Séminaire de rentrée de l’AEFE à Lomé

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Séminaire de rentrée de l’AEFE à Lomé

(Togo) Les 8 et 9 octobre 2019 se tient à Lomé le séminaire de rentrée de la zone Afrique centrale de l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Etranger (AEFE). L’ambassadeur de France au Togo, M. Marc VIZY, a participé à l’ouverture de ce séminaire, où il a prononcé un discours que vous pouvez lire ci-dessous.

Madame la secrétaire générale adjointe,

Monsieur le chef de secteur

Mesdames les inspectrices,

Mesdames et messieurs les proviseurs, directeurs et directrices d’école, directeurs et directrices administratives et financières,

C’est avec plaisir que je vous retrouve aujourd’hui à Lomé pour ce séminaire de rentrée, même si la rentrée peut vous sembler déjà un peu lointaine en ce début octobre.

Nous nous étions déjà rencontrés, l’année scolaire passée, en mars, pour le séminaire AEFE qui était suivi d’un séminaire de gouvernance. Et je voudrais d’emblée souhaiter la bienvenue à tous ceux qui nous rejoignent sur la zone Afrique centrale…

… qui nous rejoignent, pour certains, parce qu’ils arrivent sur leur poste, sur de nouvelles fonctions… mais qui nous rejoignent aussi, pour d’autres, parce qu’ils intègrent la zone de formation continue dite d’Afrique centrale, même si son centre de gravité s’est nettement déplacé vers l’ouest. En effet, on note le départ des deux Congos mais ce sont 8 établissements d’Abidjan, pour un effectif de plus de 8.000 élèves, qui ont intégré cette zone en septembre et nous leur souhaitons la bienvenue.

Ce sont donc au total 10 pays qui sont représentés ici, 25 établissements avec des statuts divers :
– 1 EGD ;
– 12 établissements conventionnés ;
– 12 établissements partenaires de l’AEFE dont 3 établissement affiliés à la Mission laïque française.

Au cours de ces deux jours, vous allez préparer l’année scolaire en cours et notamment la difficile réforme du baccalauréat dont les épreuves du contrôle continu vont démarrer dès cette année pour les élèves de première.

Les questions de formation vont également être abordées :
– formations à distance par le développement de la plateforme [email protected]ère pour laquelle la zone est en pointe ;
– et formations « en présentiel », absolument indispensables pour maintenir un lien étroit entre l’apprenant et le formateur.

Au moment où je vous parle, se tient d’ailleurs à 500 mètre d’ici, dans un autre hôtel de Lomé, une formation des formateurs qui sera suivie d’un stage de trois jours pour les néo-recrutés du premier degré afin de les préparer à l’entrée dans le métier.

C’est en effet le défi qui est posé à l’AEFE : former des personnels recrutés localement aux métiers de l’enseignement pour conserver dans le réseau le même niveau d’excellence. Ici, en Afrique, le taux de réussite au baccalauréat est de l’ordre de 95%, ce qui est un petit peu moins que dans l’ensemble du réseau (97%) mais beaucoup plus que les résultats français.

Vous le savez, le 20 mars 2018, le Président de la République a fixé comme objectif de doubler le nombre d’élèves dans le réseau à l’échéance de 2030.

A la conférence des ambassadeurs, en août dernier, ont été définies les grandes lignes du Plan de développement français de l’enseignement français à l’étranger.
Ces lignes principales, je les rappelle :
– Accueillir plus d’élèves ;
– Accompagner la croissance des établissements existants et la création de nouvelles écoles ;
– Mieux associer les familles à la vie des établissements ;
– Mieux accompagner le réseau grâce à une mobilisation accrue des ambassades.

1) Accueillir plus d’élèves

Le réseau AEFE n’a pas pour mission de se substituer aux systèmes scolaires étrangers mais parce qu’il participe à la diffusion des valeurs de la République et au rayonnement de la culture française à l’étranger, une large ouverture sur les pays d’accueil est nécessaire. Les 522 établissements du réseau accueillent actuellement 65% d’élèves étrangers.

Nous sommes ici dans une zone largement francophone – à l’exception du Nigéria et du Ghana – et la langue de communication dans vos établissements est souvent le français. Ce n’est pas le cas le plus fréquent et le réseau a vocation, pour accueillir de nouveaux élèves, à développer ses dispositifs linguistiques tout en veillant à ce que l’apprentissage du français reste une priorité.

En développant les parcours plurilingues, en favorisant l’ouverture de sections internationales ou européennes, nos écoles seront plus attractives et répondront davantage aux demandes des familles.

La pratique de deux langues vivantes dès la sixième doit se généraliser. Le développement des sections internationales (168 actuellement) se fera partout où ce sera possible.

Dans le domaine des nouvelles technologies, nos établissements doivent devenir des laboratoires d’innovation dans le domaine du numérique éducatif. La plateforme France éducation met ainsi à disposition de vos équipes pédagogiques ses ressources en la matière.

