Analyse conjointe du 12 Décembre 2018 du Reseau de la Coordination de la Diaspora Togolaise Independante (Rcdti) et du Collectif pour la Vérité des Urnes – Togo – Diaspora (Cvu-Togo-Diaspora)
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Inverser le Rapport de Force au Togo
Le dialogue demandé par le Pouvoir togolais s’est soldé par une décision unilatérale d’aller à des élections législatives et locales. Ayant appelé la population à ne pas se faire recenser sur les listes électorales, une partie de l’opposition togolaise que constitue la Coalition des 14 partis politiques se retrouvent en situation de « boycott » des élections censées se tenir le 18 et le 20 décembre 2018. Entretemps, le vote de la Diaspora togolaise est passé aux oubliettes… Le Peuple est pris en otage et subi déjà plusieurs morts, blessés. Des femmes, souvent des « mamans » sont humiliées intimement en allant rendre visite à des membres de leur famille, arbitrairement détenus dans les prisons surpeuplées à plus de 170 %, ce pour avoir défendu l’avènement de la démocratie au Togo.
1. Indignation et Crédibilité de la Sécurité Togolaise
RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA ainsi que les organisations partenaires et sympathisantes s’indignent du sort réservé aux populations togolaises et rappelle que l’impunité au Togo doit finir, notamment ceux des militaires non républicains qui tuent impunément leurs concitoyens.
Le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général Yark Damehame a affirmé le 10 décembre 2018 à la télévision togolaise (TVT) que ses investigations sur les manifestations populaires ont conduit à constater des morts et des blessés dans le cadre des manifestations interdites de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Le paradoxe est que les enquêtes mené par celui qui est censé assuré la sécurité des citoyens togolais se limitent à assurer la sécurité et l’impunité des militaires.
Selon le ministre Yark, les témoins et les images qui circulent sur les réseaux sur la mort de citoyens togolais à Agoé Zongo, Sokodé, etc. sont le fait d’individus ayant utilisés un fusil de chasse. Ces derniers ont utilisé des véhicules de couleur noire et sans immatriculation. Ces véhicules étaient occupés par des individus qui n’étaient pas inquiétés par les forces armées togolaises (FAT). Les individus considérés comme des milices vraisemblablement à la solde du pouvoir ont été aperçu par les témoins.
En sachant qu’aucune enquête menée par ce ministre n’a jamais abouti à l’inculpation d’un membre du pouvoir, du parti RPT/UNIR, encore moins des militaires sous ses ordres, à fortiori celui qui est le chef des armées au Togo. Autrement dit, les morts seraient l’œuvre de « chasseurs » compte tenu des preuves non vérifiées fournies par le Ministre, à savoir : « des billes retrouvées dans le corps des morts et provenant de fusils de chasse ». En conséquence, « des chasseurs non identifiés » auraient occasionnés des morts et des blessés lors des manifestations du 10 décembre 2018 au Togo, ce que démentent totalement les images disponibles et les témoins courageux compte tenu des intimidations. En définitive, le ministre Yark est-il crédible ? La commission « vérité, justice et réparation » qui devra un jour s’occuper de ce cas doit collecter aujourd’hui le maximum de preuves et interroger les témoins avant qu’ils ou elles ne soient « frappées » d’omerta. Que chaque citoyen togolais s’arme de son téléphone portable pour « immortaliser » les preuves des crimes commis aujourd’hui par un régime autocratique, anti-démocratique et non respectueux des engagements pris, à commencer la feuille de route de la CEDEAO.
