Scrutin du 22 février : les grandes peurs de Faure Gnassingbé

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À cinq (05) semaines du premier tour de la Présidentielle de 202, prévu le 22 février prochain, tout se prépare pour un rendez-vous réussi, selon les aspirations. L’avènement de l’alternance, pour les Forces démocratiques, et la continuité avec Faure, pour le Pouvoir.

Si du côté de l’opposition on veut croire à la réussite d’une énième tentative, les vuvuzelas du pouvoir eux clament déjà un quatrième mandat acquis avant la compétition. Pourtant certains faits et gestes observés ces derniers temps montrent plutôt que la confiance est plus apparente que réelle.

Les dés jetés

Les togolais sont désormais situés depuis une semaine déjà. La Présidentielle de cette année pour laquelle ont candidaté 09 concurrents dont le Président sortant qui rempile pour un quatrième mandat, est à l’image d’un véritable rendez-vous référendaire. Un scrutin au travers duquel les Togolais, dans les conditions de transparence, doivent répondre s’ils optent pour le changement ou la continuité.

Mais avant, tout observateur avisé saura connaître les résultats, au regard de la triste réalité des 54 ans de gouvernance du régime togolais qui, finalement et malheureusement, fait du togolais, un étranger malgré lui, dans son propre pays.

Politique de favoritisme

Qu’à cela ne tienne, en attendant le 22 février, et comme nous l’avions annoncé dans notre parution n°342, les 13 jours consacrant la période du dépôt des candidatures ont vraiment été décisifs et ont permis de mettre à nu, la politique de favoritisme de Faure Gnassingbé. En effet, c’est avec grande surprise que l’on a constaté des absents dans la course. Des absences qui suscitent curiosité et réflexions. Il s’agit notamment, d’une part, de l’Union des forces de changement (Ufc), pourtant première formation politique de l’opposition, dans la configuration actuelle, qui se résout à une consigne de vote.

Et de l’autre, du Net qui se retire à quelques heures de la clôture du dépôt des candidatures, alors que le congrès de ce parti allié du pouvoir a très tôt et formellement investi son président Gerry Taama comme candidat. Et à propos, cela ne peut en être autrement quand on sait que l’ancien pensionnaire de Saint Cyr, devenu acteur politique fabriqué de toute pièce par le pouvoir de Lomé, pour avoir grignoté du terrain dans la sphère politique nationale, avec l’aide du régime, a fini par piquer la grosse tête et se la joue trop depuis un temps.

Aujourd’hui, c’est clair que Gerry Taama est victime de sa propension qui a fini par agacer son bienfaiteur, au point de le stopper ‘‘Net’’ dans son élan. Et c’est bien fait d’ailleurs pour le natif de Siou qui, se voit retirer, de façon, stratégique, les acquis de son métayage politique, qu’est son occupation du terrain finalement en faveur de Unir.

A cette allure, il est à craindre même une disparition prochaine de ce parti appendice du pouvoir, vu que ce dernier, comme toujours, fidèle à ses habitudes, finit par tourner le dos à ses partenaires stratégiques. En cerise, il finit par les remercier en monnaie de singe, après avoir tiré l’essentiel d’eux. Le cas de l’Ufc réduite aujourd’hui en parti pacotille, vidé de sa substance politique et incapable de mobiliser la moindre foule, en est illustrateur. La probabilité reste encore forte quand on sait surtout que Unir, en lieu et place, érige aujourd’hui en partenaires stratégiques, les indépendants et des partis de l’acabit du Mrc de Abass Kaboua et consorts.

De quoi Faure a-t-il peur ?

Aujourd’hui, les petits plats mis dans les grands, la question fondamentale qui convient de se poser est de savoir de quoi Faure a-t-il peur finalement. En effet, c’est avec stupéfaction que l’on constate une sorte de torture psychologique infligée aux populations avec une forte présence militaire dans les villes du pays, de Lomé à Dapaong en passant par Kpalimé, Sokode et autre Bafilo et Soudou où les militants du Pnp sont pourchassés, matraqués ces derniers jours, et d’autres arrêtés, au point où des informations font même cas de mort et des blessés par bastonnades.

Toutes ces agitations avec l’exhibition de l’armée et de l’arsenal militaire à tout coin de rue, depuis l’investiture de Faure, remettent au goût du jour, la question sus-posée «de quoi le pouvoir a-t-il si peur?», surtout à l’heure même où l’on a tout fait pour réduire le Pnp ainsi que d’autres forces contestataires au silence.

Le clou a été les images choisies pour la chaine france24 sur l’investiture du 07 janvier dernier. Des hommes en treillis qui applaudissent à rompre les phalanges le Prince pour son « oui» pour un quatrième mandat. Et c’est à juste titre que cela nous conforte dans nos soupçons d’un possible coup politique ou surprise à attendre de la Cour Constitutionnelle qui n’est pas loin d’exclure de la course, un ou des candidats qui font aujourd’hui le plus peur au pouvoir.

Et avant même qu’on ne s’ouvre la campagne électorale, voilà le Prince sur les terrains de foot, devant des riziculteurs cotonculteurs et autres pour réclamer leur confiance pour un nouveau mandat. Tout compte fait la succession des actes prouvent à suffisance que, malgré l’assurance apparente affichée, le pouvoir de Lomé est loin, mais alors bien loin de respirer la sérénité.

Fraternité

Source : Togoweb.net