Système éducatif : Nicoué Broohm entre discours et réalité

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« L’enseignement universitaire trop généraliste, coupé de la réalité professionnelle, ignorant les exigences des employeurs »; un bref diagnostic que retient Octave Nicoué Broohm, ministre en charge du secteur, selon les reproches qu’il relèverait de part et d’autre.

Le ministre ajoute que le gouvernement s’est engagé dans des réformes structurelles profondes et ambitieuses dans tous les secteurs de l’éducation. Pour les amener à se plier selon les normes en vigueur dans le secteur, les établissements de l’enseignement supérieur sont passés au filtre.

Le Budget du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche est passé de 11 milliards FCFA en 2010, à 23 milliards FCFA en 2016 sur fond de subventions et d’améliorations des infrastructures, sans oublier l’amélioration des conditions de vie des transmetteurs de savoir.

Il faut pourtant noter que les beaux discours et investissements colossaux ne suffisent pas pour guérir le système d’une gangrène cinquantenaire qu’auraient entretenus les mêmes leaders politiques avec les mêmes méthodes.

Surtout quand on proclame des réformes dans un relent purement politique et théorique, à l’abri des innovations, des TIC et surtout en mettant à l’écart la jeunesse concernée qui n’en finit pas de crier son ras-le-bol devant un système éducatif qui laisse presque à désirer : Un système LMD non accompagné de mesures idoines (effectif des enseignants proportionnel à celui des étudiants, laboratoires de recherches et pratiques, connexion internet, infrastructures et matériel didactique).

Le plus écœurant, c’est quand l’Etat négocie des contrats avec des entreprises pour des services clé en main, sans même proposer des clauses d’échange de technologie au profit des jeunes diplômés, surtout dans le domaine de la technologie qui éprouvent toutes les difficultés du monde à joindre la pratique à la théorie.

Et en cas de dysfonctionnements, les mêmes entreprises étrangères seront sollicitées souvent pour de simples études ou réparations à coups de milliards, pendant qu’on prétend promouvoir l’éducation et la formation des jeunes, toujours en saignant les caisses de l’Etat.

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