Mais l’indignation est à son comble lorsque des partis qui prétendent ne pas faire partie de la mouvance présidentielle acceptent de prendre l’argent pour faire leur campagne électorale alors qu’il y a déjà un bilan provisoire et lourd de cinq morts. Ces partis politiques qui au fond détestent le Peuple togolais doivent savoir qu’ils seront tenus aussi responsables des dommages, préjudices et autres torts au Peuple togolais. C’est d’autant plus grave que certains pour assurer leurs « arrières » malgré des casseroles en termes de pertes de vies des Togolais et Togolais lors du massacre de Fréau Jardin, osent encore s’afficher comme « près pour reporter les élections » … Le Peuple togolais doit identifier ceux qui sont à ses côtés réellement, car ils sont nombreux ceux qui ne se battent que pour eux-mêmes et surtout pas pour le Togo, encore moins pour le Peuple Togolais, plus particulièrement sa partie la plus vulnérable et impuissante. Il suffit de rappeler que le 20 octobre 2018, le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), ex-OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire) a affirmé qu’il participera aux élections législatives du 20 décembre 2018. Le même parti politique (MPDD), face la montée de l’insurrection populaire, affirme le 11 décembre 2018 : « qu’il est hors de question que nous allions à une élection en marchant sur des cadavres ».
Le Peuple togolais devra choisir entre ceux qui peuvent le représenter dignement et les autres… Certains peuvent provenir de la société civile et de la Diaspora plurielle et indépendante.
2. La Caution de la Cedeao à l’Exécutif Togolais
C’est donc dans ce contexte que l’appel unilatéral du pouvoir de Faure Gnassingbé pour faire intervenir la Communauté économique et de Développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est graduellement transformé en un système de caution, voire de garantie de « bonne exécution » pour le pouvoir militaro-civil en place. Le Peuple togolais doit apprendre que l’histoire de la CEDEAO avec le Togo a, pour le moment et par le passé, systématiquement rimé avec déconvenue, désillusion et trahison.
Pourquoi la CEDEAO dont certains membres influents sont souvent redevables, directement ou indirectement, partiellement ou totalement au pouvoir togolais, devrait renoncer à son rôle compte tenu des privilèges et avantages qui en découlent. Le Peuple togolais ne peut compter que sur sa propre prise de conscience en tant que citoyen libre de s’organiser pour opter pour son autodétermination et l’organisation de la vie de la cité autrement, ce qui signifie « qu’aucun citoyen togolais ne peut être apolitique au Togo ».
Bien sûr qu’il y a des Togolais et Togolaises, mais aussi des chefs de partis politiques qui profitent du système et se demandent à quelle sauce gombo ils seront mangés une fois que le Changement de système interviendra au Togo. Mais pour l’heure, rien ne leur empêche de faire leur mea culpa et en âme et conscience, choisissent de faire leur « comeback », à savoir rejoindre la lutte légitime du Peuple togolais pour un Autre Togo Ensemble
La C14 en appelle à la et au Peuple togolais pour repousser des élections sécurisées, libres, transparentes et démocratiques à plus tard. Elle finit par rejoindre la demande initiale de la majorité du Peuple togolais qui a régulièrement et sans relâche rappeler qu’il était impossible de faire des élections d’où sortirait la vérité des urnes au Togo en conservant à la tête du Togo le système qui a organisé la démocratie de façade au cours des 38 plus 13 années passées.
Aussi, ce Peuple bafoué, humilié et interdit de faire un choix libre de ses dirigeants et du système d’organisation de la cité, exige d’abord des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Ce Peuple est rejoint par les principales organisations de la Diaspora plurielle et indépendante dont RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA. Ce Peuple est rejoint par une partie importante de la société civile au Togo dont la Conférence des évêques catholiques du Togo, les Forces Vives « Espérance pour le Togo », l’église catholique, l’église évangélique presbytérienne du Togo, l’église méthodiste du Togo, les responsables des églises presbytériennes du Togo et ceux des églises méthodistes du Togo, les cadres musulmans du Togo, sans compter les nombreuses associations dont pour certains les principaux responsables comme les membres et sympathisants croupissent encore dans les prisons togolaises, ce pour avoir eu le courage de défendre la démocratie, la liberté, le droit à choisir ses dirigeants sans contraintes.
Bref, le constat est sans appel comme le rappel courageusement la Conférences des évêques du Togo : « … Depuis des décennies, la lutte pour la liberté, la démocratie, l’alternance politique, ainsi que les processus de réconciliation dans notre pays n’ont jamais abouti à cause de la mauvaise foi des acteurs politiques, plus soucieux de leurs intérêts personnels que du bien commun … ». Selon les Evêques du Togo, une partie de la solution passe par la « volonté sincère » de « s’engager avec détermination dans la voie du redressement de notre société».
