La décision selon laquelle tous les commerçants du marché de Hédzranawoé doivent participer à un sport collectif chaque matinée du samedi a du mal à passer. Une décision collective s’il en est, mais c’est une décision unilatérale, motivée par un quarteron de gens ayant d’autres idées derrière la tête. Car d’autres commerçants ne se retrouvent pas face à une telle décision.
Sans doute le sport de masse est-il une initiative à saluer, d’autant plus qu’il permettra aux uns et aux autres de garder la ligne, de rester en bonne santé. De se protéger pour ainsi dire des maladies. Mais de là à l’imposer à tout le monde, voilà qui peut bien frustrer.
Chaque commerçant a son agenda personnel, son emploi du temps propre à lui. Emploi du temps qu’on ne saurait bousculer pour quelque raison que ce soit. Il ne saurait donc être question qu’on impose cette pratique à tout un chacun, comme cela s’est passé le samedi dernier.
Au motif que les gens devaient aller au sport, le marché qui d’ordinaire s’ouvre fort à 7 heures du matin, n’a finalement été ouvert qu’aux alentours de 9 heures. Il est inutile de dire la frustration que cette ouverture tardive a causée au sein d’autres gens qui n’ont pas donné leur aval. Ces gens-là ne sont nullement obligés de se plier à cette décision. Que l’on n’oublie pas que les gens qui ne sont pas d’accord sont avant tout des responsables, ils répondent d’eux-mêmes.
Ce sont des gens qui se sont d’une manière ou d’une autre trouvé un moyen de pratiquer du sport, sans forcément le pratiquer un samedi. Des salles de gymnastiques sont là pour cela. Mais c’est à se demander si aller au sport serait un gage d’exonération des taxes. Car à beaucoup d’égards, cette façon d’agir est un forcing perpétré par une phalange d’individus en veine de magouilles.
Et pour n’éveiller aucun soupçon, ils ont saisi le premier prétexte venu pour institutionnaliser leur loi. Le collecteur de tickets est souvent pointé du doigt dans ces genres d’histoires. On voit là un conflit d’intérêts.
Pratiquer du sport ne doit être un argument pour fermer un marché, quel quel soit. Il faut que les autorités mettent fin à cette pagaille.
Source: Le Correcteur N. 844 du 29 Octobre 2018
Source : www.icilome.com