SORTIR DU RAPPORT DE FORCE AU TOGO : Société civile et Diaspora exigent un regain de résistance

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SORTIR DU RAPPORT DE FORCE AU TOGO : Société civile et Diaspora exigent un regain de résistance

ANALYSE CONJOINTE DU 12 DÉCEMBRE 2018 DU RESEAU DE LA COORDINATION DE LA DIASPORA TOGOLAISE INDEPENDANTE (RCDTI) ET DU COLLECTIF POUR LA VÉRITÉ DES URNES – TOGO – DIASPORA (CVU-TOGO-DIASPORA) Contact : [email protected] qui transmettra

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Le dialogue demandé par le Pouvoir togolais s’est soldé par une décision unilatérale d’aller à des élections législatives et locales. Ayant appelé la population à ne pas se faire recenser sur les listes électorales, une partie de l’opposition togolaise que constitue la Coalition des 14 partis politiques se retrouvent en situation de « boycott » des élections censées se tenir le 18 et le 20 décembre 2018. Entretemps, le vote de la Diaspora togolaise est passé aux oubliettes… Le Peuple est pris en otage et subi déjà plusieurs morts, blessés. Des femmes, souvent des « mamans » sont humiliées intimement en allant rendre visite à des membres de leur famille1, arbitrairement détenus dans les prisons surpeuplées à plus de 170 %2, ce pour avoir défendu l’avènement de la démocratie au Togo.

1. INDIGNATION ET CRÉDIBILITÉ DE LA SÉCURITÉ TOGOLAISE

RCDTI et CVU-TOGO-DIASPORA ainsi que les organisations partenaires et sympathisantes s’indignent du sort réservé aux populations togolaises et rappelle que l’impunité au Togo doit finir, notamment ceux des militaires non républicains qui tuent impunément leurs concitoyens.
Le ministre de la sécurité et de la protection civile, le Général Yark Damehame a affirmé le 10 décembre 2018 à la télévision togolaise (TVT) que ses investigations sur les manifestations populaires ont conduit à constater des morts et des blessés dans le cadre des manifestations interdites de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition. Le paradoxe est que les enquêtes mené par celui qui est censé assuré la sécurité des citoyens togolais se limitent à assurer la sécurité et l’impunité des militaires.

Selon le ministre Yark, les témoins et les images qui circulent sur les réseaux sur la mort de citoyens togolais à Agoé Zongo, Sokodé, etc. sont le fait d’individus ayant utilisés un fusil de chasse. Ces derniers ont utilisé des véhicules de couleur noire et sans immatriculation. Ces véhicules étaient occupés par des individus qui n’étaient pas inquiétés par les forces armées togolaises (FAT). Les individus considérés comme des milices vraisemblablement à la solde du pouvoir ont été aperçu par les témoins.

En sachant qu’aucune enquête menée par ce ministre n’a jamais abouti à l’inculpation d’un membre du pouvoir, du parti RPT/UNIR, encore moins des militaires sous ses ordres, à fortiori celui qui est le chef des armées au Togo. Autrement dit, les morts seraient l’œuvre de « chasseurs » compte tenu des preuves non vérifiées fournies par le Ministre, à savoir : « des billes retrouvées dans le corps des morts et provenant de fusils de chasse3 ». En conséquence, « des chasseurs non identifiés » auraient occasionnés des morts et des blessés lors des manifestations du 10 décembre 2018 au Togo, ce que démentent totalement les images disponibles et les témoins courageux compte tenu des intimidations. En définitive, le ministre Yark est-il crédible ? La commission « vérité, justice et réparation » qui devra un jour s’occuper de ce cas doit collecter aujourd’hui le maximum de preuves et interroger les témoins avant qu’ils ou elles ne soient « frappées » d’omerta. Que chaque citoyen togolais s’arme de son téléphone portable pour « immortaliser » les preuves des crimes commis aujourd’hui par un régime autocratique, anti-démocratique et non respectueux des engagements pris, à commencer la feuille de route de la CEDEAO.

Mais l’indignation est à son comble lorsque des partis qui prétendent ne pas faire partie de la mouvance présidentielle acceptent de prendre l’argent pour faire leur campagne électorale alors qu’il y a déjà un bilan provisoire et lourd de cinq morts. Ces partis politiques qui au fond détestent le Peuple togolais doivent savoir qu’ils seront tenus aussi responsables des dommages, préjudices et autres torts au Peuple togolais. C’est d’autant plus grave que certains pour assurer leurs « arrières » malgré des casseroles en termes de pertes de vies des Togolais et Togolais lors du massacre de Fréau Jardin4, osent encore s’afficher comme « près pour reporter les élections » … Le Peuple togolais doit identifier ceux qui sont à ses côtés réellement, car ils sont nombreux ceux qui ne se battent que pour eux-mêmes et surtout pas pour le Togo, encore moins pour le Peuple Togolais, plus particulièrement sa partie la plus vulnérable et impuissante. Il suffit de rappeler que le 20 octobre 2018, le Mouvement Patriotique pour la Démocratie et le Développement (MPDD), ex-OBUTS (Organisation pour Bâtir dans l’Union un Togo Solidaire) a affirmé qu’il participera aux élections législatives du 20 décembre 20185. Le même parti politique (MPDD), face la montée de l’insurrection populaire, affirme le 11 décembre 2018 : « qu’il est hors de question que nous allions à une élection en marchant sur des cadavres6 ».

Le Peuple togolais devra choisir entre ceux qui peuvent le représenter dignement et les autres… Certains peuvent provenir de la société civile et de la Diaspora plurielle et indépendante.

Source : www.icilome.com