3. Élections Sans Reformes Constitutionnelles, Institutionnelles et Électorales
Le Peuple togolais, lors de son insurrection populaire du 19 août 2018 suite à l’appel du Parti National Panafricain (PNP), souhaitait alors, ce depuis 2006, des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales pour enfin obtenir la vérité des urnes au Togo. Les partis membres de la C14 et leurs sympathisants ont accepté, suite à la demande unilatérale du pouvoir en place, que la Communauté économique et de développement des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) puissent servir de « facilitateurs-médiateurs » selon les étapes du processus de renégociation des modalités d’organisation et de mise en œuvre du processus devant conduire aux réformes demandées par le Peuple togolais.
Les revendications du Peuple sur les réformes n’ayant pas été entendues, le Peuple a exigé le départ sous la forme d’une démission du Président Faure Gnassingbé pour non-respect de la Constitution originelle de 1992 avec son article 59 : « En aucun cas, le Président ne peut se représenter après deux mandats ». La réintégration partielle ou totale de cet article dans la prochaine constitution unilatérale proposée par le pouvoir en place ne donne droit à un nouveau départ pour deux nouveaux mandats à Faure Gnassingbé. Les négociations sur ce point pourraient avoir lieu lors d’une future conférence inclusive sur le Togo.
4. Cedeao : Un Droit d’Ingerence dans les Affaires Interieures du Togo ?
Force est de constater qu’à ce jour, le droit communautaire que représente la feuille de route proposé par la CEDEAO, est subordonné au droit national, celui du pouvoir togolais. En conséquence, quelles que soient les bonnes intentions des chefs d’Etat, de la Commission de la CEDEAO et de ses facilitateurs-médiateurs, la décision de mettre en œuvre les réformes exigées par le Peuple togolais sont tributaires de la bonne volonté du pouvoir togolais. Cette bonne volonté s’est soldée par l’imposition d’élections dont les conditions d’organisation sont encore malheureusement trufflées d’irrégularités grossières tant en termes d’organisation, de respect des parités et des équilibres au sein des institutions comme la commission électorale nationale indépendante et la Cour constitutionnelle pour ne prendre que ces exemples. En réalité, la CEDEAO a opéré un droit d’ingérence dans les affaires intérieures du Togo, ce à la demande unilatérale du Pouvoir exécutif togolais.
5. La Cedeao exige la Mise en Place d’un Gouvernement Inclusif
Mais la réalité est que dans sa feuille de route pour le Togo, la CEDEAO a exigé la mise en place d’un Gouvernement inclusif et a oublié de préciser que si cela devait intervenir avant ou après des élections législatives. Ce silence coupable met le Peuple togolais devant le fait accompli. Le Gouvernement inclusif se fera après des élections précipitées, et tant pis pour les « morts » !
La CEDEAO, en filigrane souhaite que l’actuel chef d’Etat du Togo, Faure Gnassingbé ne se représente pas aux élections de 2020. En effet, en référence à la Constitution originelle adoptée et acceptée par le Peuple togolais à plus de 97 %, la présidence togolaise ne peut et ne doit pas être occupé par le même titulaire après deux mandats, à fortiori après le troisième mandat. Mais des modifications successives et unilatérales de la Constitution originelle par un parlement constitué sur la base d’élections contestées ont conduit à l’approbation automatique et unilatérale des projets de lois et modifications au point que la présence de l’opposition togolaise au parlement togolais ne sert qu’à légitimer les décisions du pouvoir. De nombreux textes de loi ont été approuvés en l’absence des représentants de l’opposition parlementaire.
Aussi, le « dialogue » est un échec pour le Peuple togolais. Trois raisons principales expliquent cet état de fait :
- le fait d’imposer unilatéralement une date pour la tenue des élections législatives au 20 décembre 2018, une entorse à la feuille de route de la CEDEAO qui ne dérange par pour le moment la CEDEAO ;
- le désir du régime en place à conserver à tout prix le pouvoir ; et
- le refus tant du pouvoir togolais que de l’opposition limitée à la C14 d’intégrer d’autres acteurs majeurs dans les pourparlers à savoir :
o la société civile togolaise indépendante des parties politiques ;
o la diaspora togolaise plurielle et indépendante des partis politiques et du pouvoir ; et
o les partis politiques non représentés par la C14.
