Secret de Palais: la nouvelle Fête de la Victoire au Togo?

0
442

Le lundi 3 mai dernier a été déclaré chômé et payé au Togo par le gouvernement. Ceci, pour permettre aux togolais de se remettre de la fatigue accumulée lors des célébrations enchaînées de la fête de l’indépendance et de celle des Travailleurs, explique t-on officiellement. En questionnant l’histoire, ce fait qui paraît bien anodin résonne fort comme un autre, qu’on a longtemps connu dans ce pays.

Lire aussi:Dernière minute: Faure Gnassingbé encore annoncé à Paris

Curieuse mise au repos des travailleurs togolais

Le mardi 27 avril dernier, les togolais ont commémoré le 61ème anniversaire de l’accession du pays à l’indépendance. Si cette célébration a été relativement résumée au seul défilé militaire, le gouvernement décidera presqu’une semaine plus tard, de férier et payer le lundi d’après. Le 3 mai qui coïncide avec le premier jour de la semaine. Cela selon certains dires, en raison de la fête des travailleurs dont la célébration est tombée sur le samedi. Un week-end.


Pour certains, l’argument énoncé par le gouvernement pour motiver sa décision son «lundi du 1er mai», à l’image des lundis de Pâques, traditionnellement fériés, aura globalement satisfait. D’autres, par contre, moins convaincus, semblent plutôt y voir, une manière déguisée de célébrer l’an un du quatrième mandat de Faure  dont la prestation de serment a eu lieu le 3 mai 2020.

Justement, de la célébration, parlons-en. Cette dernière piste semble, aux yeux de nombre d’analystes, bien plausible. Mais encore, elle reste tout de même bien moins raffinée. Et pour cause.

Une autre Fête de la Victoire?


En effet, l’on se rappelle de la date du 24 Avril dans l’agenda républicain du Togo, au temps du feu Gnassingbé Eyadema. Par cette date dénommée «Fête de la Victoire», le régime autoritaire du père commémorait l’échec de la tentative d’assassinat du Gal Eyadema par le soldat de rang  Bokobosso. Certes gracié plus tard, c’est du moins connu officiellement de l’opinion que c’est la première fois que l’ancien Président essuyait une velléité de renversement du pouvoir par ses propres frères du Nord. Une sorte de blasphème en ce sens que le pouvoir est dogmatiquement perçu comme une chasse gardée de la partie septentrionale du pays. Et donc sensée être protégé, conservé et jalousement entretenu par tout originaire du septentrion.

Or, dans les faits, on se rappelle curieusement que l’assassinat du Colonel Toussaint MadjoulbaBitala, l’ex Chef corps du Bir, intervenait le 4 mai 2020. Soit au lendemain du 3 mai férié cette année. Date fort symbolique à laquelle le fils d’Eyadema a renouvelé son serment pour présider aux destinées du Togo pour les cinq prochaines années.

Lire aussi:Les dessous de la réinstallation de Mgr Kpodzro en Suède

Si, à ce jour, l’enquête ouverte par les autorités n’a pu situer l’opinion sur les éventuels tenants et aboutissants de ce drame, il n’en demeure pas moins vrai que des dires, ce fait dramatique serait ausi la résultante d’une plausible velléité de renversement du pouvoir de Lomé. Si cela s’avère, le Colonel Madjoulba, originaire de Doufelgou était-il impliqué ? Si oui, de quel coté et à quel degré? Si non, pourquoi alors l’enquête tarde à être bouclée ? Les questions s’entremêlent et nul ne saura y aller, avec certitude, sur le terrain du coup allégué.


Qu’à cela ne tienne, la lenteur qui caractérise ce dossier n’est pas à rassurer les togolais. En effet, cela s’avère un mauvais signal qu’un camp si stratégique qu’est le Bir soit si perméable à tout danger et menace. Un fait qui constitue, par interprétation, un véritable acte attentatoire contre la sécurité d’État.

Le débat sur la sécurité des togolais


Le mythe qui reste entier autour de l’assassinat du Colonel Toussaint Madjoulba relance de plus belle le débat sur la sécurité des togolais. Aujourd’hui, il urge pour le Gouvernement de vite tirer au clair cette affaire aux allures d’une véritable nébuleuse. Puisque plus le suspens dure, plus l’inquiétude gagne les esprits quant à la fragilité de la sécurité et la protection civile que la constitution garantit normalement à chaque togolais. Mission régalienne dévolue à l’État, au travers de ses différents organes spécialisés. Notamment, les forces de défense et de sécurité. Il faut donc veiller à assurer la sécurité, non à une seule personne, mais plutôt aussi à toute la patrie et à chacun de ses fils. C’est cela le rôle de l’État. Et non le contraire.

FRATERNITE / togoactualite.com


Source : Togoweb.net