Sérail: Faure Gnassingbé en insécurité au palais?

0
392

La question mérite d’être posée au regard des traitements inhumains et dégradants réservés à un confrère de Sika’a Magazine au sein même du Palais de la Présidence de la République « L’histoire a commencé ce 8 mars 2019. Nous sommes sortis pour constater l’ambiance dans la ville de Lomé. Arrivé au niveau du Palais de la présidence, grand attroupement. Vieux, veilles et jeunes étaient là, en uniformes.

Lire aussi :Sérail: comprendre en 5 points la stratégie du silence selon Faure Gnassingbé

Un bon journaliste doit être curieux et tout peut devenir pour lui l’objet d’un excellent reportage. C’est ce qu’on nous a appris, quand on était étudiant. Votre journal s’arrête donc et interroge quelques personnes. Réponse: ‘‘Nous allons au Palais pour voir le Président de la République’’. Super! Le journaliste de Sika’a décide de suivre le groupe et d’y aller aussi. Il fait la queue et rentre. Mais une fois à l’intérieur du Palais, il est interpelé par un ‘‘journaliste de la TVT’’. En tout cas, l’homme avait en main du matériel où le logo de la TVT était marqué de façon ostentatoire. Il pose cinq questions puis remet ensuite brutalement le journaliste aux agents de la Garde Présidentielle. L’enfer venait ainsi de se déchaîner.

Les agents commencent à soumettre le jeune journaliste à un interrogatoire musclé. Ils se parlent entre eux, mais rien ne se fait comprendre. L’un d’entre eux s’avance et dit: «Toi comme ça, si tu disparais, qui va demander des comptes à qui?». Ils amènent l’homme de média dans une salle. On lui demande de se déshabiller totalement. Ce qui est rapidement fait. Ordre lui est donné de casser des pompes qui lui paraissaient interminables. Tout cela se faisait tout nu, bien sûr!

Lire aussi :Sérail : qu’est ce qui se cache derrière les conseils de Faure Gnassingbé à ses adversaires politiques?

On appelle un responsable important de la DCPJ (Nous supposons qu’il s’agissait bien de cela!). Il nous semble qu’il est chargé de la sécurité de la présidence. Du coup, le voici devant Sika’a, avec plein de trucs autour de la taille: arme à feu, munitions, téléphone… En tout cas, lui seul avait plus de 5 machins à la hanche. Visage serré, il dit: «On va te traiter, tu ne vas jamais oublier». Il ordonne qu’on habille le journaliste et qu’on lui remette son sac qu’on lui a retiré, il y a plus de deux heures. Il dit aussi de répertorier tout ce qui est dans le sac. On y a trouvé seulement un portable Samsung galaxy core, la carte nationale d’identité, la carte d’étudiant, un support de mémoire de 16 gigas, un bloc-notes. Il demande au journaliste de lire feuille par feuille tout ce qui est écrit dans le bloc-notes. En plus des choses citées, avant que le sac ne soit retiré, il contenait une tablette, un appareil camera photo, 4 clés USB. Ils ont disparu. Sur l’une des clés, le jeune homme conservait les résultats du travail de recherches pour son mémoire de master », rapporte le confrère qui ajoute que la mésaventure s’est poursuivie le lendemain à la DCPJ où le jeune journaliste a subi un interrogatoire musclé. « Le jeune homme est soumis à des questions de toutes sortes. La DCPJ prend les informations qui le concernent et concernent ses parents. Pour finir, on lui fait signer un document qui lui interdit formellement de raconter ce qu’il a vu et écouté à la présidence. Un petit de soulagement: on lui remet son téléphone, mais sans la carte mémoire. Le téléphone est très endommagé. Les autres choses ont disparu.

Lire aussi: Tortures, humiliations…la triste aventure d’un journaliste de Sika’ au Palais de la Présidence

La fin du calvaire? Non, toujours pas encore. C’est maintenant le tour du journal Sika’a. Le journaliste est amené à la rédaction à bord d’un pickup, avec 5 hommes bien armés. Il sonne 15h. Une perquisition minutieuse a commencé. Tout est fouillé. Même les ordinateurs. Le bureau du directeur est passé au peigne fin. Tout ceci se passe sans un mandat de perquisition ».

Comment peut-on comprendre des agissements aussi sauvages que saugrenus ? De surcroît venant des gens sensés assurer la sécurité du chef de l’Etat togolais. Si un journaliste vient à une manifestation pour laquelle il n’est pas invité, la moindre des choses, c’est de lui demander de repartir. Si ces gens peuvent torturer leur concitoyen jusqu’à le mettre à poil, pour certains, Faure Gnassingbé serait en insécurité dans son palais à la Présidence.

K.A

Source : Le Correcteur

Source : Togoweb.net