Les élections précipitées dont les dates indicatives proposées par la CEDEAO sont devenues obligatoires du fait du pouvoir togolais. Cet état de fait démontre au Peuple togolais et à la Communauté internationale de la collusion inacceptable entre la CEDEAO et le pouvoir de Faure Gnassingbé. La CEDEAO est devenue « juge et partie » dans un « dialogue » où ses interventions tendent simplement à avaliser les positions du pouvoir togolais, quitte à expliquer que la C14 n’a pas fait suffisamment de concessions.
6. Des Élections Précipitées Non Inclusives et Non Consensuelles
C’est ainsi qu’entre le 19 août 2017 et le 20 décembre 2018, le Peuple togolais est passé de l’espérance à la désillusion. Au lieu de se limiter au statu quo, la suspension des marches pacifiques sans recueillir l’avis des populations a affaibli la position de la C14. Aujourd’hui face à un rapport de force pourtant connu depuis le départ, cette dernière n’a pas d’autres alternatives que de pousser les populations à prendre leur responsabilité, à savoir manifester avec en filigrane le spectre des morts, des blessés, des réfugiés politiques sans compter les pertes économiques et sociales qui ont précédé et suivi les élections présidentielles de 2005. Les manifestations de plus en plus insurrectionnelles risquent de s’amplifier puisqu’il s’agit en fait d’amputer le Togo d’une partie des représentants actuels de sa principale opposition. Il est temps que la C14 prenne conscience qu’elle a aussi sa part de responsabilité dans la crise togolaise et qu’elle ne se limite pas à demander au Peuple de prendre ses responsabilités dans la rue. La C14 doit s’élargir à la société civile et à la Diaspora plurielle et indépendante et proposer un programme commun. Pour ce faire, la C14 élargie devrait proposer une conférence inclusive pour sortir de l’impasse, une fois que les dates des élections auront pu être repoussées.
La CEDEAO est mauvaise conseillère. En effet, les élections précipitées seront nécessairement non inclusives et non consensuelles surtout si elles ne s’accompagnent pas au préalable, d’un report et de la réalisation par des personnalités neutres et indépendantes, des réformes exigées par le Peuple togolais. Aussi, la paix et l’apaisement promulguée ici et là ne signifient pas que les citoyens togolais de tous bords doivent rester « sans agir ».
7. Vers un Changement Disruptif du Système de Gouvernance
Aussi, s’il s’agit bien d’un changement de système de gouvernance où l’impunité, les violences et la raison du plus fort doit l’emporter sur le droit, alors l’avenir du Togo sera entaché de douleurs, de sang, de pleurs, d’humiliation tant les inégalités qui sont à la base des politiques anti-sociales du pouvoir en place ont créé un sentiment d’un déclassement de l’humain, d’une déliquescence de l’humain et de ses droits. Tout togolais est pourtant une personne humain faite à l’image de son créateur. La misère que constitue un avenir bouché pour la plus grande majorité des populations, les jeunes en particulier, les discriminations envers les femmes surtout si elles sont en zones rurales et analphabètes, le discrédit sur tous les combattants pour la démocratie et des élections justes en respect de la Constitution originelle au Togo se télescopent avec le mépris des « en haut d’en haut » pour organiser la vie de la cité sur une base équitable.
La voix d’un Togolais ne peut compter plus que la voix d’un autre, fusse-t-il être un Togolais de la Diaspora. Aussi, le refus de recensement, puis d’octroyer le droit de vote immédiat de la Diaspora sont autant d’entorses au choix de dirigeants et d’un système togolais reflétant la volonté d’une Peuple togolais libre de choisir son destin.
