Tabligbo: dans l’enfer de SCANTOGO!

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Depuis quelques jours, une intense publicité s’organise
autour de la société d’extraction de clinker pour la cimenterie à
Sikakondji, dans la Préfecture de Yoto.

Comme on devrait s’y attendre, il s’agissait de faire savoir à l’opinion que la société Scantogo filiale de CIMTOGO du groupe Heildelbergcement
a offert un hangar de 3 entrées à la localité pour servir de classe,
alors que les vrais problèmes qui minent la société sont occultement
passés sous silence.

Problèmes liés à l’exploitation de l’homme par l’homme, du Noir par le Blanc, par les soins d’un néo colon dénommé , baron de l’usine et Directeur Général de CIMTOGO.

La publicité contrastait tellement avec la triste réalité de la localité au point où notre rédaction a décidé d’apporter des éclaircissements.

Il y a un an, en mai 2018, les syndicats des mines et l’ONG SADD
lançaient des cris de détresse face à l’esclavage moderne auquel les 400
employés de Scantogo étaient soumis : salaires dérisoires, protection
civile inexistante, accès interdit à l’infirmerie et à la cantine,
misère ambiante, injustices sociales qui rimaient impunément avec la
production qui avait augmenté de 50% en l’espace de deux ans, soit de
1million de tonnes à 1 million 500 entre 2015 et 2017.

Depuis lors, aucune amélioration significative n’a été obtenue pour
soulager les travailleurs des mines qui continuent de croupir sous le
poids de la misère comparable aux ouvriers de Germinal d’Emile Zola.

Il y a pire, la préfecture de Yoto est aussi victime de l’invasion
meurtrière de Scantogo. Pas un millimètre d’asphalte, les routes
poussiéreuses, non entretenues, les infrastructures totalement
dégingandées ne préoccupent pas les patrons de Scantogo qui pourtant
tirent l’essentiel de leur fortune dans le sous-sol de la préfecture.

L’hôpital de Tabligbo est reconnu comme le centre de santé le plus
minable et le plus désespéré. Les soins primaires n’existent pas, au
point où le paludisme ou encore une morsure de serpent peut tuer la
victime. Cela ne regarde par les exploitants du clinker qui tirent des
milliards de francs CFA tous les jours.

Comme pour se moquer des ouvriers sur place, la direction, préoccupée
par son image a préféré organiser une visite des locaux aux ouvriers et
à leurs familles comme pour montrer aux progénitures des esclaves qui y
travaillent l’enfer dans lequel leurs parents sont exploités.

La satisfaction de la direction face est cette initiative, si elle
n’est pas sadique, relève tout simplement du mépris pour ces
travailleurs.

Il y a le comble de l’usure ; l’exploitation du clinker à Tabligbo provoque une importante quantité de fumée et de poussière qui affecte la santé de la population. Pour les usines du genre, il est important de construire un rideau vert, une barrière d’arbres pour atténuer le passage de la fumée et de la poussière.

Pour ce projet également, la Direction de Scantogo a acheté des
terres aux paysans, aux pauvres paysans en vue de créer cette barrière
naturelle. Le paiement à ce jour n’a pas été effectué et les
responsables de Scantogo tournent continuellement en bourrique les
propriétaires terriens de la localité de Sikakondji à quelques kilomètres de Tabligbo.

C’est donc au mépris de toutes ces réalités révoltantes que Scantogo
se donne à cœur joie de mener une campagne pour avoir offert un hangar
de trois portes pour servir de bâtiment scolaire.

Ceux-ci se moquent éperdument des conditions de vie et de travail de
leurs employés et des réalités sociales de la localité d’exploitation
pour ne miser que sur les bénéfices. Méthodes de colon oblige, faire
miroiter un hangar et s’occuper du pillage des ressources de la
localité.

Aujourd’hui, d’après nos investigations dans la Préfecture, il y a
une sérieuse épidémie de maladies pulmonaires qui affectent les
populations.

Dans 10 ans, l’espérance de vie sera nettement réduite pour cette
localité qui en plus de la poussière et de la fumée a un taux
d’incandescence élevé en raison de la proximité des usines avec les
villages.

Une pareille situation ne saurait être tolérée dans le pays
de provenance du sieur Éric Goulignac, devenu maitre absolu de la misère
et de la destruction évolutive de la population de Tabligbo
.
Le néo colon a sans doute ses partenaires de crimes. Des autorités
togolaises qui partagent le butin et qui se taisent sur l’enfer érigé en
règle dans les usines de Scantogo à Tabligbo. CIMTOGO n’est pas épargné
par cette méthode médiévale d’exploitation.

Alfredo Philomena

Source : L’Indépendant Express

Source : Togoweb.net