La gouvernance de Faure Gnassingbé est caractérisée par la mise en place de certains projets bidon qui plombent l’économie nationale. A l’arrivée, tout à l’air d’une arnaque institutionnelle pour enrichir un groupe d’individus très futés dans l’inventivité destructrice. « School Assur », c’est la trouvaille qui défraie la chronique et renforce la capacité de gaspillage des ressources du Togo.
Du fondement du projet
« Une bonne éducation de notre jeunesse est le garant d’un Togo prospère, fier de son capital humain. Ce défi nous impose la responsabilité d’un accompagnement adapté à nos écoliers et élèves en matière de protection sociale », c’est ainsi que M. Gnassingbé justifiait l’importance de ce projet dans l’un de ses messages aux Togolais. Et pour ce qui est des conditions de souscription à cette assurance qui se veut automatique et d’une durée de 12 mois, pour tout élève inscrit régulièrement dans un établissement public du Togo, les responsables d’Ogar Assurance et du programme School Assur ont indiqué dans les détails la semaine dernière à Agoè-Nyivé que ce sont les quatre garanties à savoir, «La protection santé», «La responsabilité civile», «La protection juridique» et enfin, «Les accidents corporels» qui sont couvertes. Elles sont surtout décomposées en deux couvertures principales obligatoires et indissociables telles la maladie (hospitalisation, ambulatoire, chirurgie, analyses, pharmacie…) et Responsabilité civile scolaire (dommages corporels et matériels, protection juridique…). Quant aux obligations de la couverture maladie, elles sont assurées jusqu’à hauteur de 30.000 F cfa alors que les obligations de Responsabilité civile scolaire sont couvertes jusqu’à hauteur de 100.000.000 FCFA.
Pour Emmanuel Koutene, Responsable contrôle Permanent de Ogar Assurance, « School Assur est un produit né de la vision du Chef de l’Etat qui veut apporter une couverture sociale aux élèves inscrits dans les établissements publics du Togo. Ce produit couvre l’assurance maladie et la responsabilité civile. C’est une prise en charge directe où les parents ne dépensent plus en frais de santé pour leurs enfants. Les élèves dès qu’ils se présentent dans un centre de formation sanitaire ou un centre de santé, sont pris automatiquement en charge et gratuitement.
Dès le début de la rentrée scolaire 2017-2018 en octobre dernier, il y a eu une campagne de sensibilisation et de déploiement d’agents sur le terrain pour permettre aux écoles et aux parents d’élèves, d’être imprégnés du produit ‘’ School Assur’’. Par la suite, nous avions enchaîné avec l’identification des élèves qui nous a permis de mettre à leur disposition des numéros d’assurés dont les cartes ont été distribuées à tous ces élèves.
Cela a coûté à l’Etat, 3 milliards 500 millions pour 2 millions d’élèves estimés. L’intérêt pour l’Etat de céder cette assurance aux privés, c’est par rapport au capital total que l’Etat assure. Donc en matière d’assurance, l’Etat paye 3 milliards 500 millions mais la perte que l’Etat dégage sur cette assurance est couverte par les compagnies d’Assurances. Voilà pourquoi l’Etat a souhaité opter pour cette solution pour ne pas dépasser les 3 milliards 500 millions engagés ».
Ce projet selon Romaric Awadi d’Afrik Assistance, « assure aujourd’hui en moyenne 1500 prises en charge par jour, plus de 10 mille traitements par semaine, ce qui représente plus de 150 millions de prises en charge par mois ». Cette trouvaille de Faure Gnassingbé en clair, a coûté 3,5milliards au contribuable togolais et est sensé démarrer depuis septembre 2017.
Du gaspillage sur fond d’arnaque institutionnalisée
On constate depuis deux semaines, des tournées de sensibilisations autour de « School Assur » dans certains établissements publics. Peu avant, c’est une campagne médiatique qui vante les mérites de ce projet presque à la fin de l’année scolaire.
Malgré tout ce qui est dit autour de « School Assur », la réalité sur le terrain est tout autre. D’abord, l’année a été paralysée par plusieurs mouvements de grève des syndicats des enseignants. Les élèves depuis la rentrée du 02 octobre 2017, n’ont C’est véritablement en mars que certains élèves ont pu gouter en partie aux avantages du projet. En plus, dans plusieurs localités, les centres de santé refusent les soins arguant qu’ils ne sont pas concernés. D’autres avancent que certaines maladies ne sont pas prises en compte. Même pour de simple maux de tête ou de paludisme, les élèves patients sont renvoyés et les parents sont appelés d’urgence pour sauver leurs enfants. C’est la grande confusion totale de sorte que les dernières sorties de sensibilisation cachent mal les insuffisances. Par ailleurs, le manque d’infrastructures de soins et l’absence de matériels de soins ne sont pas pour arranger la situation.
En clair, ce machin de « School Assur » s’ajoute à la liste de projets bidon qui n’apportent rien aux pauvres populations. Au lieu de restaurer le projet de médecine scolaire et renforcer les centres de santé des établissements, ensuite réfléchir véritablement aux conditions de vie et de travail des enseignants, Faure Gnassingbé se permet d’être toujours improductifs. Combien de bâtiments scolaires peuvent être construits avec 3,5 milliards jetés comme cela par la fenêtre pour cette histoire d’assurance des élèves.
Bien plus, School Assur est discriminatoire et ne concerne que les établissements publics tout comme la fameuse cantine scolaire. L’Etat providence n’existe plus. Le fait d’insister avec ces projets bizarroïdes cache mal le gaspillage des ressources de l’Etat pour continuer à enrichir illicitement la caste de la minorité.
Kokou AGBEMEBIO
Source : www.icilome.com