L’hymne national togolais fait l’éloge de l’unité des Togolais et Togolaises pour servir en toute liberté le pays de nos aïeux. Il est rappelé que le citoyen togolais est « l’artisan » de son « bonheur, ainsi que de son avenir ». Le temps est arrivé où le Peuple togolais doit choisir entre briser les chaînes de la traîtrise de ceux qui refusent de servir les populations togolaises. En effet, ils sont nombreux à avoir en définitive systématiquement, discrètement souvent, affiché un double langage à ce Peuple alors qu’ils ou elles ont choisi de « se servir ». Nos aïeux l’avaient anticipé et l’ont inscrit dans l’hymne national : « Seul artisan de ton bonheur, ainsi que de ton avenir, brisons partout les chaînes de la traîtrise » … « Finis l’esclavage et la captivité, à l’étoile de la liberté, renouons la solidarité des Nations dans la fraternité ».
Il est donc bien question de gouverner le Togo autrement. Cela ne signifie pas uniquement de changer les personnes, mais cela signifie de faire un effort pour offrir un nouveau contrat de confiance entre le Peuple et ses dirigeants.
Le Peuple togolais aspire à être gouverné autrement. Le Peuple aspire à ce que les dirigeants rendent des comptes de leur actes et démissionnent en cas de trahison de la confiance que le Peuple a mise en eux. Le Peuple aspire à ce qu’il soit écouté et entendu par les dirigeants qui n’ont reçu d’eux qu’une délégation de pouvoir. En l’espèce, ce mandat ne repose pas sur la vérité des urnes et du coup, les acteurs issues des élections frauduleuses et contestées par le passé (présidentielles comme législatives) rencontrent des difficultés à rendre des comptes à ce Peuple meurtri et humilié.
8. Corriger un Rapport de Force Asymétrique
Aujourd’hui le rapport de force, l’achat des consciences que permet la mise à disposition de plus de 1,5 milliards de F CFA pour ceux qui acceptent de participer à la campagne électorale ont fini par convaincre ceux qui ont pour priorité leur intérêt et non l’intérêt supérieur du Peuple togolais dans son ensemble, sans compter les nombreux morts, blessés, violés, handicapés et humiliés qui forment une majorité silencieuse.
Le risque d’affrontement du Peuple togolais et la colère du Peuple togolais sont sous-estimés par la CEDEAO et le pouvoir en place. A force d’humiliation multiples, les colères étouffées risquent de faire imploser la force brute que confère le pouvoir régalien de l’Etat à Faure Gnassingbé. Mais le Peuple togolais doit prendre conscience que dans son histoire, il est caractérisé comme « un peuple qui finit par céder face à la force inique ». Certains sous le couvert du rétablissement de l’ordre public ont choisi de miser sur cette part de défaillance passée du Peuple togolais. Mais c’est méconnaître profondément la capacité de patience et de résilience d’un Peuple « cultivant vertu, vaillance, pour la prospérité ». Ce Peuple face aux « tyrans », soupirant vers la « liberté », risque de se lever et de lutter sans défaillance. C’est ce Togo Debout qui va surprendre le monde pour sauver sa dignité.
C’est ce Togolais et cette Togolaise qui, avec l’appui du « Grand Dieu Unique » va être rehaussé pour « bâtir la cité », une cité où la gouvernance sera nouvelle et basée sur des lois et règles éthiques, où chacun sera un Togolais à part entière et non comme aujourd’hui un Togolais entièrement à part.
9. Citoyen Togolais, Tu Es La Solution Car Tu Es un Peuple Souverain
Togolais, viens, bâtissons la cité. Le pouvoir en place, les responsables politiques qui choisissent leur carrière et non l’avenir du citoyen togolais se sont rangés du côté de ceux qui répriment, qui promeuvent la pensée unique, ceux qui achètent les consciences. Mais ces Togolais mettent à mal la cohésion et l’unité du Peuple togolais.
La solution passe par l’organisation d’une conférence inclusive avec une transition où un nouveau Gouvernement sera nommé pour proposer et réaliser les réformes exigées par le Peuple togolais, à commencer par la refonte de la Cour Constitutionnelle.
