Ils sont secrètement les oreilles et parfois la bouche de nos chefs d’Etat; agissant en catimini à préserver les intérêts de ces derniers au-dessus de tout.
Eux, ce sont les avocats ou conseillers juridiques d’origine étrangère qui veillent sur les intérêts des dirigeants africains. Au Palais de la Marina, ils sont pour la plupart Français comme le précise une enquête récemment publiée par Lettre du Continent. Extrait…
La génération d’entrepreneurs et d’ingénieurs qui ont fait carrière en Afrique est en train de disparaître, mais pas la génération d’avocats agissant pour les présidences des pays africains francophones. Cette génération est toujours bien vivante comme l’illustre ce nouveau rapport spécial Insiders de la West Africa Newsletter.
Couverture médiatique, honoraires alléchants, contact direct avec les présidents, affaires très médiatisées et clients peu soucieux des coûts… L’Afrique reste pour les stars du barreau un Eldorado où elles découvrent des secrets d’Etat et prennent en charge les destinées des familles des présidents et des pays.
Leur présence doit beaucoup à la langue, aux institutions et aux systèmes juridiques communs introduits par la colonisation mais, au-delà du droit et des affaires spectaculaires, ces avocats sont aussi des vecteurs d’influence en France.
Par une sorte d’effet miroir, ils sont jugés sur leur capacité réelle ou supposée à faire passer des messages aux plus hauts responsables politiques français, parfois par l’intermédiaire de réseaux de franc-maçonnerie très actifs. La réputation de ces maîtres de l’influence et du droit monte et descend en fonction de l’évolution de la direction politique de la France. Nous avons inclus ici quelques-uns des plus influents.
La fiscaliste Claude Dumont-Beghi est entrée tardivement dans ce club exclusif en prenant la défense du président gabonais Ali Bongo, mais ses collègues Jean-Paul Benoit, Christian Charriere-Bournazel et William Bourdon, proches du mouvement socialiste français, ont traité toute une série d’affaires pour Alassane Ouattara et Patrice Talon.
D’autres, qui ont déjà des références africaines bien établies, comme Jean-Pierre Versini-Campinchi, Pierre-Olivier Sur, François Meyer et Pierre Haik, continuent d’être sollicités par des présidents comme Denis Sassou-Nguesso, Macky Sall, Blaise Compaore, Ibrahim Boubacar Keita et Faure Gnassingbe. D’autres jeunes avocats ont également réussi à s’imposer comme les représentants exclusifs des chefs d’État africains en France. C’est le cas de Jemal Taleb, avocat de la défense et conseiller juridique de Mohamed Ould Abdel Aziz.
Source : Togoweb.net