Somalie: attaque d’un convoi d’une mission de l’Union européenne

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La Mission de formation militaire européenne (EUTM) en Somalie a été visée par un attentat. Un véhicule chargé d’explosifs a heurté un convoi de l’organisation qui transportait notamment des soldats italiens. Le bilan serait d’au moins trois morts, deux civils et le terroriste, ainsi que quatre blessés. Aucun soldat européen n’a été touché. Les islamistes shebabs ont revendiqué cet attentat inédit qui soulève des questions.
L’Italie parle d’un « crime haineux ». Rome dénonce le meurtre de civils innocents et renouvelle son soutien aux institutions somaliennes. Les shebabs, eux, ont revendiqué l’attentat. Pourtant, si les islamistes affirment avoir visé l’EUTM, certains s’interrogent. La mission européenne n’était peut-être pas la cible principale.

Un véhicule gouvernemental visé ?

Selon une source, le véhicule attaqué venait de sortir du ministère somalien de la Défense. Les shebabs souhaitaient peut-être attaquer un engin gouvernemental, sachant que « les islamistes s’en prennent surtout aux institutions somaliennes », ajoute cette source. « L’UE est consciente des risques. D’autant que les attentats sont réguliers dans ce quartier. Mais l’EUTM représente un objectif plutôt secondaire », confie de son côté un diplomate.

La mission européenne a été lancée en 2010 avec pour objectif le renforcement des institutions sécuritaires somaliennes. Chaque année, elle forme environ 500 militaires somaliens. Au début, elle opérait depuis l’Ouganda à cause de l’insécurité à Mogadiscio. « Il n’est pas question de retourner là-bas. L’attaque n’a pas entraîné d’affolement », indique un expert.

« Pas d’affolement »

Toutefois, l’UE ne veut prendre aucun risque. Les protocoles de sécurité, notamment à chaque sortie de la base, vont être vérifiés. Un diplomate espère tout de même que les mesures de protection ne seront pas renforcées. « Lorsqu’on est étranger, se rendre au ministère de la Défense est déjà compliqué. Si les mouvements sont encore plus restreints, ça risque d’impacter notre efficacité », avance-t-il.

Si le mandat actuel de l’EUTM, qui déploie environ 200 soldats provenant de huit pays, doit s’achever fin décembre, l’opération devrait être renouvelée. Le risque qu’un Etat-membre retire ses troupes pour raison de sécurité existe, mais « il n’y a pas d’affolement. C’est une mission militaire, dans un pays en guerre. Ce genre d’événements n’est pas une surprise », indique un expert. En tout cas, la mission a réaffirmé son soutien total à Mogadiscio.

Source : www.cameroonweb.com