Les pays amis du Togo, notamment le groupe des 5 (France, Allemagne, Etats-Unis, Union européenne, Nations Unies) et les pays africains dont ceux de la CEDEAO ne peuvent rester silencieux car ils portent chacun leur part de responsabilité dans le malheur passé, présent et à venir du Togo.
Comment peuvent-ils encore opter pour la violence, les affrontements gratuits, l’alignement sur le rapport de forces asymétriques ? Juste pour défendre leurs intérêts mercantiles ? Il y a une vie après la mort. Et même pour les athées, l’absence de foi en Dieu ne peut justifier le statu quo. Le Peuple exprime sa désapprobation citoyenne. La violence est le fait des forces de sécurité aux ordres d’un pouvoir qui ne se gène plus pour laisser des milices armées intervenir en toute impunité.
Qui va faire revivre les morts des dernières journées de manifestations comme des précédentes manifestations pour la démocratie effective au Togo ? Qui va remplacer l’œil du citoyen togolais qui a été touché par les balles de milices hors-la-loi de l’Etat togolais ? Qui va sonner l’heure de l’amnistie pour libérer les prisonniers et vaillants combattants de la démocratie fondée sur la Constitution de 1992 ?
Assurément le Peuple togolais lui-même !!! Encore faut-il que la jonction entre toutes les régions du pays y compris la Diaspora représentant la 6e région se fasse pour des actions communes quelles que soient les lieux géographiques. Oui, le citoyen togolais détient la solution car il est l’expression de la parcelle souveraine du peuple togolais libre.
Citoyen togolais, Debout ! Tu es l’actionnaire du bien commun qu’est le Togo. Personne n’a le droit de te mettre en servitude volontaire… et surtout pas ceux qui font semblant d’aimer le Togo mais n’aiment pas les Togolais et Togolaises !!!
Suite au démarrage de la campagne électorale le 4 décembre 2018 et que les manifestations en cours au Togo soient interdites ou pas par le gouvernement pour qualification non justifiées de « risques très élevés de troubles graves à l’ordre public », le citoyen togolais doit savoir que la phase actuelle du marathon démocratique de sa lutte pour son autodétermination constitue la 2e bataille pour son indépendance. Subséquemment, chacun doit pouvoir mener cette lutte à son niveau et inviter ses frères et sœurs poltrons à sortir de leur torpeur handicapant que constitue l’apolitisme.
Le citoyen togolais est en train de mener une lutte pour lui et ses descendants. C’est historique !
Après avoir chassé le colonisateur en 1960 du Togo, c’est au tour du post-colonisateur à la peau noire et Togolais de nationalité qui n’a fait qu’usurper le pouvoir depuis 1963, date de la mort du 1er Président démocratiquement élu du Togo, Sylvanus Olympio.
10. Recommandations de RCDTI Et de CVU-Togo-Diaspora : En Aucun Cas Nul N’Est Apolitique
Face aux morts, aux blessés, aux femmes humiliés dans leur intimité par des membres dites de la sécurité militaire du Togo, RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA, en diapason avec d’autres organisations de la société civile et de la Diaspora, ne peuvent rester silencieuses. Mais nous restons d’abord une force de proposition.
Alors les élections législatives du 20 décembre 2018 imposées sur une base non consensuelle doivent être reportées par décision souveraine du Peuple togolais afin de procéder à des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales par des personnalités neutres ?
Pour ce faire, il faut changer de méthodes pour retrouver un rapport de force favorables à la société civile et à la Diaspora togolaise plurielle et indépendante.
