Sérail : un autre gouvernement au-dessus de celui de Victoire Dogbé ?

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Faure Gnassingbé, c’est une lapalissade, s’exprime très rarement. Il lui arrive souvent de rester muet toute une année. Même pour ses traditionnels discours de fin d’année et de la célébration de l’Indépendance du Togo, il lui arrive de déroger à la règle. Mais quand l’occasion se présente de s’adresser aux Togolais, pour l’une des rares fois, quand il prend la parole, il fait des déclarations qui se retournent contre lui.

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« La politique de l’autruche est respectable : tout dépend de ce qu’il y a dans le sable » (Didier Van Cauwelaert)


On se rappelle son discours à la Nation du 26 avril 2012 resté à ce jour mémorable. Comme s’il était sorti d’un rêve éveillé, Faure Gnassingbé affirmait à brûle-pourpoint qu’une minorité avait accaparé les richesses du pays. « Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès», avait déclaré Faure Gnassingbé.

On s’attendait tous qu’après ce brillant diagnostic, le grand chef prenne des mesures idoines pour assurer une juste répartion des richesses et biens du pays et instaurer un minimum d’équilibre entre les nouveaux riches créés de toutes pièces par le régime et le reste de la population appauvrie et affamée par 55 années de gabégie du régime. Mais plus de 9 ans après cette sortie « audacieuse », rien n’est fait pour corriger le déséquilibre social nuisible constaté.

Au contraire, la « clepto-oligarchie institutionnalisée » devient davantage riche au détriment de la grande majorité de la population pauvre qui devient davantage pauvre. Comme le relevaient les évêques, « le scandale n’est pas qu’il y ait des riches et des pauvres; le scandale est dans le fait que les institutions qui doivent instaurer un minimum d’équilibre se murent dans l’indifférence ou choisissent un camp, celui des riches, paradoxalement, et s’y cantonnent. »

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C’est malheureusement la situation ubuesque dans laquelle nous nous trouvons au Togo. Depuis quelques jours, circule sur les réseaux sociaux une vidéo dans laquelle on entend le chef de l’Etat faire une déclaration surprenante au cours d’une rencontre à l’hôtel 2 Février qui a réuni tout le gotha du gouvernement, des diplomates, etc. « J’ai reçu une lettre d’un responsable d’association des consommateurs qui disait : « Monsieur le Président, vous avez dit mandat social mais vous ne cessez d’augmenter les prix de tel ou tel produit. Mandat social oui, mais si vous gérez mal vous ne pouvez pas faire du social. Aujourd’hui, le poste le plus élevé dans notre budget, c’est le remboursement de la dette. Mandat social ou pas, vous avez une dette, vous devez rembourser. J’aurais préférer que ce soit l’éducation, l’agriculture ou la santé. Mais la réalité à laquelle je suis confronté, c’est que je dois rembourser mes dettes.», a déclaré Faure Gnassingbé.

«Si vous gérez mal ou s’il y a du laxisme dans la gestion, vous ne pourrez pas financer du social. Le taux de pauvreté est élevé sur le continent et dans notre pays. Il faut nécessairement le réduire. Cela passe par une bonne gestion », a-t-il ajouté. Les Togolais qui l’avaient écouté et entendu s’étaient tous frotté les yeux, comme s’ils avaient été brutalement sortis d’un cauchemar.

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D’autant plus surprenant que Faure Gnassingbé donne l’impression de parler d’une autre personne que lui. « Si vous gerez mal ou s’il y a du laxisme dans la gestion, vous ne pouvez pas faire du social », affirme-t-il. Pourtant c’est lui qui tient les rênes du pays depuis 16 ans, après les 38 années de règne sans partage de son père. Parle-t-il de ses proches qui géreraient mal le pays ? Pourquoi ne les sanctionne-t-il pas ? Ou y aurait-il un autre gouvernement au-dessus de celui de Victoire Dogbé ?

Par ailleurs, à quoi ont servi au juste les dettes qu’on rembourse sans fin, puisque les réalisations socio-économiques au profit des populations sont rachitiques dans le pays ?

Avec Liberté



Source : Togoweb.net