Muse Bihi Abdi incarne depuis toujours l’image du combattant, du soldat. Grâce à ses bons résultats scolaires, il est parti très jeune étudier l’aéronautique en ex-URSS. Il a fait ses classes et est devenu pilote dans l’armée de l’air somalienne. A 30 ans, il a alors pris part à la guerre de l’Ogaden contre l’Ethiopie voisine.
Ensuite, Muse Bihi Abdi a pris du galon. Il a même décroché une bourse pour étudier à l’académie militaire américaine de West Point. Mais en 1985, il a rejoint les indépendantistes du Somaliland, en guerre contre la dictature de Siad Barre. Le Colonel Bihi deviendra même un haut gradé du SNM.
A la fin du conflit, l’homme s’est reconverti en politicien, dans le tout jeune Somaliland autoproclamé indépendant. « Il a toujours gardé l’image d’un ancien du SNM. Il était vu comme un faucon du mouvement et il garde cette aura militaire », ajoute Ulf Terlinden, de l’institut Heinrich Böll.
Ministre de l’Intérieur, dans les années 1990, Muse Bihi Abdi prend les rênes du parti présidentiel Kulmiye en 2010, avant d’être officiellement choisi pour succéder au président Silanyo. Sa victoire est en partie due aux logiques claniques, inhérentes à la politique au Somaliland.
« Muse Bihi Abdi est issu du puissant clan Haber Awal. Et il a le soutien d’une partie des Haber Jaalo, le groupe de Silanyo », explique Marc Bradbury, de la Rift Valley institute. Elu président, le militaire Muse Bihi Abdi s’apprête probablement à vivre son combat le plus difficile, sur le terrain politique cette fois.
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