Si ce n’est pas le harcèlement, ça lui ressemble ce que vit le journal « L’Alternative ». Suspendu pour une durée de deux mois en mars 2020, condamné en novembre de la même année pour diffamation à payer une amende de six millions dans le cadre de l’affaire dite « Pétrole-gate », le bihebdomadaire vient à nouveau d’être suspendu par la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (HAAC) sur requête du ministre de l’Urbanisme Me Koffi Tsolenyanu pour une durée de quatre mois.
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Sous le titre de : « justice, succession Georges Kudawo, Me Koffi Tsolenyawo, Un faussaire au gouvernement », le journal dans sa parution du 02 février a allégué le ministre pour établir un permis de construire a fait usage de faux en faisant établir ce permis à quelqu’un qui est décédé. Fait que conteste le ministre qui a porté plainte devant la HAAC pour publication de fausse information, offense et diffamation par l’Alternative.
Convoqué, la HAAC a à travers un communiqué estimé que le directeur du journal, au cours de l’audition n’a pas apporté les preuves pour soutenir ses allégations, et en conclut que la publication de son article « traduit une volonté affirmée de diffamer et de porter atteinte à l’honneur » et par conséquent l’a condamné à une suspension de quatre mois à compter de la date de sa signature.
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Ce énième condamnation de journal d’investigation, le révélateur de l’affaire pétrole-gate et surtout le journal dont le directeur Ferdinand Ayité a été plébiscité il y a à peine une semaine comme le meilleur journaliste de l’année 2020 au Togo ne s’explique pas dans l’opinion.
Pour l’ancien ministre de l’Administration territoriale François Boko, le ministre Tsolenyanou aurait pris des largesses par rapport à l’éthique et à la déontologie de sa profession de notaire. « Sous d’autres cieux, le présumé faussaire aurait tout simplement démissionné, esté en justice pour préserver l’honneur de la fonction ministérielle », a indiqué l’ancien ministre. Mais ici, on préfère se cacher derrière une institution aux ordres pour museler.
Quant à Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, elle trouve que la condamnation du journal confirme que le Togo est la première dictature de l’Afrique de l’ouest. La femme politique demande aux Togolais de prendre exemple sur Ferdinand Ayité et de s’indigner pour poursuivre avec plus de détermination la marche vers la démocratie.
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Nathanaël Olympio insiste sur l’épée de Damoclès qui plane sur la tête des journalistes qui, soit elle tranche la liberté du média par la fermeture brutale et définitive, soit elle tranche un long temps de parution.
Les médias togolais traversent ces derniers jours une chape de plomb. Entre suspension, arrestations, condamnation, saisi de matériel, la liberté d’expression obtenue de haute lutte est menacée.
Togoscoop
Source : Togoweb.net