Sortie de crise : Sept organisations de la société civile interpellent les protagonistes et la CEDEAO

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Des recommandations pour une sortie pacifique de la crise politique, les protagonistes n’en manquent pas. Les dernières viennent de sept (07) organisations de la société civile (Wanep-Togo, Acat-Togo, Cacit, Saad, Cejp) qui font une analyse sur le 27e dialogue intertogolais et proposent des pistes de sorite de crise.

Pour ces organisations, Les enjeux du 27ème dialogue se résument en une série de conditions à réaliser ou de résultats à atteindre. Ces résultats sont notamment la fin de la crise sociopolitique récurrent, la réforme du régime constitutionnel sur les fondements des principes et valeurs de la démocratie, de l’Etat de droit, du respect des droits humains et du citoyen, de la justice sociale et de la paix, la signature d’un accord global constitué des points de consensus sur les différents sujets à l’ordre du jour et la prévention d’une déstabilisation de la sous-région ouest africaine.

Le Groupe des 7 note des forces et des faiblesses pour ce 27e dialogue politique. S’agissant des forces, il souligne l’existence d’un cadre de dialogue politique et d’action concertée impliquant les principaux protagonistes de la crise togolaise, notamment le gouvernement, la coalition des 14 partis de l’opposition (C14) et le parti au pouvoir, l’Union pour la République (UNIR) ; l’expression d’une volonté et d’un engagement par toutes les parties prenantes à aller au dialogue en vue d’une sortie de crise; l’existence d’un ordre du jour consensuel, défini avant l’ouverture du dialogue, prenant en compte, les différentes questions, objet de la crise ; l’existence d’un règlement intérieur consensuellement adopté ; une facilitation conduite par deux Chefs d’Etat de la sous-région Ouest Africaine mandatés par la CEDEAO.

Quant aux faiblesses, elles concernent l’ordre du jour qui apparaît comme un alignement de points, le non épuisement de la majorité des points à l’ordre du jour, l’ambigüité de certaines décisions de la facilitation, la non effectivité de toutes les mesures d’apaisement et de confiance, la non prise en compte des questions de fond liées à la crise.

Pour que ce dialogue puisse connaître un succès, ces organisations ont formulé des recommandations à l’endroit des protagonistes, des chefs d’Etat de la CEDEAO et des facilitateurs. Elles demandent donc aux parties prenantes de créer des conditions pour parvenir à un accord global constitué des points d’accord sur les différents sujets à l’ordre du jour, de faire libérer toutes les personnes détenues dans le cadre des manifestations publiques, de faire preuve de retenue, de tolérance et de respect de l’autre, de veiller au respect des droits humains, et privilégier l’intérêt général de la Nation.

Aux facilitateurs, le G7 leur recommande de s’en tenir à l’ordre du jour prévu dans le règlement intérieur et de prioriser les points cruciaux relatifs aux réformes constitutionnelles, institutionnelles, électorales et la mise en place du comité de suivi issu du dialogue ; renforcer l’équipe de médiation par des personnalités et techniciens qui mettront à contribution leur expertise au service des facilitateurs, s’investir et inviter le gouvernement à œuvrer pour le retour des personnes déplacées (réfugiés, déplacés internes), veiller à la clarté des décisions prises dans le cadre du dialogue, et se pencher véritablement et dans un bref délai sur les questions de fond qui alimentent la crise.

Enfin à l’endroit des chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, les 7 organisations de la société civile togolaise demandent de privilégier l’intérêt général du peuple togolais, s’assurer du respect des principes de démocratie et de bonne gouvernance qui sous-tendent les dispositions pertinentes des protocoles et actes de la CEDEAO, redéfinir un nouveau calendrier, pour la poursuite du dialogue qui doit déboucher sur un accord réel autour des réformes constitutionnelles et institutionnelles, avant la fin de l’année 2018 et prendre des dispositions pertinentes pour la résolution pacifique de la crise au Togo et la sauvegarde de la stabilité régionale.

I.K

Source : www.icilome.com