Une antilope courait comme une folle dans la jungle, l’éléphant
surpris lui demanda : « Antilope, pourquoi cours-tu comme ça ? »
L’Antilope répondit « on arrête toutes les chèvres du village! »
L’éléphant rétorqua » mais tu n’es pas une chèvre… » L’Antilope répliqua
« avec nos tribunaux, il me prendra plus de 20 ans pour le prouver… »
et l’Éléphant se mit à courir..
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Cette fable semble s’illustrer dans la situation actuelle d’arbitraire et de privations des libertés fondamentales au Togo. Depuis le 20 décembre 2018, date du sacre électoral qui a permis d’émousser les contestations populaires et créer la débandade au sein de l’opposition togolaise, le pouvoir Togolais s’adonne à un acharnement systématique inique contre le Parti National Panafricain le PNP. Après la détention et la libération de l’un des cadres en la personne de Ouro Djikpa Tchatikpi, c’est la traque grandissante. Les forces de l’ordre et de sécurité envahissent comme hier encore à Sokodé les sites des réunions hebdomadaires du parti de Tikpi Atchadam. Destruction des mises en places, déploiement des hommes en trellis avec lancement des gaz lacrymogènes, intimidation, menaces, courses poursuites, arrestations, bastonades, blessures.
Des faits et gestes qui se moulent aisément dans la rubrique de
violations graves des droits de l’homme et des libertés, notamment de
réunions, d’expression, d’opinion et de circulation. Libertés pourtant
garanties par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme et mieux
la constitution de la République togolaises et instruments juridiques
affiliés.
Curieusement, comme s’il s’agissait d’un complot contre le PNP, un
silence de cimetière règne autour de ces barbaries érigées en règles
d’État. Ni le reliquat de la C14, ni l’ANC, ni les autres partis et
regroupements de partis ne s’en offusquent. Au contraire, on les voit
communiquer allègrement autour des activités politiques à Lomé et à
l’intérieur du pays, sans être inquiétés.
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Le comble de l’indifférence complice de gré ou de force se trouve
être le silence des organisations dites de défense des droits de l’homme
ou de la société civile. Aucune réaction, aucun communiqué, et le
pouvoir politique avance avec la facilité du couteau dans du beurre,
dans la restriction des libertés au Togo. Aujourd’hui le régime semble
cibler son opposition de terreur: Le PNP. Ce sont les chèvres de la
fable. Demain le pouvoir aura raison des autres qui seront présentés
comme aussi gênants. Ce sont les antilopes. Ne vaudrait-il pas mieux
prendre la décision de l’Éléphant de suivre l’antilope dans sa course
plutôt que de se sentir non concerné par l’injustice infligée à une race
de parti politique donné ? Le jeu en vaut la chandelle.
Et contrairement à ce que pensent les autres partis politiques et la
société civile, ils sont tous sur le même bateau de l’arbitraire et
auront à chacun sa dose de barbarie. Juste une question de temps. La
dictature se nourrit du silence. Sentons-nous concernés.
Carlos Ketohou.
Source : L’indépendant Express
Source : Togoweb.net