Ouvert ce mercredi au tribunal de Dakar, le procès des 32 terroristes Sénégalais présumés connaît son troisième report. Déjà reporté à deux reprises pour ‘‘problèlmes de procédure judiciaire’‘, ce procès est une grande première au pays de la Téranga et anime les débats. En effet, un imam, le dénommé Alioune Ndao, fait partie des accusés. Il est soupçonné d’avoir tenté de donner vie à une nébuleuse djihadiste dans un Sénégal à majorité musulmane. Revivons ensemble l’ambiance électrique qui a prévalu à ce procès dit hors du commun.
Le procès, qui a débuté avec une heure de retard, est renvoyé au 9 avril prochain. Ce mercredi, la salle des audiences était remplie par environ 1.300 personnes venues en savoir plus sur ce qui est considéré comme une grosse affaire au pays de Macky Sall.
Premier signe de tension ; la plupart des prévenus, menottes aux poignets, refusent de se tenir debout alors même que les membres du tribunal font leur entrée dans la salle.
Monsieur le juge, c’est comme si vous preniez deux personnes au hasard dans la salle pour les juger.
Une fois le tribunal installé, le juge Samba Kane appelle les prévenus, comme le veut la procédure. Comme pour narguer l’autorité, l’imam Ndao salue le public présent par un « Salam aleykoum » et reçoit même une réponse de la part de ce public, en retour. Ce qui agace un temps soit peu le juge, qui réclame très rapidement le silence de la foule.
Étrangement, deux des 32 prévenus se tiennent sur le côté. Le procureur demande alors à s’exprimer et affirme que « le juge a omis de mentionner le nom de ces deux accusés. Je demande un renvoi pour rectifier cette erreur ».
Pour deux noms ‘‘omis’‘ par le juge
Il n’en fallait pas plus pour soulever un ensemble de sifflets et de cris de la foule en direction du tribunal. « Nous ne sommes pas dans un meeting politique. Je ne veux plus entendre d’applaudissements ! », s‘énerve le juge Samba Kane.
Le calme revenu dans la salle, la parole est donnée aux avovats de la défense. Ces derniers ne se font pas prier pour attaquer les accusations du parquet. L’un d’eux s’exprime en ces termes : « monsieur le juge, c’est comme si vous preniez deux personnes au hasard dans la salle pour les juger. » Et son collègue d’ajouter : « soyons sérieux. Nous ne taillons pas le droit ».
Les avocats de la défense parviennent finalement à mettre fin à la séance en insistant sur le fait que les deux accusés (dont les noms n’ont pas été cités par le juge) n’ont pas à comparaître. « La loi est claire : ils ne sont pas cités à comparaître, ils doivent être libérés immédiatement ! », lâchent-ils.
Après seulement 45 minutes de débats, les avocats remportent une nouvelle bataille, obtenant le troisième report du procès.
Source : www.cameroonweb.com