Le nouveau baccalauréat enfin, permet aux élèves de se constituer des parcours personnalisés, un peu à l’anglo-saxonne, ce qui permettra d’intégrer davantage d’élèves ayant eu des cursus scolaires divers.

2) Accompagner la croissance des établissements existants et la création de nouvelles écoles

Les procédures d’homologation vont être simplifiées afin de permettre à un établissement d’être homologué dès son année de création. Pour autant, les exigences de qualité et d’excellence pédagogique seront maintenues. En cette rentrée 2019, 30 nouveaux établissements ont rejoint le réseau.

Le ministère de l’Education nationale a accepté de détacher 1.000 enseignants supplémentaires d’ici 2030 pour accompagner le développement du réseau. Mais le détachement sera limité à six années afin de permettre à ces enseignants de faire profiter le système éducatif français de leur expérience.

16 pôles de formation régionaux seront créés au 1er janvier 2020. Lomé sera un de ces pôles et son rôle d’établissement mutualisateur de la formation continue devrait en être renforcé. Le bureau de l’IEN et du conseiller pédagogique quittera également Cotonou en 2020 pour être installé ici au Togo. Des locaux doivent sortir de terre courant 2020 pour les accueillir à proximité de l’école primaire.

Les professeurs expatriés du second degré (eemcp2) seront moins nombreux mais ils bénéficieront de décharges plus importantes pour rayonner sur la zone et former in situ les personnels néo-recrutés.

3) Mieux associer les familles à la vie des établissements

A l’étranger, dans un environnement concurrentiel, la volonté de scolariser ses enfants dans un lycée à programmes français est un choix des familles. Il convient donc de mieux les associer à la vie de l’établissement.

Elles le sont déjà en étant membres du conseil d’établissement. Très souvent, elles disposent de pouvoirs importants en matière budgétaire.

La représentation des familles au conseil d’administration de l’AEFE sera renforcée.

4) La mobilisation accrue des ambassades

Un nouveau service a été créé à l’AEFE, le Service d’Appui et de Développement du Réseau (SADR), qui va accompagner les porteurs de projets de développement.

Le plan de développement de l’AEFE s’ancrera dans un contexte local et régional. Et c’est sous l’autorité de l’ambassadeur que les plans locaux de développement se mettront en place.

Le SADR sera l’interlocuteur unique des porteurs de projet au niveau de l’opérateur AEFE mais l’avis favorable préalable du poste diplomatique sera nécessaire avant la prise en charge du dossier pour s’assurer que ce dossier s’inscrit bien dans une approche stratégique pays.

Il est bon de le rappeler car le développement du réseau doit se faire de manière harmonieuse.

Parmi les autres priorités du MAE, en particulier en Afrique, figure la sécurité des biens et des personnes. Nous vivons dans un monde incertain et la sécurité de nos ressortissants à l’étranger est notre première priorité, notre préoccupation quotidienne.

D’énormes moyens financiers ont été dégagés ces dernières années pour sécuriser les emprises françaises (Ambassades, Instituts culturels …) mais aussi les établissements scolaires à l’étranger.

Dans un contexte de menace élevée pesant sur les emprises françaises à l’étranger, le MAE et son opérateur public se sont engagés à promouvoir la culture de la sécurité civile et de l’éducation à la responsabilité afin de mieux anticiper une éventuelle crise et d’améliorer les capacités de réaction et de résilience de la communauté éducative en cas de crise.

Vous allez tous pouvoir bénéficier de stages de sécurité dans la continuité de ce séminaire (4 jours pour les chefs d’établissement, 3 jours pour les DAF et les directeurs d’école). C’est un plan de formation ambitieux qui sera conduit par des prestataires extérieurs de qualité et nous espérons que vous pourrez vous approprier au mieux cette culture de la sécurité dans le réseau.

Et puis, parce que nous sommes à Lomé et qu’il fait bon y vivre, profitez aussi du peu de temps qui vous sera laissé après les stages pour découvrir la ville. Une très belle exposition photo, la SEPHOLO, tourne actuellement sur Lomé. Je vous invite à la découvrir.

Dans la mesure du possible et du temps qui vous sera alloué, découvrez aussi nos marchés, nos restaurants de qualité et nos plages sur lesquelles nous portons un effort élevé pour les conserver dans un contexte d’érosion maritime importante.

Les travaux du cluster maritime d’Afrique francophone, qui comprend 21 pays d’Afrique francophone, en faveur de la préservation des océans et des objectifs de développement durable ODD13 et ODD14 se sont déroulés ces derniers jours à Lomé. Les élèves du Lycée français de Lomé ont d’ailleurs lancé un « appel aux dirigeants de Notre monde, au nom de la jeunesse Africaine et du monde », afin que des mesures soient prises en faveur de la sauvegarde de nos océans.

Je vous invite à faire passer ce message dans vos établissements.

Je vous souhaite à tous un bon séminaire et un bon séjour à Lomé.

Bien cordialement

Source : www.icilome.com