Le 22 mai, un avocat de Doba (sud), Me Doumra Manassé, s‘était dit victime de tirs par des gendarmes sur sa voiture alors qu’il transportait trois clients relaxés. Ces derniers avaient ensuite été bastonnés et emmenés dans les locaux de la gendarmerie de Doba, selon lui.
Après l’envoi d’une mission d’enquête du ministère de la Justice à Doba qui avait recommandé le départ du gouverneur et du commandant de gendarmerie de la région du Logone Oriental (sud), le gouverneur, Adam Nouki Charfadine, avait été démis de ses fonctions le 6 juin par le président Idriss Déby.
Source : www.cameroonweb.com