Une majorité du Peuple togolais peut convoquer en son sein la première partie d’une Conférence inclusive sans le pouvoir en place. Cette conférence inclusive décidera de proposer :
1- Proposer l’élargissement de la composante des parties prenantes à la résolution de la crise togolaise à savoir à côté du Gouvernement et la C14, des représentants de la société civile togolaise organisée, ceux de la Diaspora plurielle et indépendante du pouvoir et des partis politiques, et les représentants des partis non représentants par la C14
2- demander à la CEDEAO de reporter toutes les élections togolaises sine die en attendant que les réformes exigées par le Peuple togolais ne soient faites ;
3- trouver des modalités d’organisation d’une alternative citoyenne en termes de rapport de force en démarrant avec une coopération renforcée entre la société civile togolaise et la Diaspora togolaise plurielle et indépendante, ce sans attendre les décisions de la CEDEAO qui restent une bureaucratie dont les membres ne sont pas élus par les peuples de la CEDEAO ; cette structure pourra voir ses membres et ses représentant s’élargir sur la base d’une adhésion à la charte de respect l’humain et de son droit en tant que citoyen d’organiser la cité et sa proximité ;
4- proposer, par les responsables de la société civile et de la Diaspora plurielle indépendante, les éléments d’un nouveau contrat de confiance entre le Peuple et ses représentants sous la forme d’une proposition autour d’un programme pour l’avenir du Togo ;
5- constituer un vivier de personnalités en respectant la parité « homme-femme », mais aussi « jeune et moins jeunes » d’où seront proposés les nouveaux représentants du Peuple togolais pour une période transitoire variant entre 12-24 mois pour proposer et exécuter les réformes demandées par le Peuple togolais ;
6- présenter les modalités d’organisation pratiques de la Transition notamment un rééquilibrage des rapports de force en sortant du cadre de la CEDEAO qui n’a réussi qu’à diviser encore plus le Peuple togolais et à mettre à mal, l’unité nationale ;
7- Mobiliser le Peuple togolais sur la base d’une approche décentralisée pour contribuer à l’élaboration du nouveau contrat social entre le Peuple et ses dirigeants autour du Programme pour l’avenir du Togo ;
De nombreuses structures de paix ont demandé le report des élections notamment les églises catholiques par la voix des Evêques, les Eglises évangéliques, presbytériennes et méthodistes du Togo, les « cadres musulmans du Togo », etc. Mais le pouvoir et la CEDEAO restent sourds ces appels… et portent l’essentiel de la responsabilité des morts, blessés et dégâts matériels du fait de leur irresponsabilité quant à la tenue unilatérale et non consensuel sur la transparence du processus électoral, qui en définitive apparaît comme un coup de force et un hold-up électoral sur le Peuple togolais planifié pour le 20 décembre 2018. Le Peuple togolais dans sa grande majorité n’en veut pas et le fait savoir. Que les amis du Togo écoutent au moins une fois le Peuple togolais !!! La CEDEAO ne peut perdre entièrement sa crédibilité après son intervention en Gambie justement parce qu’elle a écouté le Peuple gambien.
Aussi, la société civile togolaise et sa Diaspora plurielle et indépendante doivent faire prendre d’un sursaut de patriotisme pour sortir du système récurrent du rapport de force au Togo qui s’alimente en boucle sur le mode d’un disque rayé d’un cycle infernal : élections – contestations –répressions- négociations- élections » où le peuple togolais paye le prix fort en pertes en vies humaines, de personnes blessées, handicapées, emprisonnées, déplacées, humiliées.
Est-ce cela le futur du Togo ? Cela doit-il se faire avec les mêmes personnalités du passé ? Le Peuple togolais est face à sa responsabilité de citoyen. En aucun cas nul ne peut dire qu’il ou elle ne fait pas de la politique, encore moins qu’il ou elle est apolitique. Chaque citoyen est censé s’occuper de la vie de la cité. Il convient donc d’organiser la sortie du rapport de force qui profite à la mouvance présidentielle actuelle au Togo. Pour ce faire et en attendant que la C14 décide de travailler avec elles la société civile et Diaspora plurielle et indépendante doivent travailler ensemble et exiger un regain de résistance de la part de chacun !!!
Le 12 décembre 2018.
La Direction du :
Réseau de Coordination de la Diaspora togolaise indépendante (RCDTI) et du Collectif pour la Vérité des Urnes-Diaspora Togo (CVU-TOGO-DIASPORA)
Dr Yves Ekoué AMAÏZO
Jean Pierre Akoete BALIKPO
François FABREGAT
Apelete Félix KODJO
Christian MENSAH
Dr Antoine RANDOLPH
Source : CVU-Togo-Diaspora
27Avril.com