Senanu Kokou Alipui n’est plus à présenter. Les Togolais savent déjà qu’il est l’un des « heureux élus » (même si nombre de gens disent qu’ils sont nommés) qui siègent à l’Assemblée nationale. Il est député de l’Union des forces de changement (UFC), conseiller du président national du parti, Gilchrist Olympio.
Ce n’est un secret pour personne. Avec l’accord signé en 2010 entre l’UFC et le RPT (devenu UNIR aujourd’hui), la formation politique de Gilchrit Olympio se retrouve aux affaires depuis bientôt dix (10) ans. Sauf que le but pour lequel il a dit « oui » à cet accord, peine à se concrétiser. On en veut pour preuve la sortie de Gilchrit Olympio en novembre 2017 qui avait dénoncé les manœuvre de son allié, le RPT/UNIR, réfractaire à toute idée de démocratie. Passons !
Mais face aux nombreuses violations des droits de l’homme, devant lesquelles l’UFC reste insensible, les organisations de la société civile et les partis politiques de l’opposition n’ont cessé d’interpeller le régime RPT/UNIR. C’est ainsi que des manifestations publiques pacifiques sont organisées. Mais à chaque fois, le régime de Faure Gnassingbé les interdit avec des arguments fallacieux. Visiblement, l’UFC, à force d’être à la même table avec son allié (le régime), a fini par adopter sa posture.
La marche qu’organise demain le Mouvement Forces Vives « Espérance pour le Togo » à Lomé n’a rien de politique. Il s’agit pour ce mouvement de demander la levée des restrictions sur les manifestations publiques. Et ça, comme le pouvoir en place, l’UFC aussi ne veut pas en entendre parler. Afin, c’est ce la position de Sena Alipui laisse transparaître, à travers ses déclarations sur radio Nana FM ce matin.
« S’il ne tenait qu’à moi, il n’y aurait plus de marche au Togo », a-t-il indiqué, réagissant sur l’interdiction de la marche silencieuse des Forces Vives « Espérance pour le Togo » par le président de la Délégation spéciale de la ville de Lomé, le Contre-Amiral Fogan Adegnon.
Une déclaration qui ne surprend pas les Togolais quand on connaît bien celui qui l’a fait. Toutefois, doit-on comprendre que l’UFC qui se réclame toujours de l’opposition, verse également dans le déni des droits, quand on sait que tous les instruments juridiques dont détient le Togo reconnaissent au peuple togolais le droit de manifester librement ?
C’est vrai qu’en Afrique, plus particulièrement au Togo, quand on est au pouvoir, on fait tout pour le conserver le plus longtemps possible, en faisant fi aux dispositions constitutionnelles qui vont à l’encontre de ce désir dangereux pour la démocratie.
A en croire nombre d’observateurs, à force d’étouffer le peuple qui veut s’exprimer, on finit par le transformer en ce qu’on ne veut pas qu’il soit. Et il devient difficilement gérable.
I.K
Source : www.icilome.com