Si j’étais lui

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Si j’étais Faure Gnassingbe, devant le triste constat d’avoir passe 15 bonnes années au pouvoir sans construire un seul hôpital avant de me retrouver face à cette crise aiguë du Coronavirus, J’IRAIS ME PENDRE pour m’éviter de traîner cette grande honte durant le restant de ma vie. Monsieur le président, votre pouvoir a failli et sera rangé dans les archives de l’histoire, sous scellé, pour ne pas être consulté. Quant à nous Togolais, tirons-en les leçons pour le futur en retenant que la gestion des affaires publiques d’un Etat n’a rien à voir avec l’apprentissage du jazz, un domaine où tout le monde peut devenir génie en improvisant, en slalomant vertigineusement sur son instrument, hors partition, entre quintes diminuées et neuvièmes augmentées ? Mais pour que cela soit, pour que cela ne se répète plus jamais, il nous faut, nous peuple, apprendre à être lucide.

La lucidité nous recommande de résister. Résister d’abord au buffet, aux petites tentations par lesquelles nous entrons dans le jeu. Dire non. Non, je ne veux pas occuper ce poste; non, je n’accepte pas cette promotion, je renonce à cet avantage ou à cette reconnaissance, parce qu’elle est empoisonnée. Refuser de mettre le doigt dans l’engrenage de la compromission. N’est-il pas curieux et hors d’entendement de constater que sur les grands problèmes qui nous interpellent face à la misère de notre peuple et aux soucis du pays, beaucoup de gens font profile bas et se terre dans un silence assourdissant. C’est la capitulation de l’élite, traître à sa mission de défenseur du rationalisme démocratique. Ces hommes dont la fonction dans la société est de défendre les valeurs éternelles et désintéressées comme la JUSTICE et la RAISON ont trahi cette fonction au profit d’intérêts pratiques et immédiats. Pour eux seuls. Aussi adoptent-ils une posture soumise leur permettant d’asseoir leur propre image ou de faire fructifier leur notoriété personnelle. Comment peut-on être de l’élite intellectuelle ou politique et passer toute sa carrière, toute sa vie, sous ordres des médiocres, des individus quelconques, et vivre comme des clercs au service d’un maître que la terre entière sait totalitaire?

Ce qui est hallucinant, c’est que Faure avait tout pour réussir si, d’entrée, il s’était fixé pour objectif inaltérable d’anoblir sa famille. Il avait tout pour procurer la prospérité aux Togolais et faire sécher le sang. Que nenni! Son bilan parle mal de lui et le condamne; le jugement conséquent est cinglant: le Togo est conduit dan un naufrage sur un récif. Totalement désagrégé. Parce que ses ministres, conseillers et mercenaires de tout genre ne lui ont rendu aucun service. Bien au contraire, tous l’ont induit dans les erreurs, dans de nouveaux crimes et l’ont amené à faire petitement les choses ou à ne rien faire du tout; ils l’ont rondement noyé dans une infamie ineffaçable. Vraiment triste.

Mais Dieu fasse que le COVID-19 épargne le Togo sinon, ce sera une veritable catastrophe sanitaire. Prions.

Antoine Kodjo Epou

Source : 27Avril.com