Le nombre de victimes de la violence admises dans les unités chirurgicales soutenues par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Soudan du Sud reste très élevé, dix mois après la signature d’un accord de paix.
À part une légère baisse du nombre de blessures par arme à feu ou provenant d’autres armes observée dans deux établissements soutenus par le CICR – sur la base d’une comparaison effectuée semestre après semestre sur plusieurs années – depuis la signature du dernier accord de paix, en septembre 2018, les chiffres sont restés sensiblement inchangés.
Nonante-sept pour cent des patients admis au cours du dernier semestre sous revue présentaient des blessures par balle, ce qui donne une indication de la grande disponibilité des armes à feu et de la facilité avec laquelle il est possible de se les procurer.
« Nous avons observé une diminution des combats entre les parties au conflit, ce qui est un signe très encourageant. Toutefois, les violences intercommunautaires – qui se manifestent principalement sous la forme de vols de bétail et d’actes de vengeance – continuent à menacer la vie des habitants de façon alarmante », explique James Reynolds, chef de la délégation du CICR au Soudan du Sud.
Les femmes et les enfants demeurent particulièrement vulnérables. Environ 10 pour cent des personnes prises en charge entre le 1er octobre 2018 et le 31 mars 2019 étaient des enfants âgés de moins de 15 ans, et 10 autres pour cent, ou à peine plus, des femmes.
Quelques chiffres :
D’octobre 2017 à mars 2018, 392 patients présentant des blessures par arme à feu ou autres armes ont été admis dans les établissements de soins soutenus par le CICR à Ganyliel et à Juba.
D’avril à septembre 2018 (saison des pluies), ils étaient 291.
D’octobre 2018 à mars 2019, ils étaient 382.
Le Soudan du Sud commémore le huitième anniversaire de son indépendance le 9 juillet 2019. Ces derniers mois, de nombreuses personnes qui s’étaient réfugiées à l’étranger ou dans d’autres régions du pays ont regagné leur foyer, tandis que les violences intercommunautaires contraignaient des milliers d’autres Sud-Soudanais à fuir de chez eux.
Si plus de 50 000 familles ont reçu des semences et des outils du CICR depuis le début de l’année, celles qui ont quitté leur foyer pour des raisons de sécurité ne pourront pas récolter le produit de leurs cultures. De fait, des millions de Sud-Soudanais font d’ores et déjà face à une grave insécurité alimentaire.
« La stabilité est indispensable si l’on veut que les Sud-Soudanais se relèvent après toutes ces années de conflit. Toute forme de violence ne fera que les empêcher de reprendre une vie normale et paisible. Quant à nous, nous continuerons à fournir une assistance d’urgence aux communautés touchées par la violence, même si nous espérons pouvoir un jour consacrer le gros de nos efforts à aider les gens à se relever et à prospérer, et plus seulement à survivre », ajoute James Reynolds.
Source : www.cameroonweb.com