Sortie ratée: comment Faure Gnassingbé s’est tiré une balle dans le pieds à Londres

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Dans une interview accordée à Bbc, la semaine dernière, à Londres où il était pour vanter la pertinence du Plan national de développement (PND) aux investisseurs, Faure Gnassingbé a plutôt fait du rétropédalage. Le Chef de l’Etat a insinué que les armes de guerres circulent à loisir à Lomé, la capitale. Une déclaration non sans effets.

C’est, vraisemblablement, un brûlot à effet dévastateur dont ne se rendra malheureusement compte le tenant, pendant qu’il était déjà trop tard. Et celui-ci, se trouve qui plus est, le Chef de l’Etat dont l’institution qu’il incarne impose mesure, pondération, hauteur d’esprit et sagesse. Malheureusement, ces qualités ont fait défaut à Faure Gnassingbé, à Londres, le temps de quelques fractions de secondes.

Le fruit du mépris à la Presse togolaise

En effet, une fois de plus, Faure Gnassingbé a été contraint à l’exercice qu’il a toujours fuit dans son propre pays. Un mépris à la Presse togolaise qui, malheureusement, se retourne souvent contre lui, sans qu’il n’en prenne guère conscience. Au micro de la chaîne britannique BBC, en marge de la conférence économique annuelle Invest Africa, le Président togolais a été amené à une question plutôt embarrassante. Celle concernant l’interdiction instaurée des manifestations publiques à Lomé par le gouvernement togolais. «On n’interdit pas les manifestations publiques à Lomé. Depuis 2017, les gens manifestent et de façon abondante. Mais je ne saurai tolérer des manifestations avec des armes de guerre…!», s’explique Faure Gnassingbé. Diantre !

Affabulations et contre-vérités

Aussi surprenante qu’ahurissante, la tentative de réponse du fils à Eyadema Gnassingbé étonne plus d’un. Ceci, d’autant plus qu’elle paraît une grosse affabulation, juste pour se dédouaner, aux yeux du monde, d’un pouvoir totalitaire qu’il accentue, au fil des jours, au Togo. Malheureusement, celui-ci paraît non seulement ivrai mais encore moins sagace de la part d’un Président de la République en mission en faveur du Pnd. Un programme de développement quinquennal pour lequel l’on mobilise, pourtant, tant d’énergies et de ressources pour son exécution. Des contre-vérité et du gâchis par la faute à la politique d’autruche qui finit par tourner en bourrique tout politicien qui se croit rusé et roublard.

Le Pnd s’est noyé à Londres

En effet, en déclarant que l’on manifeste avec des armes de guerre au Togo, Faure Gnassingbé, sans le savoir, assène non seulement un coup dur au Pnd, mais aussi noirci l’image du Togo auprès des investisseurs qu’il décourage, defait. Car, aucun Homme d’Affaires sérieux n’oserait investir dans un pays comparable à une poudrière, encore moins une jungle. Or, c’est le même pouvoir qui présente depuis quelques années déjà, un Togo comme un terrain propice aux affaires. Ceci, grâce aux nombreuses réformes socio-économiques entreprises.

Alors, tenir de tels propos d’ailleurs non avérés, ce qui est regrettable pour le premier magistrat d’un pays, c’est se contredire royalement. Autrement, dire une chose et son contraire à la fois. Or, c’est justement cet «exploit» que Faure Gnassingbé vient encore de réaliser au palmarès de sorties contre productives sur les médias internationaux. Noyant ainsi son fameux PND qu’il se saigne, ensemble avec son gouvernement, à faire avaler aux togolais et qui le fait voyager à travers les quatre coins du monde, à la recherche des investisseurs. Mieux, c’est avec de bonnes raisons qu’on pourra ironiser que le PND s’est malheureusement noyé à Londres.

 

Ceci amène justement à se poser raisonnablement des questions sur le modèle de gouvernance choisi par le pouvoir de Lomé qui, depuis toujours, opte pour la violation des textes de la République et celle systématique des droits humains. Et malheureusement, la vérité finissant toujours par rattraper le mensonge, l’on finit toujours par s’offrir en spectacle, lorsqu’on se plaît à toujours snober ses concitoyens et défendre l’indéfendable.

Et pendant qu’on y est, ces investisseurs peuvent facilement vérifier par tout moyen si on a déjà manifesté, ne serait-ce que par une fois avec les armes de guerre à Lomé. Le comble est que c’est là que ces opérateurs découvriront que c’est plutôt la garde royale du Prince qui utilise des armes de guerre pour abattre de jeunes et fragiles citoyens comme Moufidou abattu froidement à Agoè ou Jojo abattu à Bè-Kpota ou encore Douti Sinalengue et Anselme Sinadare abattus à Dapaong. Ils découvriront également que ces armes de guerre pilullent dans les mains des miliciens entretenus par le pouvoir. Des supports qu’on pourrait envoyer régler les comptes à un d’entre eux, si jamais leur investissement au Togo rentrait en quelque collision que ce soit avec les affaires d’un baron du clan au pouvoir. Sacré pouvoir de Lomé !

Source : Fraternité No.317 du 12 juin 2019

Source : Togoweb.net

1 COMMENT

  1. Les erreurs sont faites,non seulement par le camp au pouvoir mais aussi, par le camp de l’opposition. Il faut que les comportements hypocrites cessent au profit de l’intérêt supérieur de la nation

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